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Humilité et réalisme au programme des jeunes écolos


"La protection de notre environnement est devenue une vraie priorité dans l'action gouvernementale. C'est le même constat pour la mobilité", souligne Meris Sehovic. (photo Tania Feller)

Meris Sehovic, porte-parole de déi jonk gréng (les jeunes écolos), salue le travail réalisé par ses aînés au gouvernement, mais regrette ce qui aurait pu et dû, selon lui, être fait également.

Quel regard portent les jeunes verts sur leurs aînés qui ont participé pour la première fois à un gouvernement ?

Meris Sehovic : En général, nous pouvons être fiers de ce que nous avons mis en œuvre ces cinq dernières années et particulièrement dans la politique environnementale où tout le dispositif législatif a été réformé dans les domaines de l’eau, du sol, des déchets, du code forestier, et on peut ajouter les multiples plans d’action pour la qualité de l’air, la gestion des déchets, etc. La protection de notre environnement est devenue une vraie priorité dans l’action gouvernementale. C’est le même constat pour la mobilité. Nous avons mis le tram en route et nous consacrons deux tiers des investissements pour les transports publics.

Dans le domaine de la justice, je citerais la réforme de la loi sur la nationalité, le mariage pour tous ou encore l’adoption pour les couples homosexuels, des thématiques classiquement vertes. Mais comme je l’ai dit lors de notre dernier congrès, nous devons rester humbles et sincères, et dire tout ce que nous n’avons pas pu obtenir ni réaliser. Il reste encore du boulot.

Comme dans le secteur du logement par exemple, une priorité de votre programme. Ce gouvernement a-t-il raté l’examen dans ce domaine et à quelles recettes pensez-vous ?

Oui, c’est un raté. Le problème du logement c’est une question du droit à la propriété au Luxembourg. Je suis d’avis que nous devons changer notre Constitution et faire comme en Allemagne qui met en relation le droit à la propriété individuelle avec les intérêts légitimes de la société. Nous ne pouvons pas avoir des spéculateurs qui bloquent des terrains ou des propriétaires qui laissent des immeubles à l’abandon. De plus, il nous faut un cadre législatif plus contraignant pour mieux règlementer le tohu-bohu des agences immobilières.

La colocation est une autre voie alors qu’aujourd’hui il est extrêmement compliqué de l’appliquer au Luxembourg à cause du système de taxation alambiqué. Il faut simplifier et donner un cadre légal à la colocation. On aurait pu en profiter pour le faire lors de la réforme fiscale… D’autres projets comme l’habitat participatif ont eu le mérite d’être développés. Il faut continuer sur cette voie.

Vous portez également un grand intérêt à la politique d’intégration. Un autre ratage selon vous avec un référendum malheureux sur le droit de vote des étrangers ?

À la base, le référendum était une bonne idée, mais il a été mal préparé. En fin de compte, nous avions une partie de la population qui décidait des droits de l’autre partie de la population, ce n’était pas tenable. Le résultat de cette consultation a divisé la société et on aurait dû éviter cette division. Plus généralement, je ne pense pas que la politique d’intégration soit un ratage complet, car nous avons réussi à réformer la législation sur la nationalité qui aujourd’hui est adaptée à la réalité. Mais si on parle d’intégration, on revient au problème du logement, de l’éducation, du travail, etc.

Certains entendent « intégration » comme « apprentissage du luxembourgeois »…

Les trois langues officielles permettent l’intégration. La discussion sur la langue luxembourgeoise est toujours émotionnelle et souvent peu factuelle. C’est vrai que l’apprentissage de la langue luxembourgeoise peut faciliter l’intégration, mais on ne peut pas réduire le Luxembourg à cette langue puisque ce ne fut jamais la réalité. C’est une des trois langues et jamais autant de gens ne l’ont maîtrisée qu’aujourd’hui. Personnellement, je ne perçois aucun problème.

Entretien avec Geneviève Montaigu

A lire en intégralité dans Le Quotidien papier du lundi 7 mai

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