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Salle de shoot : « la misère sociale la plus profonde »


La "salle de shoot" Abrigado, à Luxembourg, est aussi le point de chute d'une misère sociale terrible (Photo : Anne Lommel).

Le conseil communal de la Ville a fait sa rentrée au Knuedler lundi après-midi. Il y a notamment été question de misère sociale à la salle Abrigado.

La salle de consommation de drogues Abrigado à Bonnevoie est dépassée par son succès, de même que par le changement des habitudes de consommation des toxicomanes. La Ville de Luxembourg, qui l’exploite avec le Comité national de défense sociale, va allonger les horaires d’ouverture de cette structure en semaine et les élargir aux week-ends. Mais le collège échevinal et les conseillers communaux sont unanimes, il ne s’agit que d’un pis-aller.

«Il faut décentraliser ce service»
En effet, la population qui le fréquente ne serait plus celle pour qui la structure a été créée, selon la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, et la majorité des usagers ne serait pas originaire de Luxembourg. «Le problème doit être traité au niveau national», indique la bourgmestre. Mais l’État prendrait son temps pour répondre à la demande de soutien de l’administration communale. «Il faut décentraliser ce service», insiste Lydie Polfer. Une structure similaire devrait ouvrir ses portes à Esch-sur-Alzette l’an prochain.
Cette concentration de la fréquentation aurait également des conséquences sur la sécurité du personnel d’Abrigado. Selon la bourgmestre, «même le personnel est attaqué. La situation devient dangereuse. Plus nous en faisons, plus la concentration augmente.» Quelque 400 000 seringues y sont échangées chaque année et environ 20 000 sont retrouvées dans le quartier. D’où une nécessité supplémentaire de limiter les nuisances induites par la salle pour les riverains, pourquoi pas en installant des palissades tout autour de la structure.
«Nous avons affaire à la misère sociale la plus profonde», a estimé Lydie Polfer. En attendant une réponse de l’État, la Ville ne reste pas indifférente et a commencé à se renseigner auprès de structures d’accueil de toxicomanes à l’étranger pour trouver des moyens d’action adaptés à la population qui fréquente Abrigado. Un programme reprenant des idées pour améliorer ce service sera présenté au premier trimestre de 2019, selon l’échevine Isabel Wiseler.

Sophie Kieffer

La pauvreté énergique aussi

La pauvreté énergétique gagne du terrain, selon un article de De Konsument, la publication de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC). De plus en plus de ménages devraient recourir à l’aide des services sociaux pour régler leurs factures énergétiques, a indiqué le conseiller communal Armand Back (déi gréng), qui a souhaité savoir combien de familles sont concernées sur le territoire de la Ville de Luxembourg.
En 2017, les services sociaux de la capitale ont payé les factures d’électricité de 25 familles et de gaz de 8 familles, ainsi qu’avancé les montants de factures d’électricité pour 13 ménages, a indiqué l’échevine Isabel Wiseler (CSV). Au total, 39 ménages ont bénéficié d’une aide sociale pour régler leurs factures d’énergie en 2017. Seul un ménage s’est vu couper le gaz et 137 l’électricité. Mais selon l’échevine Isabel Wiseler, la majorité de ces coupures est intervenue à la suite de décès ou de déménagements et non pas en raison de problèmes de paiement dus à la pauvreté. «Personne ne se fait couper l’électricité en raison de la pauvreté», a précisé l’échevine.
De nombreuses aides et subsides sont mis en place pour aider les ménages, comme par exemple l’allocation vie chère. De plus, l’office social serait averti quelques jours avant qu’une coupure ait lieu, ce qui lui permettrait d’intervenir auprès des familles en temps utile. Il proposerait également des aides à hauteur de 75 % pour aider les familles à remplacer leurs installations électriques pour consommer et payer moins. Il n’hésiterait pas non plus à les conseiller.

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