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Roundup : l’autorisation du glyphosate temporairement prolongée


Malgré les protestations des militants anti-glyphosate, la Commission européenne a prolongé son autorisation pour 18 mois maximum. (Photo AFP)

Malgré la résistance de certains Etats membres, la Commission européenne a annoncé mercredi la prolongation pour une période de 18 mois maximum de l’autorisation dans l’UE du glyphosate, herbicide controversé présent dans les produits Roundup.

Dans un communiqué, l’exécutif européen a expliqué avoir « décidé de prolonger l’autorisation du glyphosate pour une période limitée, jusqu’à ce que l’Agence européenne des produits chimiques publie son avis, au plus tard à la fin de 2017 ». Bruxelles a justifié cette décision par le refus des États membres de « prendre leur responsabilité » sur le sujet. Le feuilleton du glyphosate s’achève donc en coulisses, alors que les Européens, réunis au sommet à Bruxelles, ont leur attention tournée vers les conséquences du Brexit, la sortie à venir du Royaume-Uni de l’UE.

La Commission s’est résolue à assumer la prolongation de la licence du glyphosate, faute d’être parvenue à trouver une majorité qualifiée auprès des États membres. Les représentants des 28, réunis à plusieurs reprises au sein d’un comité technique chargé de se prononcer sur l’autorisation de certaines substances chimiques, n’ont jamais réussi à s’entendre sur la question. Lors d’un dernier vote le 24 juin, malgré une majorité simple de pays en faveur (19), la proposition de la Commission avait été rejetée car le quorum n’était pas atteint en terme de population représentée (52% contre 65% requis). L’autorisation du glyphosate dans l’UE arrivait à échéance jeudi et si aucune décision n’avait été prise avant, il se serait trouvé interdit de fait sur le territoire de l’Union.

Mesures de restriction

Le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé dans les champs européens mais ses effets sur la santé font l’objet d’une controverse au nom du principe de précaution. La France et Malte avaient voté contre et sept pays (Allemagne, Italie, Portugal, Autriche, Luxembourg, Grèce, Bulgarie) s’étaient abstenus.

Au final, la Commission promet toutefois d’assortir la prolongation de licence du produit de mesures de restriction. Bruxelles va notamment surveiller son utilisation dans la période précédent la moisson et la « minimiser » dans les parcs et jardins publics. Elle va également interdire un adjuvant, le POE-tallowamine, utilisé dans des produits à base de glyphosate. « Des discussions ont eu lieu avec les États membres cette semaine sur ce sujet mais n’ont pas été concluantes », observe la Commission.

Greenpeace Luxembourg pour une interdiction nationale

Greenpeace Luxembourg n’a pas tardé à réagir à cette annonce, par voie de communiqué, mercredi après-midi. « Dans le brouillard du Brexit, la Commission européenne a pris cette décision alors qu’une majorité qualifiée des États membres en faveur d’une prolongation de l’autorisation du glyphosate a échoué plusieurs fois », dénonce l’ONG, qualifiant la décision d’ « irréfléchie et téméraire ».

Car non seulement, « la Commission Européenne ne respecte pas l’avis critique du Parlement européen », mais surtout « elle bafoue les craintes et inquiétudes de millions de citoyens en Europe ».

Et Greenpeace Luxembourg d’appeler « le ministre de l’agriculture et de la protection des consommateurs, Fernand Etgen, à prendre des décisions d’interdiction du Glyphosate au niveau national ».

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