Accueil | Luxembourg | Claude Meisch : «L’avenir commence plus tôt»

Claude Meisch : «L’avenir commence plus tôt»


Claude Meisch souhaite que les parents «prennent conscience de l'importance du dispositif, et qu'ils participent à son succès». (Photo : François Aussems)

Lundi, c’est à la crèche Am Rousegäertchen que Claude Meisch, le ministre de l’Éducation nationale, a présenté l’initiative Staark Kanner.

La Chambre des députés a voté en avril 2016 et juillet 2017 des lois visant à améliorer la qualité des services pédagogiques dans les crèches et maisons relais, ainsi que l’introduction dès le plus jeune âge de l’éducation plurlingue. Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, a abordé le sujet hier, au cours d’une conférence de presse.

Qu’est-ce que l’initiative Staark Kanner?

Claude Meisch : Nous considérons que les enfants sont compétents, naturellement curieux et actifs. Ils ont une énorme volonté et capacité d’apprendre. C’est pourquoi nous pensons qu’il ne faut pas attendre qu’ils entrent à l’école fondamentale pour leur offrir les meilleures chances de départ dans la vie. Le gouvernement veut soutenir chaque enfant dans le développement de son plein potentiel en lui offrant un encadrement de qualité. C’est pourquoi il a été mis en place une série de mesures en faveur des enfants et des familles, applicables dans toutes les structures d’accueil prestataires du chèque-service accueil.

Quelles sont ces mesures?

Nous avons misé sur plusieurs points : d’abord, le programme d’éducation plurilingue dès le plus jeune âge. Le Luxembourg est un pays dans lequel les enfants grandissent dans un environnement multilingue. Ils entendent probablement déjà parler plusieurs langues au sein de la famille, mais pas forcément le luxembourgeois et le français. Il s’agit là de favoriser le contact avec certaines de ces langues pour faciliter leur apprentissage, notamment de ces deux langues. Pour les germanophones, les familiariser au français. Pour les francophones, au luxembourgeois. Si les enfants n’entendent aucune de ces deux langues à la maison, leur apprentissage, plus tard, lorsqu’ils seront à l’école, en sera facilité.

L’idée est de favoriser une approche ludique, sous forme de jeux. Il s’agit plus d’habituer l’oreille des enfants que de leur donner de vrais cours de langue. Nous avons également misé sur l’assurance de la qualité pédagogique. L’idée est de renforcer le personnel éducatif pour les services d’éducation et d’accueil offrant le programme plurilingue. L’État financera les ressources supplémentaires nécessaires aux prestataires du chèque service-accueil. Le personnel est tenu, depuis la loi du 24 avril 2016, de participer à des formations continues obligatoires, d’une durée minimale de 32 heures, sur une période de deux ans. Le programme n’est pas figé, l’idée est de l’adapter en continu.

Il est indispensable de travailler en relation étroite avec les parents

Sur quoi ce programme repose-t-il?

Il se décline en six champs d’action : 1/ la créativité, la sensibilisation à l’art et l’esthétique, 2/ les langues, la communication, les médias, 3/ le mouvement, la conscience corporelle, la santé, 4/ les valeurs de participation et de démocratie, 5/ le rapport aux émotions, aux relations sociales, 6/ la sensibilisation aux sciences et aux techniques.
Nous pensons également qu’il est indispensable de travailler en relation étroite avec les parents. Les structures d’accueil ne sont pas là pour déresponsabiliser les parents, au contraire. Nous souhaitons qu’ils prennent conscience de l’importance du dispositif, et qu’ils participent à son succès. Le gouvernement a également pensé à donner un coup de pouce financier aux jeunes familles.

Pourquoi les jeunes familles?

Pour prendre une échelle plutôt large, disons qu’entre la fin de la vingtaine et la quarantaine, les couples sont dans une période que j’appelle la rush hour. Ils démarrent leur carrière professionnelle, financent leur logement, qu’il s’agisse d’une location ou d’un investissement, et fondent leur propre famille. Arrivent le premier enfant puis le deuxième et il y a beaucoup d’enjeux dans leurs vies. Pour les soulager un peu financièrement, dès le mois d’octobre, les enfants de 1 à 4 ans bénéficieront d’au moins 20 heures d’encadrement gratuit par semaine, s’ils sont inscrits dans des structures qui adhèrent au système du chèque-service d’accueil. Cette gratuité partielle pourra atteindre les 800 euros par mois, selon la composition des familles et de leurs revenus.

Sarah Melis

Deux lois importantes

En 2016 et 2017, deux lois importantes ont été votées par la Chambre des députés. La loi du 24 avril 2016 permet d’améliorer la qualité de l’offre pédagogique des services d’éducation et d’accueil (crèches, maisons relais) et des assistants parentaux. La loi du 11 juillet 2017, sur l’éducation plurilingue, introduit la gratuité partielle de l’accueil des enfants âgés de 1 à 4 ans, ainsi qu’un programme d’éducation plurilingue pour ce groupe d’âge.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.