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A Paris, le Pont des Arts libéré de ses cadenas d’amour [photos]


Depuis lundi matin, les services municipaux sont sur le pont, découpant à la scie à métaux les grilles chargées de serrures. (Photo AFP)

Comment les amoureux vont-ils faire à l’avenir pour sceller leur amour ? Depuis lundi matin, Paris a commencé à retirer tous les « cadenas d’amour » sur le célèbre pont des Arts, qui l’ont en partie fait ployer l’an passé.

Si, par hasard sur le pont des Arts, vous croisez un cadenas, c’est que vous vous êtes trompés de passerelle : la mairie de Paris a commencé à retirer lundi les centaines de milliers de « cadenas d’amour » que les couples accrochaient en signe d’amour. Fini les parapets surchargés de laiton, boursoufflés par des cadenas roses, verts, aux initiales grossièrement gravées. Plus de clés théâtralement jetées dans la Seine, la passerelle respire, les flancs libérés de ses verrous – entre 700 000 et un million – qui pesaient au total 45 tonnes.

Il y a un an, une partie des grilles s’étaient écroulées sous le poids de l’amour et la passerelle avait dû être évacuée. « Paris doit rester la capitale de l’amour… Que les couples continuent à se déclarer leur flamme, à se demander en mariage, peut-être sur le pont des Arts, mais, de grâce, pas en déposant un cadenas », a exhorté Bruno Julliard, l’adjoint chargé de la Culture à la mairie de Paris.

Pressentant l’accident devant cet amoncellement, deux Américaines avaient lancé en mars 2014 une pétition « no love, no lock », signée par plus de 10 000 personnes, pour réclamer l’enlèvement des cadenas, qui ont « enlaidi » le Pont. Ces femmes dénonçaient « une mode affreuse et dangereuse », qui dénature « le vrai Paris » et le transforme en « Disneyland ».

Nostalgiques ou ironiques

Depuis lundi matin, les services municipaux sont donc sur le pont, découpant à la scie à métaux les grilles chargées de serrures, les empilant à l’arrière de camions, avant de les stocker dans des entrepôts. « On réfléchit aux différents moyens de les recycler », a précisé Bruno Julliard, précisant qu’ils ne seraient « pas jetés ». La manœuvre, qui oblige à fermer le pont toute la semaine, permettra aux « touristes parisiens de retrouver cette magnifique perspective ». Les grillages seront remplacés par des œuvres de street art avant que des panneaux de verre ne soient définitivement installés à l’automne.

« C’est un peu idiot et dommage », regrette Jean, 57 ans, qui déambulait encore le week-end dernier bras dessus bras dessous sur la passerelle avec Marion, 42 ans, sa « compagne illégitime ». « C’est tout un symbole de déposer un cadenas pour sceller son amour sur ce pont, ici à Paris, la ville des amoureux », juge ce touriste marseillais. De l’Europe de l’Ouest à la Chine, en passant par la Russie, les « cadenas d’amour » ont essaimé un peu partout au grand dam des pouvoirs publics qui doivent gérer le patrimoine.

Un engouement que peinent à comprendre Alexandra et Gautier, 26 ans tous les deux, préférant « faire des voyages assez souvent, se montrer (leur) amour tous les jours ». « C’est pas ça qui fera durer notre couple pour l’éternité », ajoutent-ils avant d’ironiser à propos de ceux qui s’y adonnent.

« J’ai déposé un cadenas ici il y a dix ans », se souvient, nostalgique, Feruccio, un Italien de 43 ans venu avec sa femme. Pour Yilmaz, qui a déposé un cadenas en 2010, c’est « comme si on enlevait le patrimoine de Paris, un patrimoine créé par les gens. C’est de l’art du peuple. C’est ça qui était beau. »

« Nous souhaitons que Paris reste la capitale de l’amour et du romantisme », assure pour l’élu parisien, annonçant une campagne prochaine de sensibilisation invitant les amoureux à témoigner de leur amour autrement, pourquoi pas en faisant des « selfies ».

Le Quotidien

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