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François Benoy : «L’agriculture a besoin d’avoir une direction claire»


François Benoy, le jeune député Déi Greng, se confie pour notre journal (Photo : Hervé Montaigu).

François Benoy (déi gréng), 33 ans, est un exemple du renouvellement du personnel politique. Conseiller communal de la Ville de Luxembourg, il vient d’être élu député.

On se souvient de vos chroniques judiciaires sur RTL Radio Lëtzebuerg. Que vous a apporté cette expérience ?

François Benoy : C’était très intéressant pour moi qui suis sociologue et politologue de formation. J’ai pu apprendre du monde judiciaire et j’ai aussi remarqué que ce n’était pas très difficile à comprendre, mais la plupart des gens ne connaissent pas le fonctionnement de la justice. Je n’étais pas très consommateur des chroniques judiciaires dans les journaux, à part les très grands procès. Cette expérience m’a permis d’avoir accès à un monde jusqu’alors inconnu pour moi et j’ai surtout compris combien il était important de donner une deuxième chance aux justiciables.
On se souvient aussi qu’à cette époque vous veniez travailler à vélo, votre gourde en métal calée dans une poche latérale de votre sac à dos… L’esprit écolo est dans votre ADN ?
Je suis tombé dedans très petit. Mes parents défendaient la cause écologique sans pour autant faire de la politique, on mangeait bio à la maison et je me suis engagé chez les scouts pour qui le respect de la nature est un grand principe. Ensuite à l’université, en Suisse encore plus qu’en Allemagne, j’ai remarqué qu’au niveau politique il était possible de fixer des priorités en matière de mobilité, de protection de l’environnement ou encore de consommation. Mais il n’y a pas que la cause écologique qui m’intéressait, j’ai été engagé aussi au sein de l’UNEL, le syndicat d’étudiants.
Êtes-vous tombé très tôt dans la politique aussi ?
La politique m’a toujours passionné. Je me souviens de mes séjours chez mes grands-parents et de mon grand-père qui regardait très tôt les journaux télévisés le matin. Je me rappelle très bien le jour où Helmut Kohl n’a pas été réélu, c’était la fin du monde pour eux, plutôt conservateurs. J’essayais de comprendre, mais j’étais encore trop jeune.

L’écologie et la justice sociale en priorité

Un engagement auprès de déi gréng, c’était une évidence pour vous ?
En fait, je voulais surtout m’engager dans les ONG, dans le monde associatif en tout cas. Après mon expérience dans le journalisme, j’ai eu l’occasion de rejoindre une ONG et une rencontre avec Carlo Back, alors conseiller communal à Luxembourg, a été décisive. Ce devait être début 2011. Il m’a demandé si je ne voulais pas m’engager chez déi gréng. Je ne pensais qu’aux ONG, mais comme la politique était mon domaine, j’ai décidé de franchir le pas et de rejoindre le parti qui plaçait l’écologie et la justice sociale comme priorités. Dans l’association que je rejoignais, beaucoup étaient membres de partis politiques, donc je savais que ça fonctionnerait bien.
Pour votre première participation à une élection, vous n’étiez pas mal placé en Ville aux élections de 2011…
Je suis arrivé en septième position. Quand François Bausch est entré au gouvernement, Carlo De Toffoli, qui aurait dû lui succéder au conseil communal, a décidé de me céder la place et je lui en suis éternellement reconnaissant.
Vous êtes un exemple du renouvellement réussi du parti écolo…
On parle toujours de renouvellement et c’est important, mais il nous faut aussi des gens qui ont de l’expérience. Je suis très content d’avoir eu une expérience sans mandat au sein du parti pour étudier son mode de fonctionnement. Puis j’ai pu participer à la majorité communale en Ville où je présidais la commission du développement urbain et travaillais sur le plan d’aménagement. Ce n’est qu’en ayant un mandat que l’on arrive à faire avancer des idées et heureusement que les verts ont compris ça. Carlo De Toffoli, qui était une figure des verts, ancien porte-parole du parti, a décidé qu’il était temps de donner une chance à un jeune.
À la Chambre, vous aurez l’occasion d’aborder des sujets qui vous tiennent à cœur, dont l’agriculture.

Quelles sont les ambitions des verts en la matière pour les cinq années à venir?
D’abord je voudrais rappeler qu’il n’y a pas de choix face au déclin de la biodiversité, aux dérèglements climatiques et face surtout à un secteur qui ne va pas très bien. Il faut donc aller dans la direction d’une agriculture plus biologique, plus respectueuse de l’environnement et du climat. Je crois personnellement, quand je lis les programmes électoraux des autres partis, que l’on pourrait se mettre d’accord sur cette question du changement de politique agricole […]

Entretien avec Geneviève Montaigu

Retrouvez notre grande interview du lundi en version complète dans notre édition papier de ce 5 novembre.

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