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Air Rescue veut voir décoller son subside


Luxembourg Air Rescue, qui a fêté son 30e anniversaire en mai 2018, se dit «optimiste» quant à la conclusion d'une convention revisée avec l'État. Deux hélicoptères sont actuellement intégrés au SAMU. (Photo archives lq/Fabrizio Pizzolante)

Assurant la composante aérienne du SAMU, l’ASBL Luxembourg Air Rescue renégocie actuellement la convention conclue avec l’État. Une hausse du subside annuel de 735 000 euros est un des enjeux majeurs.

Depuis 1991, Luxembourg Air Rescue fait partie intégrante du service d’aide médicale urgente (SAMU), désormais géré par le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS). Deux hélicoptères sont déployés quotidiennement pour mener des missions de sauvetage aériennes. Cette prestation de service est réglementée par une convention qui fait aujourd’hui l’objet d’une révision sur le plan «opérationnel et financier».

En 2018, les deux hélicoptères de Luxembourg Air Rescue (LAR) au service du SAMU ont mené 736 missions, soit une moyenne située entre deux et trois décollages par jour. Près de 344 heures de vol se sont accumulées. En 2017, les appa- E reils de LAR avaient assuré 379 missions pour le compte des services de secours luxembourgeois. Ces chiffres démontrent à eux seuls l’utilité et l’importance de l’intégration de cette ASBL – créée de toutes pièces en 1988 par René Closter – dans le SAMU. Une première convention avec le ministère de l’Intérieur est entrée en vigueur au 1er novembre 1991.

Une deuxième convention avec la Caisse nationale de santé (Union des caisses de maladie à l’époque) a été signée en décembre 1993 (lire ci-dessous). Aujourd’hui, Luxembourg Air Rescue souhaite revoir le «volet opérationnel et financier» de la convention qui définit la coopération entre l’ASBL et l’État. «Je peux vous confirmer que les négociations sont en cours. On est optimistes quant à leur issue», indique Antje Voss, la responsable des relations publiques de LAR, jointe vendredi par téléphone. «La convention a été dénoncée par Air Rescue. Cela est régulier et ne constitue donc pas un nouveau moment. J’ai bon espoir qu’on puisse trouver une solution d’ici la fin de l’année», affirme de son côté Alain Becker, premier conseiller de gouvernement au ministère de l’Intérieur et président du conseil d’administration du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS).

En 2018, le ministère de l’Intérieur a accordé un subside annuel de 735 000 euros à LAR (contre 665 000 euros en 2017). Le budget pluriannuel de l’État prévoit ce même subside jusqu’en 2023. Mais le montant de la subvention de l’État versé doit, selon la demande de LAR, être revu à la hausse. L’augmentation du prix du kérosène et celle des coûts de personnel auraient amené Luxembourg Air Rescue à dénoncer la convention en vigueur. Existerait-il un problème financier? «Non. Je peux vous confirmer que la situation financière de LAR est absolument stable», nous répond Steve Heiliger, qui siège comme auditeur au comité d’audit interne de l’ASBL.

L’objectif? «Trouver une solution satisfaisante»

Dans son rapport annuel de 2018, LAR annonce des recettes consolidées de 37,8 millions d’euros. Les missions menées par l’ensemble des six hélicoptères exploités par l’association ont rapporté 9,456 millions d’euros. Les recettes globales de 2017 se sont chiffrées à 35,4 millions d’euros.

Le rapport ne renseigne cependant en rien sur les dépenses annuelles. Au ministère de l’Intérieur, la volonté de poursuivre la coopération avec l’association est intacte. «Luxembourg Air Rescue reste un partenaire très fiable. La qualité du service assuré est très élevée. On ne peut pas imaginer collaborer avec un autre partenaire dans ce domaine», souligne Alain Becker. Lancé en juillet 2018, le Corps grand-ducal d’incendie et de secours gère aujourd’hui le service d’aide médicale urgente (SAMU).

Depuis cet été, il existe quatre antennes du SAMU (Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Ettelbruck et Hesperange). «Notre nouvelle centrale des secours d’urgence dispose d’un logiciel qui indique si l’intervention du SAMU doit être opérée par route ou par les airs», explique Alain Becker. Les deux hélicoptères sont basés au Centre hospitalier du Nord (en permanence) et en alternance au Centre hospitalier de Luxembourg et à l’hôpital Kirchberg. «Les missions ne se limitent cependant pas aux zones Nord et Centre », précise le président du CGDIS. Afin de pérenniser la composante aérienne du SAMU, le ministère de l’Intérieur «travaille actuellement à trouver une solution satisfaisante, qui sera à la fois dans l’intérêt de tous les partenaires, mais surtout dans l’intérêt de la prise en charge adéquate des patients», comme l’assure Alain Becker. La fumée blanche est attendue dans les semaines à venir.

David Marques

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