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Michel Wurth : « Arcelor Mittal avait une responsabilité historique à Belval »


Michel Wurth (à droite), sur le site de Belval, en compagnie d'Éric Tschirhart, vice-recteur académique de l'université de Luxembourg. (photo Hubert Gamelon)

Michel Wurth, figure historique d’Arcelor-Mittal Luxembourg et président du conseil d’administration, a visité le campus universitaire de Belval dès la rentrée. L’occasion de se confier en exclusivité au Quotidien, sur les coulisses de la  reconversion des friches, dans les années 90.

Le Quotidien : 1997, dernière coulée des hauts-fourneaux à Belval, c’est la fin d’une toute puissance industrielle. Quelle est l’atmosphère générale à l’époque?

Michel Wurth : Ce moment est gravé dans ma mémoire, c’était en août 1997. Pendant un siècle, le Luxembourg avait été dans le top 10 des producteurs d’acier au niveau mondial avec, en tête, le site de Belval. Effectivement, nous étions dans l’idée de puissance industrielle pure. Mais ce n’était pas la première crise que nous traversions. La sidérurgie a toujours été en permanente mutation. À la fin des années 70 déjà, nous avions dû renoncer à l’idée de transformer le fer du pays, la fameuse «minette» que l’on trouve à Pétange par exemple. L’heure était grave, le symbole de la fin des hauts-fourneaux très fort. Mais nous avions l’expérience pour rebondir.

Que s’est-il passé concrètement?

Nous avions décidé de conserver nos fours électriques (NDLR : il «suffit» de réchauffer du fer importé pour le travailler sur place) et de nous lancer à plein élan dans la sidérurgie de pointe. D’un autre côté, avec cette stratégie, nous avions divisé les effectifs (1000 ouvriers travaillent dans la sidérurgie à Beval aujourd’hui, contre 7500 au plus fort de l’activité, dans les années 70). Nous laissions également 125 hectares de friches industrielles. Dès 1997, il y a eu un grand brainstorming dans l’équipe dirigeante, avec un axe clair : «Nous devons rendre au pays tout ce qu’il nous a donné.»

C’est ainsi qu’est née l’idée d’une nouvelle ville crée ex nihilo sur les friches…

L’université était une idée de l’État luxembourgeois, proposée en 2002. J’insiste sur l’audace de l’État, car notre partenariat est essentiel dans cette reconversion. Mais, pour revenir aux prémices de l’ensemble du projet Belval, c’est bien Arcelor-Mittal qui a poussé vers une réflexion d’envergure. Avec une surface et une histoire pareilles, il était hors de question de convertir la friche en zone péri-urbaine commerciale, ou je ne sais quoi encore. Dès 1997, nous avons voulu que la vie se redéveloppe avec de l’habitat, de l’innovation technologique, des espaces verts, des commerces, tout ce qui fait un quartier du XXIe siècle, comme nous le connaissons aujourd’hui, une véritable ville qui est appelée à grandir encore. […]

Hubert Gamelon

Retrouvez l’interview en intégralité dans votre édition papier de ce jeudi 17 septembre.

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