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Chasse au renard : la fédération Saint-Hubert ne lâche pas l’affaire


La FSHCL regrette que ses arguments en faveur de la chasse au renard n'aient pas été pris au sérieux. (photo Isabella Finzi)

Lors de son assemblée générale ordinaire ce dimanche, la fédération Saint-Hubert des chasseurs du Luxembourg (FSHCL) est revenue sur le débat de l’interdiction de la chasse au renard. Elle reproche à Camille Gira, secrétaire d’État à l’Environnement, de raconter des contrevérités.

Depuis la présentation de la nouvelle règlementation de la chasse, fin janvier, qui interdit notamment la chasse au renard pendant toute une année, le secrétaire d’État à l’Environnement, Camille Gira, n’a cessé d’être la cible de sévères critiques de la part de la FSHCL. Et ce n’est pas fini.

Ce dimanche matin, lors de son assemblée générale ordinaire à Grevenmacher, la fédération est revenue sur le débat public organisé lundi dernier avec les membres des commissions parlementaires des Pétitions et de l’Environnement. Ce débat avait été obtenu après la collecte de 10 327 signatures par le biais d’une pétition publique contre le nouveau règlement de chasse.
Lors de ce débat, chacun est resté sur sa position.

La FSHCL a de nouveau mis en garde contre une augmentation des renards suite à l’interdiction de la chasse. Le secrétaire d’État à l’Environnement, Camille Gira, a contré l’argumentation des chasseurs en les invitant à présenter des études sérieuses. «Au 21e siècle il faut qu’il y ait une raison objective pour chasser un animal : danger imminent pour la nature ou l’homme», a-t-il précisé, tout en ajoutant que la décision de l’interdiction de la chasse au renard au Grand-Duché «pourrait servir de modèle en Europe.»

Or, selon la FSHCL, le secrétaire d’État à l’Environnement aurait tenu des propos aussi absurdes que faux. Les déclarations de Camille Gira, selon lesquelles la population des renards se régulerait et se stabiliserait par elle-même sans chasse, seraient totalement fausses.

Retrait du Conseil supérieur de la chasse

Pour la FSHCL, la chasse au renard n’a pas d’alternative. Son président, Georges Jacobs, cite l’exemple de Londres, où le nombre de renards entre la Seconde Guerre mondiale et aujourd’hui est passé de 300 à 30 000 (soit 100 fois plus). «Chez les renards, c’est l’offre de nourriture qui détermine leur développement. Le renard est un grand prédateur, il a cinquante sources de nourriture. Il peut toujours trouver quelque chose avant de terminer avec les poubelles. Pour toute une série d’animaux, le renard est le prédateur principal», note Georges Jacobs.

Aussi, la FSHCL a décidé de geler sa collaboration avec le Conseil supérieur de la chasse. «Le Conseil supérieur de la chasse s’était majoritairement prononcé contre l’interdiction de la chasse au renard. Ses recommandations n’ont pas été respectées. En attendant, nous ne nous y rendons plus», précise Georges Jacobs. Une décision approuvée par plus de 80 % des membres de la FSHCL, dimanche matin.

Pour la fédération, cet organe consultatif n’est rien d’autre qu’un alibi du gouvernement pour prendre des décisions et pouvoir dire ensuite : «Après consultation avec les chasseurs nous avons décidé cela». Pour rappel, le nouveau règlement grand-ducal qui interdit notamment la chasse au renard pendant toute l’année est en vigueur depuis le 1er avril.

D’après la FSHCL, quelque 420 membres s’étaient déplacés dimanche matin à Grevenmacher pour l’assemblée ordinaire. En tout, la fédération compte 1 800 membres. Dans l’ensemble, ils sont 2 100 chasseurs au Grand-Duché.

Le fin mot du président Georges Jacobs, qui a également été confirmé à son poste par 143 voix sur 161, a été : «Nous avons donné notre position. Nous attendons maintenant une initiative politique. Si le gouvernement souhaite que nous travaillions de nouveau avec eux, c’est à lui de dire quelque chose. Nous avons des arguments, des preuves qui n’ont pas été prises au sérieux.»

Fabienne Armborst

 

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