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Le portrait du jeudi – « Filou » Fonck


Pilo Fonck était présent à Bakou pour voir Bob Haller, dont il s'occupe depuis trois ans. Et avec son complice Pierre Gricius, avec qui il était déjà en Islande,ils ont décidé de rester jusqu'aux épreuves d'athlétisme. (Photo Julien Garroy)

Derrière ses lunettes, ce sont près de 60 ans de sport grand-ducal qui vous contemplent. À 77 ans bien sonnés, Pilo Fonck est un pionnier. Et une personnalité controversée.

S’il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand journaliste sportif luxembourgeois de l’histoire, ce n’est pas par hasard : «Je baigne dans le sport depuis que je suis tout petit.» Dès son plus jeune âge, le petit Paul René Alphonse Fonck voit défiler dans le bar que tiennent ses parents à Bascharage les plus grands cyclistes de l’époque : «Bim Diederich, Marcel Ernzer, Jean Goldschmidt… Tous s’arrêtaient au café de mes parents.»

Adolescent, il est passionné de sport au point, en 1951, à l’âge de 13 ans, de se rendre seul à Paris pour aller féliciter Bim Diederich, qui boucle le Tour de France : «Quand il m’a vu, il m’a dit : mais tu sors d’où toi ?»

Le jeune Pilo a le virus du sport. Et il va avoir l’occasion d’être encore plus contaminé en plein service militaire : «Un copain de mon père lui avait dit que la radio UKW Canal 18 recherchait un jeune intéressé par le sport. J’ai posé ma candidature.Et j’ai été retenu.»

Le lendemain, il reçoit le feu vert : il sera le premier de l’histoire du sport luxembourgeois à commenter en direct un match de foot… cinq jours plus tard. Et pas n’importe quel match : «C’était le match retour entre la Jeunesse et le Real Madrid. Le Real avait gagné 7-0. Et au retour, la Jeunesse perd 2-5 après avoir mené 2-1», se remémore comme si c’était hier celui qui a fait ses grands débuts en treillis, service militaire oblige. Le tout devant… 20 000 personnes !

Sa vie vient de basculer. Son service militaire terminé, un vendredi, il débute le lundi à la radio : «C’était le 23 novembre 1959. La première semaine, on m’a présenté comme Paul Fonck, des amis ont appelé pour demander si j’avais pris la grosse tête. Au bout d’une semaine, on me présentait comme Pilo.» Pilo, ça vient de tout petit, quand le petit Paul bricolait dans le garage de son voisin, marchand de vélos. Sa maman l’appelait «Pauly», mais le voisin a rétorqué : «Ce n’est pas Pauly, c’est un filou, c’est un Pilo.»

Sur les ondes, puis à la télé à partir de 1987, Pilo Fonck va vivre et faire vivre les plus grands moments de l’histoire du sport grand-ducal. La victoire du Luxembourg sur les Pays-Bas en octobre 1963 en huitièmes de finale du championnat d’Europe : «On avait fait match nul à l’aller. J’ai écrit que si on jouait aussi bien collectivement en pratiquant la défense en ligne avec application du hors-jeu de Robert Heintz, le Luxembourg pouvait gagner. Et on gagne 2-1. C’était une sacrée équipe ! La plus grande époque du foot luxembourgeois.»

C’est encore lui qui sera aux commentaires du premier match en direct à la télé, qu’il rejoint en 1987 : «J’ai couvert tous les matches de 1960 à 1995.»

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Romain Haas

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