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La sécurité routière monte au créneau pour défendre les futurs radars


Le président de la sécurité routière asbl Paul Hammelmann. (Photo : Archives Editpress)

Alors que les radars entreront en service mercredi à 9 heures, Paul Hammelmann, le président de la sécurité soutière asbl a publié ce lundi une lettre ouverte dans laquelle il rappel à ses détracteurs l’intérêt que pourront avoir les futurs radars en matière de sécurité.

Avant leur mise en route, ils suscitent déjà de nombreuses critiques. Dans sa lettre ouverte, Paul Hammelmann a répondu ce lundi aux différents arguments avancés par les détracteurs des futurs radars.

Que ce soit au niveau des emplacements, de l’intérêt financier pour l’État ou encore de la comparaison avec d’autres pays, le président de la sécurité routière a tenu à rassurer quant à l’utilité des différents radars.

 

La lettre publiée ce lundi :

J-1 : «Helft Rasern, spendet Hirn»

Nous le savons tous dorénavant et la nervosité ambiante bat son plein : les contrôles routiers automatisés deviendront opérationnels demain matin, 9 heures.

Ce qui avait été adopté à l’unanimité ( !) par le Parlement fonctionnera donc d’ici quelques heures et les détracteurs de dernière minute s’en donnent à cœur joie : emplacements mal choisis, renflouement des caisses de l‘Etat, inefficacité de la mesure car emplacements connus, exemple de l’Allemagne qui connait des autoroutes sans limitation de vitesse aucune et qui pourtant ne renseigne pas de sinistralité supérieure à la moyenne européenne etc. etc.

Qu’il me soit partant permis de réfuter une ultime fois cette rhétorique de café de commerce :

Tous les emplacements ont été choisis par une commission étatique représentative de spécialistes en la matière, assistée par un bureau d’ingénieurs spécialisé, sur base de dossiers très fournis qui renseignent entre autres la sinistralité, la gravité des accidents, l’intensité du trafic, la dangerosité intrinsèque.

Que quelques emplacements finalement retenus divergent, pour des raisons techniques, de quelques dizaines de mètres de l’endroit préconisé ne change rien à la donne.

Ce qui importe est que le Luxembourg, considéré par les autochtones, les frontaliers et les transitants comme un paradis de non-respect de la limitation de vitesse, ce alors que tous les pays avoisinants pratiquent depuis longtemps des contrôles automatisés, connaisse dorénavant une moralisation de ces habitudes et qu’il soit mis fin à l’image d’un état de non-droit sur nos routes. D’où la nécessité également d’une campagne d’information bien orchestrée concomitante à la mise en route des radars.

Que l’emplacement des radars soit connu d’avance reste sans influence sur l’effet bénéfique, puisque rien que le fait que la limitation de vitesse aux alentours du contrôle – endroit réputé comme étant dangereux – est respectée constitue un progrès non négligeable.

L’emplacement des radars de première génération en France était archiconnu et pourtant courant des années 2002-2004, date de leur installation initiale, le nombre de morts a baissé de 32 %, ce en raison d’une pacification des mœurs dans le trafic routier français. Selon l’ «observatoire national interministériel de la sécurité routière» français, le nombre d’accidents mortels en France a diminué depuis l’installation des radars de 3000 unités par an et ce malgré une recrudescence du trafic, de sorte que depuis 2002 39000 vies humaines ont été sauvées.

En France également, la démonstration a été faite que les assoiffés de vitesse en dehors des zones sous contrôle, étaient dans l’impossibilité de ce faire puisque le flux du trafic leur imposait une fin de non-recevoir.

De toute façon les radars mobiles feront l’affaire des dédaigneux des limitations de vitesse et d’autres radars fixes vont suivre de sorte qu’une mémorisation deviendra ardue et pénible.

Autant simplement respecter les panneaux, même si dans ce contexte, il reste des efforts urgents à faire de la part de l‘Administration.

L’exemple de l’Allemagne qui ne connait pas de limitation de vitesse sur autoroute et qui pourtant n’affiche pas de sinistralité supérieure à la moyenne européenne n’est autre qu’une saga savamment entretenue par l’omnipuissante industrie automobile allemande.

En Allemagne les tronçons d’autoroute non soumis à une limitation de vitesse constituent tout au plus 10 % du réseau autoroutier germanique et les instances européennes qui font la collecte des chiffres se voient tout simplement refusées les données statistiques afférentes ! 90 % des routes et autoroutes allemandes sont sévèrement contrôlés et les excès systématiquement réprimés.

L’argument d’un renflouement des caisses de l’Etat est systématiquement utilisé en France par les militants du Front National qui en font depuis belle lurette leur cheval de bataille dans un populisme bien entretenu. C’est tout dire !

En réalité les sommes récoltées sont intégralement reversées dans la prévention routière et l’entretien des appareils de contrôle.

Et pourtant si l’on veut faire dans le mercantilisme les accidents de la route constituent une mauvaise affaire :

Le coût moyen d’un mort sur la route se chiffre à 2,5 mio d’euros.

Le coût total induit des accidents, selon une étude internationale, est estimé à 2,2 % du PIB, ce qui pour le Grand-Duché revient à 880 mio/an.

La misère humaine engendrée par ces mêmes accidents n’est pas mesurable, elle est effarante ; le temps de lire ce papier, 19 personnes perdent leur vie dans un accident de la route de par le monde !

Cela revient à 3800 décès endéans 24 heures. L’Organisation Mondiale de la Santé prévoit mondialement pour l’an 2016, 1,4 mio de morts sur les routes …. chiffre croissant !

Paul Hammelmann

La Sécurité Routière asbl

Retrouvez notre dossier consacré aux radars dans Le Quotidien papier de ce mardi

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