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Mobilité des frontaliers : ce qui va changer


(photo archives LQ)

Les chiffres sont tombés cette semaine : impossible de nier la ponctualité déficiente des trains frontaliers. Mais le ministre en charge des Transports l’assure : «D’ici 2023, chaque année, tout ira de mieux en mieux.»

Quel casse-tête, la mobilité transfrontalière! La ponctualité des trains se dégrade sans cesse. De quoi exaspérer les «râleurs du TER», reçus par le ministre en charge des Transports mardi. « D’ici 2023, chaque année, tout ira de mieux en mieux! », a assuré François Bausch. Nous avons repris le dossier point par point avec lui.

Impression

Trains, bouchons : les chiffres du ras-le-bol

177  000  frontaliers entrent au Luxembourg tous les jours, dont 87  700   Français. Sur la route, on retrouve 71  000  véhicules rien que sur l’A31. On conseille donc aux frontaliers de prendre le train. La fameuse ligne 90, Metz-Thionville-Luxembourg, transporte plus de cinq millions de passagers par an!

Du côté de Longwy, la ligne  70 vers Luxembourg via Rodange connaît la plus forte hausse de fréquentation du réseau CFL (+17,7  %, rien qu’en 2015). Problème, la ligne 90 est la moins ponctuelle du Grand-Duché avec 85,2  % d’arrivée à l’heure, contre 89,8  % au niveau national. Pire  : 79  % le matin! La ligne 70 est mieux lotie, avec 89,6  % de trains à l’heure… moins que la moyenne nationale quand même.

Améliorer le rail à court terme

Le poste d’aiguillage de Bettembourg, nœud central des lignes vers Esch-sur-Alzette, Dudelange et Thionville, est vieux de 30  ans. Il est à l’origine de nombreux retards. « Nous devons vite soulager ce poste, en attendant de le moderniser d’ici 2022 , explique le ministre. Dès le mois de décembre, les horaires de train seront revus .» Un auditeur externe planche sur le dossier. A priori, le cadencement, qui privilégie des trains frontaliers (toutes les 30  minutes en heure de pointe sur la ligne 90), ne sera pas remis en cause. Il y aurait donc moins de trains en provenance d’Esch ou Dudelange.

Autre amélioration en vue  : l’achèvement de la gare du Pfaffenthal (entrée du Kirchberg) pour la fin de l’année, ainsi que du premier quai de la gare de Hollerich. « Ce sont deux pôles de travail pour les frontaliers » , note François Bausch. « La gare de Luxembourg, très embouteillée, ne doit plus être le terminus de tout le pays .»

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François Bausch : « La gare de Luxembourg, très embouteillée, ne doit plus être le terminus de tout le pays.»

Améliorer le rail à long terme

Deux mesures phares vont permettre d’assumer la cadence des trains frontaliers  : l’ajout de deux quais en gare de Luxembourg et le doublement des voix entre Bettembourg et Luxembourg. Dès 2019, le quai numéro 5 sera livré. Pour le reste, il faut attendre 2022. N’a-t-on pas mis la charrue avant les bœufs en accélérant le cadencement avant d’avoir les quais  : « Non, il fallait suivre la demande, estime François Bausch . Et ça marche malgré tout. »

Une meilleure information sur les retards

Les CFL ont ouvert cette semaine un compte Twitter (@CFLinfos) pour « une communication directe ». Par ailleurs, le système Aramis va être lancé dès le printemps, en test à Pétange  : « Un système sur tous les écrans  : en gare, dans les trains et sur les téléphones portables. Au final, une information détaillée et d’éventuels plans B proposés», dévoile le ministre.

Lire aussi : L’Uber du covoiturage arrive au Luxembourg

 

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Laisser sa voiture à l’entrée du Luxembourg

Le gouvernement accélère sur sa politique de parking relais (P+R) en périphérie du pays. Le but? Que le frontalier s’y gare et prenne le train ou covoiture. D’ici 2021, les P+R suivants seront tous achevés : Rodange (2  000  places), Troisvierges (pour les Belges, 500  places), Wasserbillig (pour les Allemands, 400  places) et Mersch (4   000 places, pour désengorger encore la capitale). Le gouvernement cherche par ailleurs une nouvelle place pour un gros P+R dans le Sud (probablement du côté de Dudelange), en plus de celui de Belval (1  600  places). Belges et Allemands font des efforts avec des P+R prévus de leur côté (Arlon et Mesenich).

Les Français apparaissent à la traîne. Des projets sont évoqués du côté de Longwy, Thionville ou encore Mondorff. « Le problème en France est que les élus locaux n’ont pas beaucoup de pouvoirs financiers , glisse le ministre. Du coup, on leur dit  : « Nous sommes prêts à financer des P+R, parlons ensemble. » On préfère cette solution que de donner de l’argent à Paris, sans être sûr que ça redescende en Lorraine… »

Favoriser la mobilité douce… de façon crédible!

D’ici 2020, le réseau de pistes cyclables en voie propre (et c’est important) sera optimal en Ville. « Les râleurs du TER m’ont dit : « On finirait bien le trajet en vélo », raconte François Bausch. Ça sera plus facile que jamais! » Dès cette année, le Kirchberg sera accessible en voie cyclable propre. Et preuve de sa bonne volonté, le gouvernement propose désormais une déduction fiscale attractive (300 euros) pour l’achat d’un vélo.

Par ailleurs, le dossier est connu : le tram va considérablement changer la mobilité en ville. Le premier tronçon doit être livré à la fin de l’année  : de Luxexpo jusqu’à la gare du Pfaffenthal. « Plus on offre de moyens de transport, plus le trafic est réparti de façon équilibré , note François Bausch. Les choses vont bouger très vite, vous voyez .»

Hubert Gamelon

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