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Esch : de la vie va germer sur la lentille Terres Rouges


"Nous voulons que ce soit un quartier qui vive, pas un quartier où les gens ouvrent une porte le soir pour la refermer", assurent les porteurs du projet. (photos Isabella Finzi)

Après avoir racheté à ArcelorMittal la friche à l’abandon depuis des années, baptisée « Rout Lëns », le promoteur immobilier Iko a révélé les lignes directrices de son projet d’aménagement.

La transformation de la lentille Terres Rouges, située entre le centre-ville d’Esch-sur-Alzette, la voie de chemin de fer menant à Audun-le-Tiche et la frontière française, aura bien lieu. C’est en tout cas ce qui a été annoncé jeudi par Éric Lux, le président d’Iko, la société qui a racheté le plus ancien site industriel de la ville à ArcelorMittal.

Et l’homme d’affaires, qui a visité les lieux avec son équipe il y a 20 mois, a eu un véritable coup de cœur pour la friche, où l’activité sidérurgique a battu son plein pendant plus d’un siècle, de 1870 à 1977.

Terrain longtemps convoité

«Il y avait un terrain exceptionnel, une relation avec ArcelorMittal, car nous avions acheté il y a une quinzaine d’années le terrain du funiculaire à Differdange… Nous avons été époustouflés par ce que l’on a vu, à savoir par la nature et les immeubles anciens qui s’y trouvent et le patrimoine», dit-il.

Aucun projet n’avait abouti jusqu’ici. «Faute d’argent, surtout», assure Martin Kox, échevin. «On a pensé à y installer un lycée, un stade national de football, mais à chaque fois, c’était difficile, car le quartier restait isolé», poursuit-il. Pourtant, «le quartier Grenz-Hiel est un beau quartier avec une histoire, où les gens qui travaillaient dans l’industrie y habitaient et y habitent encore probablement. Il est cependant écarté et va enfin pouvoir être intégré dans la ville», dit-il.

Ce quartier va-t-il ressembler à Belval ? «Pas du tout, répond Martin Kox. Au contraire, il sera l’opposé même de Belval. Ce n’est pour autant pas une critique de ma part. C’est un projet écologique, dans lequel il y aura plus d’espace non occupé par des bâtiments. Les bâtiments seront toutefois construits en hauteur pour être modernes. Il y aura des parcs, une place publique. Mais il n’y aura pas de grands bâtiments comme un centre commercial.»

Au «Rout Lëns» seront donc privilégiés les petits commerces, pour revaloriser l’artisanat local.

«La personne au centre»

Mais comment est née cette idée ? «Elle est venue de notre vision de la société dans le futur, comment nous croyons que les gens vont vouloir vivre, habiter et travailler», explique Éric Lux.

«Nous voulons mettre la personne au centre du projet, le gamin, l’étudiant, celui ou celle qui a une famille ou la personne seule. Nous voulons que ce soit un quartier qui vive, pas un quartier où les gens ouvrent une porte le soir pour la refermer. Ce sera un quartier vivant, vibrant et qui respecte l’environnement», dit-il.

Tout cela en essayant de limiter l’impact négatif que «toute construction amène sur des projets». L’eau est aussi au cœur du projet «Rout Lëns», car «Esch-sur-Alzette est la ville de l’eau, mais il n’y a pas d’eau, on ne la voit plus. On va donc la récupérer et en faire des bassins visibles. On va l’assainir, mais aussi récupérer et préserver des éléments du patrimoine industriel, et recréer le lien qu’il manque ici», explique Sebastian Moreno-Vacca, architecte de la société belge A2M qui travaillera sur le projet.

«C’est un projet ambitieux mais on s’est engagé à le faire, donc on le fera !», conclut Éric Lux.

Sarah Melis

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