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Réfugiés : l’intégration par l’école à Dudelange


Des élèves studieux et attentifs, mais aussi impatients pour la récré. (photo LQ)

Quatorze Syriens, Irakiens et Afghans ont intégré, depuis un mois ou plus, la classe d’accueil de l’école Strutzbierg, à Dudelange. Ils ne chôment pas.

Alphabétisation, apprentissage de l’allemand pour les petits, du français pour les plus grands, cours de mathématiques… Les élèves de la classe d’accueil de l’école Strutzbierg ont un programme chargé pour intégrer à terme les classes régulières.

Il est 7h40, vendredi, aux abords de l’école Strutzbierg de Dudelange. C’est l’heure du bal des voitures, des dernières embrassades aux parents et des premiers rires entre amis. Il est 7h50, la sonnerie retentit. Les quelque 300 élèves de l’établissement se dirigent vers leurs classes respectives. Au rez-de-chaussée du bâtiment B, dans la première salle de cours sur la droite, quatorze élèves s’installent. Ils sont syriens, irakiens et afghans, âgés de 7 à 12 ans, vivent au foyer d’accueil pour demandeurs de protection internationale (DPI) de Dudelange, situé sur l’ancien site de l’Arbed.

Leur classe n’est pas comme les autres, c’est la classe d’accueil de l’établissement. Ils sont deux instituteurs, Sarah Généreux (24 ans) et Joël Schroëder (42 ans) à avoir pris en main cette classe. La première s’occupe des plus petits (de 7 à 10 ans) en langue allemande, et le second des plus grands (de 10 à12 ans) en français. Et tous entament leur journée par des mathématiques.

Dans la salle de cours, le calme règne. Tous les élèves sont studieux et à l’écoute. Les additions et soustractions s’enchaînent. Les « madame fini!, madame fini! » se font entendre. L’institutrice passe de table en table, enchaîne les corrections, les « sehr gut! Très bien! Very good » ponctuent souvent ses corrections. Si ce n’est pas le cas, elle donne ses recommandations en allemand et les élèves comprennent et se remettent au travail.

« Il faut être présent tout le temps et s’adapter à chaque élève , dit-elle. On a un peu un programme pour chacun d’eux. Mais tout se passe bien parce que nous sommes aidés. » Ce jour-là, aux côtés des deux instituteurs, Sarah Guilbeaud joue le rôle de médiatrice et de traductrice de l’arabe vers le français quand il y a un souci de compréhension. David Mahnen, un autre enseignant de l’école Strutzbierg, donne aussi des cours de français bénévolement aux plus grands. Deux institutrices à la retraite, Pia Kalmes et Claudine Schlosser, viennent quatre heures par semaine chacune pour donner un coup de main.

Il est 8 h 45, heure de la fin du premier cour. Après un goûter, les plus grands rejoignent David Mahnen pour un cours de français et les plus petits poursuivent leur cours de maths. Toujours dans le calme. Les minutes défilent. L’heure de la récréation (9 h 35) approche, les élèves chahutent, mais l’institutrice arrive à garder le calme dans la classe. Les élèves sortent – avec un ballon de foot – dans la cour pour se défouler.

«Nous avons l’expérience»

« C’est un vrai challenge , estime Joël Schroëder. Les niveaux sont différents, ils viennent de pays différents. On s’adapte. Même si certains parlent déjà un peu anglais, on se concentre surtout sur l’alphabétisation. Globalement, ils ont déjà une base, travaillent bien et ont déjà fait beaucoup de progrès depuis qu’ils sont arrivés début mars. »

Quand la commune de Dudelange a décidé d’accueillir des réfugiés, l’idée de mettre en place une classe d’accueil a tout de suite été mise sur la table. « À l’école Strutzbierg, nous avions déjà une salle d’accueil pour les arrivants et cette année nous n’avons pas eu un énorme afflux alors on a décidé d’accueillir les DPI. Et au comité d’école, certains nous ont même proposé leur aide », explique Ronny Bonvini, le président de l’établissement.

« Au Grand-Duché, nous avons, depuis plusieurs années, l’expérience de l’accueil et de l’intégration dans nos écoles des enfants étrangers , rappelle Marco Suman, l’inspecteur d’arrondissement du ministère de l’Éducation nationale. Pendant les deux, trois premières semaines, les enseignants observent et analysent le parcours de chaque élève avant de mettre en place un PIF (plan individuel de formation). L’enseignant travaille ensuite quasiment de manière individuelle avec chaque élève avec l’objectif de l’intégrer dans les classes régulières. Cela peut prendre entre six mois et un an. »

La sonnerie retentit. La récréation est terminée et les quatorze élèves de la classe d’accueil de l’école Strutzbierg se remettent sagement et studieusement au travail.

Guillaume Chassaing

Les petits en cycle 1

Six autres jeunes réfugiés sont actuellement scolarisés à l’école Strutzbierg de Dudelange. Âgés de 5 à 6  ans, ils sont intégrés dans les classes «normales» du cycle  1.

« Ils sont dans trois classes différentes , explicite Ronny Bonvini, le président de l’école Strutzbierg. Trois d’entre eux se débrouillent très bien et devraient pouvoir intégrer dès la rentrée prochaine le cycle  2 avec aucun retard. » « Quand ils peuvent suivre les cours normaux , poursuit Marco Suman, l’inspecteur du ministère de l’Éducation nationale, c’est l’intégration parfaite. »

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