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Coming out : des professionnels pour en parler


Les responsables du Centre d'information gay et lesbienne de Luxembourg apportent leur aide (photo : François Aussems).

Le «Coming out» reste un acte difficile. Le Centre d’information gay et lesbien (Cigale) de Luxembourg apporte une aide précieuse en la matière.

«Nous proposons une aide au coming out, explique Roby Antony, socio-pédagogue de la structure. Avant la phase de révélation, il y a une phase de reconnaissance qui peut nécessiter un travail sur soi. Nous n’allons pas dire à la personne qu’elle est gay ou non, mais on va lui permettre d’évoluer en lui fournissant des informations neutres et objectives, dans un positionnement externe».

Des groupes de rencontre sont aussi organisés (il existe notamment un groupe de jeunes ainsi qu’un groupe de femmes qui se réunit mensuellement, le Pink Ladies Uucht), afin d’échanger sur ses expériences, ses doutes ou pour simplement rencontrer des personnes semblables à soi. Mais le Cigale reste ouvert à tout public désireux de s’informer sur les questions d’identité sexuelle et de genre. Le centre dispose d’ailleurs d’une bibliothèque dont les ouvrages peuvent être consultés sur place ou empruntés gratuitement.

Face aux changements sociétaux, les missions du Cigale se sont toutefois diversifiées et le travail pédagogique s’est étoffé. Différentes formations ont ainsi été élaborées. «Il faut croiser les thématiques, explique Enrica Pianaro, sociologue et coordinatrice de projets. Nous créons donc des partenariats, par exemple avec les associations venant en aide aux immigrés et demandeurs d’asile.»

Aide aux migrants homosexuels aussi

«De fin 2015 à 2017, 44 personnes, qu’elles aient fui leur pays du fait de leur homosexualité ou que leur orientation sexuelle puisse constituer un danger supplémentaire dans leur pays d’origine, sont passées par le Centre de protection internationale au Luxembourg. Ce qui représente 1 % des demandeurs, un chiffre que l’on retrouve au niveau européen», précise Enrica Pianaro.

Or, violence et harcèlement ne s’arrêtent pas forcément une fois l’eldorado européen atteint. Ainsi a été mise en place la formation Arc-en-ciel, en partenariat avec l’ASBL Alter Ego et soutenue par l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte, qui vise à sensibiliser le personnel des foyers pour demandeurs d’asile aux questions de diversité sexuelle et de genre. «Ce n’est pas parce qu’on a un diplôme dans le social qu’on est compétent dans tous les domaines, il faut donc être formé», rappelle Roby Antony.

Tatiana Salvan

Dépistage du Sida aussi

Le Cigale accueille les jeudis de 12 h 30 à 14 h 30 le Dimps (Dispositif d’intervention mobile pour la promotion de la santé sexuelle) de la Croix-Rouge, qui permet d’effectuer un dépistage du sida gratuit et anonyme. Le Cigale fait particulièrement valoir la santé des femmes lesbiennes. «Il y a un réel manque de visibilité et des risques méconnus. La question des IST (NDLR : infections sexuellement transmissibles) chez les femmes est complètement négligée. Nous étions jusqu’à il y a deux ans le seul service à proposer la digue dentaire (NDLR : carré latex utilisé comme un préservatif dans le cadre du sexe oral), qui finalement ne sert pas uniquement aux homosexuelles.»

Cigale, 3 rue des Capucins, Luxembourg

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