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PMU : la Loterie nationale a misé sur le bon cheval [dossier]


Lanfranco Dettori lors de sa victoire sur Star of Seville lors du 166e Grand Prix de Diane, le 14 juin. (photo AFP)

Depuis 2012, la Loterie nationale commercialise les paris hippiques du PMU. Un choix qui semble se révéler payant, puisque le secteur est en constante progression et constitue d’ailleurs la plus forte progression de tous ses jeux.

Loin derrière Euro Millions (43,5 %), le Lotto (22,5 %), le Zubito (12,5%) et le Rubbel (17,7 %), les paris hippiques ne représentent que 3,8 % du chiffre des ventes de la Loterie nationale sur l’année 2014. Mais ce sont eux qui ont connu la plus forte hausse.

Star of Seville. Ce nom ne vous dit rien et c’est bien normal. Du moins, si vous ne vous intéressez pas (encore) aux courses hippiques. Car tous les vrais turfistes savent qu’il s’agit du dernier vainqueur du Grand Prix de Diane, épreuve dont le faste rappelle que la discipline est avant-tout aristocratique.

Une discipline représentant une manne financière considérable, comme en témoignent les 9,16 milliards d’euros de mises placés par les parieurs sur les courses hippiques du PMU en 2014. Sur la même période, les sommes investies au Grand-Duché par l’intermédiaire de la Loterie nationale, qui a rejoint en 2012 les treize autres pays figurant au sein de la «masse commune», sont de 3,622 millions d’euros (soit 0,04 % du total).

Si au niveau international, les mises placées au Grand-Duché ne constituent qu’une goutte d’eau, ces résultats réjouissent Léon Losch, le directeur de la Loterie nationale, puisqu’ils constituent une augmentation de 15,8 % par rapport à 2013. «C’est bien, d’autant qu’en ce qui concerne les courses hippiques, c’est plus difficile et plus long de recruter des parieurs. Pour le PMU, ce n’est pas comme pour le Lotto, il faut s’y connaître un petit peu. Ou au moins s’y intéresser», fait remarquer le patron bien conscient que les courses hippiques «deviennent un véritable levier de croissance» ne s’inscrivant pas dans la culture luxembourgeoise.

Agressivité, convivialité et petite monnaie

Si l’on se fie aux données fournies par la Loterie nationale elle-même, les Luxembourgeois représentent près d’un tiers (30 %) des parieurs, à parts presque égales avec les Français (35 %) et les autres ressortissants (35 %). Cette tendance s’explique aussi par l’accroissement du nombre de points de vente au Grand-Duché qui, en 2013, avoisinait la vingtaine. Ils sont aujourd’hui pas moins de 40.

Vont-ils encore se multiplier? «Notre but est d’en avoir un nombre raisonnable. En avoir plus? Je ne sais pas. Il n’y a peut-être pas le marché», estime Léon Losch qui souligne que si elle le souhaitait, la Loterie nationale, qui compte au total quelque 450 points de vente sur le territoire, pourrait avoir «une politique plus agressive».

Ce qui, dans l’absolu, irait à l’encontre de la mission de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte dont elle dépend directement. Léon Losch en convient : «Inciter des gens à parier, au risque de les voir s’appauvrir, pour ensuite leur redistribuer, indirectement ou non, une aide financière, ça n’aurait pas de sens.»

Quand on lui demande en quoi les paris hippiques se différencient des autres jeux que proposent la Loterie nationale, Léon Losch fait référence à l’atmosphère si particulière des bars : «C’est un jeu de convivialité où le joueur recherche aussi le conseil et l’échange.» Ce joueur, dans 74 % des cas, a plus de 40 ans et est à 88 % masculin, selon les données livrées par la Loterie nationale.

Reste à savoir s’il est bon… «Plutôt, oui, puisque les gains [2 556 223 euros] représentent 70 % des mises totales», analyse Léon Losch, ravi de voir le PMU se développer ainsi au Grand-Duché. Comme si la Loterie nationale avait finalement misé sur le bon cheval, dans la mesure où elle ne gagne pas que de la petite monnaie…

Charles Michel

Retrouvez notre dossier spécial dans votre édition papier de ce mardi 30 juin.

Alex, plus gros vainqueur au Luxembourg : « ça ne m’a fait ni chaud ni froid »

Les 214 038,60 euros empochés en avril 2014 n’ont pas bouleversé la vie d’Alex*. En avril 2014, Alex est devenu le plus gros vainqueur de l’histoire du PMU sur le sol grand-ducal en empochant un Quinté+ d’une valeur de 214 038,60 euros. À notre demande, ce frontalier français a accepté de témoigner sous le couvert de l’anonymat.

Le Quotidien : Vous souvenez-vous de ce jour où vous avez remporté le Quinté+?

Alex : Oui et non. C’était quand d’ailleurs?

En avril…

Ah oui. Euh, je me souviens que sur le coup, j’étais au bar et, en voyant le résultat, je me suis dit « tiens, ça arrive vraiment? » Je me souviens d’avoir placé le billet dans ma poche et d’être rentré chez moi. J’attendais d’avoir la certitude qu’il n’y ait pas une réclamation de l’un ou l’autre jockey…

L’avez-vous dit à vos proches?

Une personne du bar le sait. Par contre, ma femme et mes enfants ne savent pas que j’ai gagné.

En quoi ce gain a-t-il changé quelque chose dans votre vie?

(Quelque peu gêné…) Ça ne m’a fait ni chaud ni froid. Je ne dis pas que c’est une goutte d’eau, mais je suis entrepreneur dans la maçonnerie. Je travaille sur des chantiers de 50 000 ou 100 000 euros. Bref, sur une année, je tourne à environ 1 000 000 d’euros de chiffre d’affaires. Donc, 200 000 euros, c’est bien, mais bon… Je suis content de les avoir gagnés, ça m’a permis de finir les travaux dans ma maison.

Vous n’avez pas ressenti d’émotion particulière?

Non. Pour être honnête, je suis, enfin, j’étais un très, très gros joueur! 200 000 euros, c’est peut-être la totalité de mes mises sur ces dix ou quinze dernières années…

Étiez-vous addict?

Vous voulez dire accro? Oui. Par exemple, si j’entrais dans un bar et que j’avais 1 500 euros dans la poche, je les jouais. Et ce, jusqu’à ce que je les récupère! C’est-à-dire que s’il ne me restait plus que 300 euros, je continuais de jouer. Perdu pour perdu… Et je jouais à tout et pas seulement aux courses.

Votre addiction vous a-t-elle joué des tours?

Ça aurait pu. Il m’est déjà arrivé – c’était de l’autre côté de la frontière – de miser 6 000 euros en deux heures. Je ne les avais pas sur moi, mais comme le patron du bar me connaissait et me faisait confiance, il m’avait fait crédit… Ou bien encore la fois où, trois semaines après avoir touché les 200 000 euros, j’ai rejoué 15 000 ou 17 000 euros.

Et internet?

Je n’y vais pas. Je me connais… Vous jouez toujours autant donc… Non. Et puis aujourd’hui je joue par plaisir.

Vous souvenez-vous de la combinaison qui vous a permis d’empocher ce fameux Quinté+?

Non. J’avais fait deux grilles : l’une sur laquelle j’avais choisi huit chevaux et une autre de huit chevaux toujours, mais via le « Spot » (NDLR : la borne PMU choisit la combinaison au hasard). Et c’est celle-là qui était la bonne. Bref, ce ne sont même pas mes connaissances hippiques qui m’ont permis de gagner…

En général, quelle est votre stratégie?

Je ne mise pas sur les chevaux mais sur les jockeys.

Pourquoi venez-vous jouer au Luxembourg?

J’habite juste derrière la frontière et je connais pas mal de monde ici. Alors, je viens boire mon café et j’en profite pour jouer.

* Pour des raisons de discrétion, son prénom a été volontairement modifié.

 

La Loterie nationale en chiffres

La Loterie nationale décline six produits de jeu (Rubbel, Zubito, Lotto, Euro Millions, Joker et le PMU) qui font le bonheur de milliers de joueurs dépensant en moyenne 3,24 euros par semaine.

15,8 : En pourcentage, l’augmentation des mises totales des joueurs de PMU en une année. Cela représente 3 622 338 euros. Les joueurs ont empoché 2 556 223 euros sur l’année 2014.

67 : C’est le pourcentage des joueurs luxembourgeois au Lotto. Le plus prisé des jeux après les tickets à gratter Rubbel (61 %).

70 : C’est l’âge de la Loterie nationale. Elle a vu le jour le 13 juillet 1945.

88 : Le PMU attire manifestement plus d’hommes (88 %) que de femmes (12 %). 74 % d’entre eux ont plus de 40 ans.

450 : Le nombre des points de vente répartis dans le pays des produits de la Loterie nationale.

6 834 561 : En euros, le montant total des commissions versées aux revendeurs de produits de la Loterie nationale. Une augmentation de 0,7 % par rapport à 2013.

52 177 947 : En euros, le montant total des gains distribués aux joueurs en 2014. Une légère augmentation de 0,15 % par rapport à 2013.

96 462 973 : En euros, le montant total des mises en 2014. Le revenu brut de la Loterie (44 285 084 euros) a augmenté de 0,2 % par rapport à 2013.

2 plusieurs commentaires

  1. Votre aides et soutien mieux en savoir plus svp grandement merçi

  2. Je veux bien connaitre les meuilleurs cheveaux pour chaque jeux PMU dans la semaine Oui suite à votre aide décrocher des gains svp Votre aide

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