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Ostéopathie : le remboursement envisagé


La profession d'ostéopathe sera bientôt reconnue, réglementée, et peut-être même éligible au remboursement de la CNS. (illustration AFP)

Le ministère de la Santé compte reconnaître d’ici l’été 2018 la profession d’ostéopathe. Un remboursement de la CNS est même envisagé.

Loin du féroce bras de fer que la ministre de la Santé est toujours en train de mener avec le corps médical pour la mise en place du nouveau plan hospitalier, Lydia Mutsch poursuit ses efforts pour améliorer le système de soins de santé. Si ce dernier est parmi les plus performants au monde, il reste des lacunes et incohérences sur lesquelles il faut travailler. Dès son avènement fin novembre 2013, le gouvernement en place avait ainsi annoncé vouloir réglementer au plus vite la profession d’ostéopathe.

«Pour l’instant, les ostéopathes pratiquent dans une zone grise. Avec la reconnaissance et la réglementation de cette profession, on saura de manière transparente qui exerce cette profession. Seuls ceux qui rempliront les obligations fixées avec la profession pourront l’exercer», annonce la ministre de la Santé, Lydia Mutsch (LSAP). À l’avenir, les ostéopathes voulant exercer au Luxembourg devront être détenteurs d’un diplôme universitaire du type «master» pour obtenir l’autorisation de s’installer au Grand-Duché. Cela vaut également pour les ostéopathes déjà présents au Grand-Duché. Ils devront aussi suivre une formation continue de 40 heures par an.

Fermer la porte aux non-qualifiés

«Une phase de transition de six mois sera mise en place», précise la ministre. La soixantaine d’ostéopathes déjà en place auront donc l’occasion de se conformer aux règles du jeu dans les mois à venir. «Il s’agissait d’ailleurs d’une demande de l’association professionnelle des ostéopathes», ajoute le Dr Jean-Claude Schmit, le directeur de la Santé.

Tout cet exercice législatif et règlementaire est en effet nécessaire pour éviter que des personnes non formées se déclarent ostéopathes sans disposer des connaissances et formations nécessaires. L’ostéopathie reste en effet un domaine médical sensible dans lequel même les professionnels reconnus se voient imposer des barrières. Ces restrictions concernent tous les traitements concernant le crâne, les cervicales, la colonne vertébrale et les traitements des bébés et enfants de moins de 4 ans. «Ici, la consultation préalable d’un médecin spécialisé est nécessaire. Il doit définir avec l’ostéopathe si le traitement ne peut pas provoquer des contre-indications», explique le Dr Jean-Claude Schmit.

Dans tous les autres cas, chaque patient sera libre de consulter l’ostéopathe de son choix, sans devoir passer au préalable par un médecin généraliste ou un spécialiste. «D’ailleurs, les professionnels comme les masseurs-kinésithérapeutes, les infirmiers, ou les sages-femmes resteront prioritairement ceux qui pourront accéder à la profession», détaille la ministre de la Santé. «Les novices devront eux suivre une formation, par exemple en France, où la profession d’ostéopathe est règlementée», complète le Dr Schmit.

Le remboursement en discussion

Si le ministère de la Santé s’est largement inspiré de la législation française, il a également eu recours à la réglementation européenne en la matière. Après le vote du texte, qui selon Lydia Mutsch devrait pouvoir intervenir avant l’été et donc la fin de la législature en cours, un point important reste à clarifier : le futur remboursement des traitements en matière d’ostéopathie par la Caisse nationale de santé (CNS).

La ministre se dit favorable à l’élaboration d’une nomenclature, mais elle n’est pas impliquée dans le processus. Il reviendra à l’Association luxembourgeoise des ostéopathes (ALDO) et aux instances de la CNS de trouver un accord. Les patients en seraient certainement reconnaissants, autant sans doute que d’être soulagés de leur douleur par un ostéopathe qualifié et compétent.

David Marques

3 plusieurs commentaires

  1. On ne pourra pas reprocher au Luxembourg de ne pas avoir une bonne politique de la santé publique. Beaucoup de pays devraient prendre exemple. En fin de compte à qui profite cette loi? Au patient avant tout, pour sa sécurité et sa qualité de soin.

  2. 4 ans plus tard, toujours rien de concret, ça fait des lustres que l’ostéopathie est le seul traitement efficace dans beaucoup de cas où kinésithérapie et piqûres d’anti-inflammatoires ont échoué et que l’on souffre chez soi vu qu’il n’y a plus moyen de travailler ! il est grand temps que les décideurs qui peuvent s’offrir le luxe des séances d’ostéopathie pensent aux autres !!!

  3. Nathaniel Jurons

    Article très intéressant dans la mesure où plus de 1000 fois par mois dans toute la France, les termes « remboursement » et « ostéopathie » sont associés et tapés sur Google. Plus de 400 messages concernant le remboursement de l’ostéopathie ont été envoyés sur les forums les plus visités de la Toile.

    Cela signifie qu’encore aujourd’hui, trop peu de personnes sont informées sur les procédures de remboursement de l’ostéopathie, mais aussi et surtout de ses vertus (plus d’information dans cet article intéressant également: http://oosteo.com/blog/2015/10/remboursement-et-osteopathie/).

    Ainsi, beaucoup d’individus renoncent à consulter un ostéopathe malgré une sciatique qui les fait souffrir, des cervicales bloquées les exposant à des torticolis à répétition, des migraines qui les conduisent à se goinfrer d’analgésiques qui réduiront tant bien que mal leur douleur l’espace d’un instant, mais ne traiteront certainement pas le problème « à la source ».

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