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Le LSAP se pose en parti d’avenir


Le président du groupe parlementaire socialiste, Alex Bodry pense que l’ancien Premier ministre devra montrer patte blanche en tant que témoin. (Photo : Isabella Finzi)

Face à la crainte d’une coalition CSV-ADR en 2018, le Parti socialiste déclare être LE parti moderne du futur. Il entend rester au pouvoir, car il a fait avancer bien plus de dossiers que le CSV en plusieurs législatures.

Réuni en congrès, dimanche à Moutfort, le LSAP s’est largement attaqué au principal parti d’opposition, le CSV, en vue des législatives de 2018. Pour préparer le terrain national, les cadres du parti se sont en outre penchés sur les communales du mois d’octobre, avant de voter leurs nouveaux statuts et une résolution qui fait la part belle à l’avenir. Car le parti tient absolument à se démarquer du conservatisme du CSV en se posant en parti de gouvernement progressiste de la société de demain.

Les derniers sondages ne sont pas favorables au LSAP, certes. Mais les socialistes ne veulent pas entendre parler d’un retour dans l’opposition. Pour ce faire, ils aspirent à décrédibiliser les conservateurs du CSV et de l’ADR, qui se trouve en embuscade pour former une coalition, en se posant comme le parti de l’avenir et du progrès social. Devant près de 300 militants socialistes, les cadres du parti ont harangué leurs troupes en prêchant pour une continuité politique au-delà de l’échéance de 2018.

Le berger (LSAP) répond à la bergère (CSV)

On ne change pas une équipe qui gagne : le LSAP semble faire sien ce dicton en estimant avoir fait davantage, en trois ans et demi, que le CSV au cours des dernières législatures. «Responsabilité», «modernité», «équité sociale et fiscale» : tels sont les maîtres mots d’un LSAP qui a largement répondu aux reproches formulés la veille par le CSV.

Sur le plan de la réforme fiscale, qualifiée «de plus grande avancée de la coalition», le président du parti, Claude Haagen, a par exemple fustigé l’attitude du CSV, qui aurait joué «un petit jeu» malsain en ne la votant pas. Idem concernant la réforme des finances communales, dossier sur lequel il est reproché au CSV de ne pas avoir eu de position concrète. Concernant la politique familiale, le parti d’opposition n’aurait aucune vision, et au sujet de la séparation État-Église, «le CSV s’est montré plus conservateur que l’archevêché lui-même». Quant au tweet du député chrétien-social Laurent Mosar, qui a approuvé une déclaration de Marine Le Pen lors du grand débat de lundi dernier sur France 2, le LSAP l’a qualifié de «plus qu’embarrassant». Enfin, l’acharnement affiché du CSV concernant l’interdiction de la burqa, «alors que des défis d’une tout autre envergure se présentent face au pays», a fini de convaincre les militants du LSAP de la droitisation du CSV.

L’ADR, de son côté, ne serait pas mieux, avec ses accents «populistes» et son «manque flagrant d’idées pour le pays», sans parler de l’«affaire» Joe Thein. «Le LSAP est un parti en faveur de la cohésion et de l’inclusion sociales, pas comme les partis d’extrême droite», a martelé Claude Haagen à l’intention du parti réformateur, comparant volontiers son positionnement avec celui du parti allemand AfD «sur tous les dossiers nationaux». Le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, est allé encore plus loin, en déclarant : «Il n’y a pas eu d’opposition durant les trois ans et demi qui viennent de s’écouler, mais une véritable catastrophe».

Dans le souci de se démarquer pleinement de ces partis d’opposition, le LSAP a joué la carte du clivage entre progrès social laïque et conservatisme catholique d’un autre temps. Car les socialistes se posent en modernisateurs de la société, dont ils s’estiment très proches. La proximité avec le citoyen sera d’ailleurs «l’un de leurs principaux atouts en vue des communales». Ces communales devront servir de tremplin aux socialistes, eux qui détiennent le record du nombre d’élus à ce niveau. Afin de conserver cet acquis, ils axeront leur programme électoral sur trois thèmes : la famille, le logement et la qualité de vie.

Plus généralement, en vue des législatives, le LSAP a livré un plaidoyer pour la modernité, l’innovation et le progressisme social. À l’image du vote d’une motion concernant la digitalisation («Face à la digitalisation, saisir les chances (et) limiter les risques») ou des propos d’Étienne Schneider, qui incarnent cette volonté de faire du Grand-Duché un pays à la pointe de l’innovation sociale mais aussi technologique.

Car le LSAP maintient sa volonté de débattre de la réduction du temps de travail et se veut à la pointe en matière de diversification de l’économie. Mise en application du rapport stratégique Rifkin, développement des énergies renouvelables ou encore programme SpaceResources.lu et exploitation minière des astéroïdes : le LSAP se pose définitivement en parti d’avenir pour le pays.

Claude Damiani

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