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Le torchon brûle encore à lux-airport


(Illustration : Archives LQ)

Selon l’OGBL, la motivation du personnel travaillant à l’aéroport national est «au point mort». Une trop importante fluctuation des effectifs et des licenciements qualifiés d’abusifs seraient à la base du malaise.

La coupe est pleine pour l’OGBL. Alors que les tensions sociales sont récurrentes depuis plusieurs années déjà chez lux-Airport, la société de gestion de l’aéroport de Luxembourg, les récentes manœuvres de la part de la direction ont amené le syndicat à interpeller d’urgence le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch. Une réunion a eu lieu hier matin à l’issue de laquelle la consternation était importante.

Cette semaine était censée devenir particulière pour l’aéroport national. Vendredi, le couple grand-ducal doit en effet visiter le Findel, qui selon les chiffres bruts, a le vent en poupe. Le nombre de passagers ne cesse en effet d’augmenter et de nombreuses nouvelles compagnies, dont la très attendue Ryanair, débarquent à l’aéroport, géré par lux-Airport, appartenant à 100 % à l’État luxembourgeois.

Dans les coulisses, l’ambiance n’est cependant pas du tout à la fête. Pire : selon l’OGBL, la motivation du personnel serait «au point mort». Hubert Hollerich, secrétaire syndical de l’OGBL, décrit un «climat de peur et d’oppression» forgé par la direction de lux-Airport. Surtout, le personnel en charge des contrôles de sécurité serait dans le viseur du gestionnaire du Findel. «Les problèmes ne datent pas d’hier. Mais récemment, le refus d’accorder une dispense à un agent de sécurité enceinte, qui a été contraint de continuer à soulever de lourdes valises et a été exposé aux ondes radioactives des scanners, a fait déborder le vase», s’insurge le représentant de l’OGBL.

Lundi matin, une délégation syndicale, composée par les seules membres du premier syndicat du pays, a été accueillie par le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch.

Les salaires versés avec du retard

Et le moins qu’on puisse écrire est que les syndicalistes ont vidé leur sac. Résultat des courses : un François Bausch qui aurait été «choqué» par le «bilan désastreux» présenté par l’OGBL en ce qui concerne la gestion du personnel par lux-Airport. Le ministre aurait assuré au camp syndical qu’il remédierait à la situation, en faisant notamment appel au conseil d’administration, présidé par son premier conseiller de gouvernement, Tom Weisgerber.

Le «malaise général» qui prédomine dans les rangs des 270 membres du personnel de lux-Airport serait dû, selon l’OGBL, à une longue liste de couacs. «Ces derniers mois, les licenciements, souvent abusifs à nos yeux, se sont enchaînés. À cela s’ajoutent de nombreux départs volontaires de salariés qui n’en pouvaient plus. Le pire est qu’à trois reprises sur cette année 2016, les salaires ont été versés avec du retard», énumère Hubert Hollerich. La liste des autres reproches est autant inquiétante. Le refus d’augmentations de salaire, le non-respect de la durée maximale de travail et du repos journalier légalement prévus ainsi qu’une «attitude misogyne de la direction envers les femmes» sont encore mis en avant par l’OGBL.

Alors que de nombreux procès concernant les licenciements considérés comme abusifs se trouvent actuellement entre les mains de la justice, l’OGBL espère désormais un important coup de pouce de la part du gouvernement pour remettre de l’ordre dans la société de gestion du Findel. «Le manque de personnel reste récurrent. On ne peut plus continuer à traiter les gens de cette manière», conclut Hubert Hollerich, qui se dit décidé à ne pas lâcher le morceau. On est donc reparti pour d’importantes turbulences à l’aéroport national.

David Marques

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