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Intégration des réfugiés : les propositions des socialistes


Le LSAP compte améliorer l'existant dans le pays même s'il se félicite de la politique d'asile menée par le gouvernement. (photo Tania Feller)

Les socialistes se penchent sur la politique d’asile et d’intégration et livrent leurs propositions en la matière. Si le Luxembourg ne s’en tire pas si mal, il reste encore de nombreux défis à relever.

Les images de l’Aquarius indésirable dans les ports européens avec à son bord des réfugiés usés et fatigués ont, selon les socialistes, rappelé le triste sort de ces milliers de personnes qui fuient toute l’année «des guerres, des changements climatiques, et surtout la pauvreté», souligne Marc Angel, porte-parole de la fraction parlementaire du LSAP pour les questions de politique étrangère et européenne.

Dans le creux de l’été, les socialistes présentent leur papier de position en matière de politique d’asile et d’intégration des réfugiés, rédigé par le groupe de travail ad hoc dont certains membres étaient présents mardi, endossant aussi l’étiquette de candidat dans leur circonscription.

«Tous les États membres doivent contribuer à la politique d’asile de l’Union et le nouveau système de Dublin doit se fonder sur le principe de la solidarité», soutient Marc Angel en regrettant la difficile négociation et l’impasse dans laquelle se retrouve l’Union européenne sur ce point. Et pour éviter tout abus, une politique effective de retours et de réadmissions est également nécessaire tout en assurant aux personnes déboutées un traitement «digne» durant tout le processus, ajoute-t-il en substance.

Pour y parvenir, le LSAP compte améliorer l’existant dans le pays même s’il se félicite de la politique d’asile menée par le gouvernement et en particulier des positions défendues par le ministre socialiste de tutelle, Jean Asselborn. Les socialistes veulent en finir avec les structures d’accueil provisoires et veulent instaurer quatre structures pour personnes déboutées. Ils veulent réserver d’abord le centre de rétention aux hommes seuls, avoir ensuite une maison de retour pour les personnes vulnérables, femmes seules et familles, une structure pour ceux qui tombent sous le règlement Dublin III et qui remplace la structure d’hébergement d’urgence au Kirchberg (SHUK) et enfin un foyer spécial pour les personnes déboutées qui ne peuvent pas être renvoyées dans leur pays. Ce qui nécessite une bonne formation des personnels qui doivent être en nombre suffisant.

Logements sociaux mixtes

De son côté, Sylvie Jansa de Bettembourg et candidate dans le Sud s’est penchée sur les conditions d’accueil au Luxembourg, insistant sur l’insalubrité de certains foyers. Le LSAP propose d’attribuer le contrôle des foyers au service de l’ombudsman qui contrôle déjà les lieux privatifs de liberté.

Les socialistes veulent également responsabiliser les DPI (demandeurs de protection internationale) qui habitent dans les foyers en leur laissant plus d’autonomie. Leur offrir des cartes de débit rechargeables pour faire leurs courses, par exemple, ou leur permettre de réaliser des petits travaux dans leur foyer contre rémunération.

Le plus grand défi reste de trouver un logement pour les bénéficiaires de protection internationale (BPI). Ils sont actuellement 1 500 toujours hébergés dans des foyers faute de pouvoir trouver un logement accessible et la majorité d’entre eux a moins de 35 ans, comme le relève Sylvie Jansa. Mais pas question pour les socialistes de fixer des quotas dans les communes pour accueillir les BPI.

Conscients qu’il y a du monde au portillon pour occuper un logement social, les socialistes proposent des quotas pour ce type de logement en général et d’y instaurer un mixte de population entre résidents et réfugiés. «Les BPI sont en principe sous la responsabilité des bourgmestres et des offices sociaux des communes et non sous celle de l’OLAI (NDLR : Office luxembourgeois d’accueil et d’intégration)», rappelle Sylvie Jansa. Il faut à tout prix faciliter le logement des BPI chez les particuliers et examiner s’ils peuvent toujours toucher le Revis dans ces conditions. Pour contourner le problème de la communauté domestique, songer à l’office social qui pourrait être l’adresse officielle, serait une idée.

Pour le volet intégration, Aurore Rössler, éducatrice, active dans des ONG et candidate dans la circonscription Est, rappelle que l’intégration se fait toujours «par le travail, par l’école et la vie associative, par le contact humain tout simplement». Les cours de langue sont primordiales et l’offre est bonne. Manque toutefois des cafés des langues, estime-t-elle. «Toutes les associations du pays devraient être encouragées à prendre en charge des DPI et des BPI et de les inclure dans leurs activités sportives, culturelles, artistiques ou récréatives, des subsides d’intégration», aidant.

Claude Haagen, député-maire de Diekirch, président du LSAP et candidat dans le Nord, a détaillé les actions qui sont menées dans sa commune où un foyer pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes a été inauguré en novembre 2016, près de la caserne militaire dans un village conteneurs. Celui qui dit avoir la chance de pouvoir accueillir les enfants de réfugiés dans ses classes à Diekirch car la place ne manque pas, souligne que ce qui compte «c’est la solidarité entre les communes».

Geneviève Montaigu

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