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Jean Asselborn : « Pas d’alternative aux accords de Minsk »


Si les sourires diplomatiques étaient de circonstance lors de la poignée de main échangée, vendredi, par Jean Asselborn et Sergueï Lavrov, la tension suscitée par la situation en Ukraine est bien réelle. (Photo : MAEE)

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, était à Moscou, vendredi. Il y a rencontré son homologue russe, Sergueï Lavrov, auquel il a rappelé la position du Luxembourg sur l’Ukraine.

Le ministre a expliqué avoir tenu à se rendre en priorité à Moscou dès les premiers jours de la présidence de l’UE, car «la relation entre l’UE et la Russie s’est détériorée».

Jean Asselborn est venu prêcher la bonne parole à Moscou. Présidence luxembourgeoise de l’UE oblige, le ministre des Affaires étrangères s’est rendu dans la capitale russe avec l’ambition de recoller les morceaux, la relation entre UE et Russie s’étant «détériorée», d’après le chef de la diplomatie.

Lors de sa visite de travail, qui s’est tenue vendredi dernier, le ministre Asselborn a fait un bond dans le passé en remémorant à son homologue russe la dernière présidence luxembourgeoise de l’UE, en 2005. Déjà en poste à l’époque, Sergueï Lavrov s’est ainsi vu rappeler la position luxembourgeoise de l’époque à propos des zones d’influence en Europe centrale et orientale.

Il y a dix ans, en effet, le Luxembourg déclarait que «concernant l’espace extérieur, nous n’avons pas la vocation, la Russie et l’UE, à partager l’Europe et les régions adjacentes dans des sphères et des zones d’influence. Tous les peuples et nations sont libres, mais elles (la Russie et l’UE) sont aussi libres de choisir des coopérations régionales qui leur paraissent être opportunes et servir leurs intérêts.»

Un cessez-le-feu à consolider

Cette déclaration s’inscrivait, à l’époque, dans la suite directe de la révolution orange ukrainienne de 2004, mais également de la révolution des Roses, qui avait éclaté en Georgie, un an auparavant (novembre 2003).

En cause, la lutte d’influence officieuse à laquelle s’étaient livrés Moscou et Washington dans la zone. Une décennie et une présidence européenne plus tard, voilà que le ministre Asselborn explique avoir «tenu à venir en visite à Moscou dès les premiers jours de notre présidence». Et le discours du ministre s’est voulu direct et franc (à qui veut bien l’entendre du côté du grand voisin russe). «Je ne cache pas que nos opinions divergent sur le sujet de l’Ukraine. C’est d’autant plus une raison d’intensifier notre dialogue», a-t-il déclaré. Avant de rappeler que le Luxembourg, en tant que membre fondateur de l’UE, «attache une grande importance à la règle de droit, qui, surtout pour un petit pays, est le meilleur garant de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. La même chose vaut pour le droit international qui doit régir la coopération entre États», a poursuivi Jean Asselborn.

La position du Luxembourg sur le dossier ukrainien est claire et Jean Asselborn a rappelé à son homologue que le gouvernement soutient les efforts entrepris au sein du Format Normandie (qui rassemble l’Allemagne, la Russie, l’Ukraine et la France) et les travaux du groupe de contact trilatéral de l’OSCE. «Il est essentiel que toutes les parties respectent et mettent en œuvre les accords de Minsk, car il n’y a pas d’alternative à Minsk», a souligné Jean Asselborn. Avant d’estimer que «ce qui compte maintenant, c’est d’arrêter l’effusion de sang et de travailler prioritairement sur la consolidation du cessez-le-feu. Il faut, de même, aider les populations qui sont dans le besoin, dans le plein respect des principes humanitaires.» Sur un dernier point, Jean Asselborn a lancé un appel pour que cesse la circulation d’armes à travers les frontières.

Claude Damiani

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