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«La Grande Région ? Une Europe à dimension réduite»


«Nous n'avons pas une grande ville comme Paris ou Copenhague, mais des villes moyennes : Luxembourg, Metz, Nancy, Arlon, Trêves, Thionville...», a expliqué Claude Turmes (Photo : Julien Garroy).

Les responsables politiques en charge de l’aménagement du territoire de la Grande Région étaient jeudi à Luxembourg à l’occasion d’une VIe réunion sectorielle qui a abouti sur une nouvelle résolution.

Comment améliorer le quotidien des quelque 11 millions d’habitants qui peuplent la Grande Région et fluidifier les échanges et les flux transfrontaliers? La question n’en finit pas d’être posée.
Jeudi, les ministres et responsables politiques en charge de l’aménagement du territoire de la Grande Région étaient réunis à Luxembourg afin de «réitérer leur engagement à poursuivre leurs efforts» afin de «renforcer, mieux agencer et mieux coordonner la coopération transfrontalière».

Si cette VIe réunion sectorielle de la Grande Région n’a pas marqué le lancement d’un projet concret, elle a toutefois abouti sur une légère avancée stratégique et politique avec l’adoption de la résolution intitulée «Une vision prospective transfrontalière pour la Grande Région».

Dans ce texte, les différents représentants se sont accordés pour mettre en exergue les domaines pertinents et les finalités à atteindre qui renforceront l’attractivité de la Grande Région.
Le but? Faire preuve auprès des capitales (Berlin, Bruxelles et Paris) de l’intérêt de développer la coopération et la mobilité transfrontalières et obtenir ainsi les financements mais aussi les autorisations administratives ou législatives qui permettront de mettre en place les futurs projets susceptibles de faciliter la vie de millions de personnes. À cet égard, cette résolution sera présentée au 17e Sommet de la Grande Région qui se tiendra en juin à Berlin.

Car les nombreuses frontières qui constituent l’une des spécificités et des forces de ce territoire qui court sur quatre pays sont parfois aussi le talon d’Achille du développement, comme l’a expliqué Willy Borsus, le vice-président de la Wallonie : «La particularité de la Grande Région est de réunir des entités politiques aux statuts différents. Ça va d’un pays, avec toutes les compétences qu’il possède, à des régions qui ont un pouvoir législatif – c’est le cas de la Wallonie par exemple, qui a un pouvoir complet en matière d’aménagement du territoire – en passant par des entités dont la compétence est partielle ou très peu existante dans certains domaines. Suivant la situation, il faut parfois plaider auprès de l’entité nationale.»

Fluidifier le territoire

Cinq finalités à atteindre ont donc été définies jeudi grâce à la recherche et aux statistiques menées dans le cadre du projet Interreg qui pourront être plaidées auprès des gouvernements. Citons d’abord le renforcement de l’attractivité de la Grande Région en termes d’innovation et sur le plan économique; l’amélioration de la qualité de vie avec la prise en compte des transitions climatiques, énergétiques, démographiques, digitales…; ainsi qu’un marché du travail transfrontalier et partagé fondé sur des filières communes de formation.

Les responsables politiques visent en outre à accroître le «développement métropolitain polycentrique». «Nous n’avons pas une grande ville comme Copenhague ou Paris, mais des villes moyennes : Luxembourg, Metz, Nancy, Arlon, Thionville, Trêves…», a explicité Claude Turmes, le ministre de l’Aménagement du territoire. «Nous devons donc travailler ensemble pour favoriser l’urbanisation de ses villes – avec une mobilité et une connectivité bas-carbone – tout en gérant les tensions entres ces villes et le territoire rural.»

Cinquième but que se sont fixés les responsables politiques, la mise en place d’un niveau de travail intermédiaire, entre le niveau macro (celui de la Grande Région) et le niveau micro (les initiatives menées à l’échelle des petites communes).

D’autres eurorégions, plus avancées, pourront servir d’exemple. «Nous allons nous baser sur ce qui a fonctionné pour la zone Liège-Aix-la-Chapelle, qui a entre 5 et 8 ans d’avance sur nous, et sur les instruments de planification et d’investissements de le région de Bâle», a précisé Claude Turmes.

«La Grande Région est un territoire unique en Europe par la densité des flux transfrontaliers – qui convergent pour leur immense majorité vers le Luxembourg. C’est une véritable Europe à dimension réduite. Notre rôle est de le fluidifier pour passer d’un territoire à l’autre le plus facilement possible», a conclu Franck Leroy, président de la région Grande Est.

Tatiana Salvan

 

 

Un commentaire

  1. Turmes peut raconter n’importe quoi, nous ne le prendrons plus jamais au sérieux après son lèse-majesté et le non-resprect flagrant du deuil national de notre vénéré Grand-Duc Jean. Turmes était devant le cerceuil ouvert de Jean en jeans et veste simple, avec chemise ouverte! Un sacrilège d’un ministre sans manières ni savoir vivre devant un mort honorable.

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