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Découverte sur le chantier du tram : « Il y aura d’autres vestiges »


Les fondations de la chapelle du Glacis découvertes dans le cadre des travaux préparatoires à l'arrivée du tram sont étudiées par le Centre national de recherche archéologique. Une tâche qui ne retardera pas le chantier : tout est déjà presque bouclé.

Les archéologues et Luxtram travaillent en commun pour anticiper les fouilles à venir sur le tracé du tram. La chapelle du Glacis ne sera pas toute seule !

Pas de panique, le chantier du tram ne sera nullement impacté par la mise au jour, lundi, des fondations de la chapelle du Glacis. Le travail des archéologues est déjà pratiquement terminé.

Le sous-sol de la capitale n’est pas un territoire inconnu, il n’en reste pas moins qu’« il est énigmatique », comme l’indique l’archéologue médiéviste du Centre national de la recherche archéologique Christiane Bis. Comme c’est le cas régulièrement depuis ces dernières années, les chercheurs profitent des chantiers d’urbanisme pour ouvrir des fenêtres sur le passé, seul moyen de vérifier l’exactitude ou les approximations, c’est selon, des sources anciennes.

La découverte du soubassement de l’ancienne chapelle du Glacis dans le cadre du chantier du tram est donc une bonne occasion de réactualiser des connaissances essentiellement basées sur les anciennes cartes de la Ville. « Il est toujours plus intéressant de constater sur le terrain l’emplacement des infrastructures, d’autant que là, si on savait très bien que la chapelle était dans le secteur, nous ne connaissions pas précisément son emplacement », soutient l’archéologue. La découverte de cette semaine n’est pas fortuite, elle était attendue, même s’il est vrai que le début des travaux a pris un peu de court les archéologues.

Un nouveau regard

Ce sont ici les premiers niveaux de fondation qui sont apparus, parfois sur une hauteur de deux mètres, avec des strates archéologiques assez simples à repérer. « Il n’y a pas vraiment de fouilles fines à mener, explique Christiane Bis. Il s’agit essentiellement de dégager l’ensemble des structures et de les nettoyer pour pouvoir ensuite les mesurer à l’aide d’un scanner 3D. » Une fois cette tâche effectuée, les excavations seront comblées pour les protéger. Il ne s’agit donc pas d’une intervention chronophage, de celle qui pourrait signifier un retard conséquent du chantier du tram, « mais l’intérêt patrimonial de cette découverte reste important », assure-t-elle.

Mercredi, les ouvriers étaient occupés à creuser un nouveau trou à proximité de celui qui a révélé les restes de la chapelle. « Il est impératif d’installer dans ce secteur un regard technique pour accéder aux réseaux souterrains, précise Christiane Bis. Nous sommes en train de chercher le meilleur emplacement pour ne pas abîmer les vestiges .» En effet, si les travaux sont menés par Luxtram, il ne s’agit pas encore de créer la future voie, mais de préparer le terrain et en profiter pour rénover en amont des réseaux anciens situés sur l’emprise du tracé.

Quoi qu’il en soit, comme à chaque fois dans la capitale (c’est à souligner), la collaboration entre les archéologues et les aménageurs se passe sans encombre. « Nous sommes bien sûr en contact avec Luxtram et nous avons déterminé les endroits où il faudra que nous soyons présents lors des travaux, car il y aura très vraisemblablement d’autres vestiges à étudier », indique la médiéviste. À priori, ce seront surtout des éléments de l’ancienne forteresse qui seront concernés.

Ces travaux, planifiés depuis le départ, ne modifieront donc pas le planning mis en place par Luxtram. C’est bien là tout l’intérêt de l’archéologie préventive, telle qu’elle a déjà pu être mise en place dans les chantiers du centre historique de la capitale (Glacis, rue du Fossé, rue du Rost et rue Sigefroi, par exemple).

Erwan Nonet

La chapelle du Glacis, une histoire courte mais dense

La chapelle du Glacis, dont les fondations réapparaissent aujourd’hui, a été bâtie entre 1625 et 1628 dans le but d’accueillir la statue en bois de tilleul de Marie, Consolatrice des affligés, qui deviendra en 1666 la patronne protectrice de la Ville. Vénérée, on lui attribue plusieurs miracles et les pèlerins affluent vers l’édifice situé juste à l’extérieur des murailles de Luxembourg. Devant la foule qui ne cesse de croître, on décide en 1639 de transporter la statue pendant huit jours jusqu’à la chapelle du collège des jésuites, qui deviendra ensuite la cathédrale que nous connaissons aujourd’hui.

À la fin de la période, la procession repart dans le sens inverse  : l’octave –  qui aura lieu cette année du 16 avril au 1 er mai  – est née. La statue est transférée définitivement dans la cathédrale en 1794. Deux ans plus tard, les révolutionnaires français rasent une chapelle qui n’aura vécu que 168  ans. Une nouvelle chapelle, toujours debout, sera érigée à un jet de pierre en 1885.

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