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Les 1 271 ponts du Luxembourg jugés « sûrs »


Le pont haubané de Hesperange présente des similitudes – visuelles – avec le pont Morandi de Gênes. (photo archives Editpress)

À la suite du désastre du pont Morandi de Gênes, le directeur de l’administration des Ponts et Chaussées, Roland Fox, fait le point sur l’état et le contrôle régulier des ponts et viaducs du pays.

Le directeur des Ponts et Chaussées se veut rassurant. (photo Hervé Montaigu)

Le directeur des Ponts et Chaussées se veut rassurant. (photo Hervé Montaigu)

Combien existe-t-il d’ouvrages d’art de type ponts ou viaducs au Luxembourg ?

Roland Fox : Les ouvrages d’art de ce type, ayant une portée supérieure à deux mètres, sont au nombre total de 1 271. Parmi ceux-ci, le pays dispose d’une vingtaine d’ouvrages d’envergure, qui ont un caractère exceptionnel, comme le pont rouge, le pont Adolphe ou encore le pont haubané de Hesperange.

Vous évoquez justement le pont haubané de Hesperange (pont Victor-Bodson) qui est un pont autoroutier de l’A1 et qui présente quelques similitudes – visuelles du moins – avec le pont Morandi de Gênes. Quelles sont les principales différences entre les deux ouvrages ?

Effectivement, ce pont est également haubané mais il n’est absolument pas du même type. Le caractère des haubans et celui de la structure sont tout de même bien différents du pont de Gênes. Le pont autoroutier de Hesperange a été construit à partir d’un pylône auquel sont fixés de nombreux haubans et câbles. Le pont de Gênes, lui, comportait un pylône et trois niveaux de haubans, il me semble. Il s’agit plutôt d’un pont à appui suspendu, tandis que dans le cas de celui de Hesperange, tout le tablier est suspendu avec des haubans tous les 5-6 mètres environ.

Cette multitude de haubans, sur le pont de l’A1 de Hesperange, change-t-elle quelque chose d’un point de vue de la sécurité ?

Vu la multitude de haubans sur le pont de Hesperange, s’il devait se passer quoi que ce soit – si un hauban devait « sauter », par exemple – cela ne causerait pas trop de dommages à la structure qui, en aucun cas, ne s’effondrerait. C’est tout le contraire du pont de Gênes.

Existe-t-il d’autres ponts, au Luxembourg, dont les structures seraient « fragiles » et qu’il faudrait substituer à court terme, voire d’urgence ?

Nous avons beaucoup travaillé en ce sens, au cours des dernières années : outre le viaduc de Mersch, nous avons remplacé le pont de Grevenmacher il y a quelques années ou encore les ponts d’Insenborn et de Lultzhausen, situés au barrage du lac de la Haute-Sûre, qui ont également été remplacés. Sinon, d’autres types de structures précontraintes, qui seraient à remplacer, je n’en connais pas.

Concernant les contrôles des ponts et viaducs : quelle est la fréquence des check-up des ouvrages, par qui sont réalisés ces contrôles et que contrôle-t-on exactement ?

La division des Ouvrages d’art de notre administration, créée en 1995, est spécialisée dans la gestion des ouvrages d’art. Dans ce cadre, nous avons une équipe d’inspection qui est en place. Nous effectuons annuellement des contrôles de routine. Parallèlement à cela, tous les trois ans, nous effectuons une inspection. Cela consiste à analyser l’état des structures et à voir si des opérations de maintenance, d’entretien ou de réparation sont à réaliser.

Et pour ce qui va au-delà de l’aspect purement lié à l’entretien… À savoir, par exemple, d’éventuels décèlements de malfaçons, voire de risques d’effondrement ?

Dans ce type de cas, nous lançons une inspection détaillée pour analyser des phénomènes et afin, dans le pire des cas, de décréter une réduction de charges : cela peut aller de l’interdiction de circulation aux poids lourds à la fermeture complète au trafic du tronçon en cause. Mais cela est très rare.

Comment cela, très rare ?

Il y a eu différents cas, il y a quelques années de cela. À l’heure actuelle, il subsiste encore un cas dans le pays, à savoir un pont sur lequel existe une restriction de circulation sur une seule bande, car sa structure n’est plus en très bon état. Il s’agit d’une question d’entretien.

Où est situé ce pont et comptez-vous le démolir ?

Il se trouve à Pontpierre, sur l’échangeur qui va être construit. Mais nous n’allons pas effectuer de travaux d’entretien relatifs à l’étanchéité de cet ouvrage, puisque nous allons de toute façon le démolir dans les deux ans à venir.

Pour conclure, peut-on affirmer que les ponts et viaducs luxembourgeois sont à 100% fiables ?

Au Grand-Duché, nous faisons le maximum pour assurer que l’entretien de nos ouvrages soit correctement réalisé. En ce sens, nous pouvons dire que nos ponts sont sûrs, mais nous sommes également conscients qu’il s’agit de structures très sollicitées qu’il faut garder à l’œil.

Entretien avec Claude Damiani

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