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France-Luxembourg : consensus autour de la mobilité, mais pas de Cattenom


François de Rugy, nouveau ministre du développement durable français, avait rendu visite aux députés luxembourgeois en mai (photo Didier Sylvestre).

Le président de l’Assemblée nationale française, François de Rugy a rencontré vendredi son homologue au Luxembourg, Mars Di Bartolomeo. Si les pays voisins ont fait montre d’unité, des divergences demeurent, notamment au sujet de la centrale de Cattenom.

Échange qui s’est néanmoins avéré « fructueux » au dire des deux parlementaires, qui ont notamment souligné l’avancement de l’accord sur les transports signé à Paris lors de la visite d’État grand-ducale, en mars dernier.

Ce projet prévoit un investissement de 240 millions d’euros (120 millions par pays), destiné à développer une meilleure mobilité, en favorisant les transports en commun, en améliorant le réseau ferroviaire entre Thionville et Luxembourg, en créant un réseau de parkings en périphérie…

« Nous avons eu un échange très positif sur l’avantage que représente un investissement sur des projets communs plutôt que sur un système de compensation », a insisté le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo.

« Le projet de loi est fin prêt. ll sera déposé dans les prochains jours et nous avons bon espoir de le voter avant la fin de la législature », a ajouté le premier citoyen du pays.

Faire contrepoids face à Trump

Mars Di Bartolomeo n’a pas manqué de rappeler que 55 000 Français vivent au Luxembourg (8 500 d’entre eux ont la double nationalité franco-luxembourgeoise) et ce ne sont pas moins de 92 000 salariés qui traversent chaque jour la frontière.

« Nos deux pays sont interdépendants, avec des échanges quotidiens, humains avant d’être économiques ou politiques », a mentionné François de Rugy.

Un lien fort qui doit servir un intérêt commun. Si le député français n’a pas manqué de souligner qu’il existe des « vues convergentes mais aussi des vues divergentes » entre la France et le Luxembourg concernant l’orientation de l’Union européenne, François de Rugy a aussi insisté sur l’importance de trouver des « compromis », pour une Europe forte, qui a son mot à dire sur la scène internationale.

« L’Europe doit faire contrepoids face à la décision de Donald Trump concernant l’accord sur le nucléaire iranien. Nous devons faire front uni, comme lorsqu’il a voulu appliquer une taxe sur l’acier. »

«Les plus anciennes centrales en premier»

Autre point évoqué concernant l’UE : l’harmonisation fiscale. Mais la résolution de cette problématique semble encore incertaine. « On ne recule pas, on avance vers une forme de convergence », a fait savoir le président de l’Assemblée nationale française.

Au premier rang des divergences revenues sur le tapis par contre, un véritable serpent de mer : la question nucléaire. Et comme à l’accoutumée, d’un côté de la frontière comme de l’autre, chacun est resté campé fermement sur ses positions.

« Les Luxembourgeois seraient très contents si la transition énergétique prenait prioritairement en considération les centrales de la région frontalière », a réitéré Mars Di Bartolomeo.

Mais la fermeture de Cattenom est encore loin d’être à l’ordre du jour, comme l’a suggéré son homologue français. « L’échéance de 2025 qui prévoyait que la France réduise sa production d’électricité d’origine nucléaire à 50% de la production totale n’est plus atteignable. Cette échéance doit être redéfinie par le gouvernement dans le cadre du programme pluriannuel de l’énergie, sous l’œil attentif du Parlement. En toute logique en tout cas, les premières centrales fermées seront les plus anciennes. Cela se fera progressivement en fonction de l’Autorité de sûreté nucléaire. »

Tatiana Salvan

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