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Tarification à l’activité : DRG, le sigle qui fâche l’OGBL


L'OGBL s'oppose à une gestion médico-économique des hôpitaux par des systèmes de tarification à l'activité.

Le gouvernement prévoit l’introduction, avant 2018, de «la tarification à l’activité» dans les hôpitaux, selon le système «DRG». Mais l’OGBL voit noir et s’y oppose.

Le système de santé luxembourgeois aspire à se moderniser en ayant recours à un système de type «DRG» (Diagnostic Related Group ou groupe homogène de diagnostic), dont l’objectif est une meilleure gestion médico-économique du secteur. Le système vise à calculer le coût total des traitements médicaux par cas pathologique du patient, tout au long de son parcours hospitalier.

Le gouvernement a annoncé un nouveau modèle de financement des établissements hospitaliers pour 2018. Le modèle en question prévoit, notamment, la tarification à l’activité, et ce, pour plusieurs raisons  : dans un évident souci de maîtrise des dépenses et donc d’équilibre financier des hôpitaux tout d’abord, mais également afin de rendre la gestion des hôpitaux davantage transparente et en vue de s’aligner sur les indicateurs de performance de l’OCDE.

Car innovation et gestion médico-économique vont de pair, et l’objectif est d’en finir avec une approche uniquement liée à l’offre et à la structure des lits, pour se focaliser, à l’avenir, sur une conception basée sur les activités relatives aux patients, selon le mot d’ordre «le patient au centre du système».

Licenciements, opacité et obstacle syndical

Concrètement, le gouvernement vise à introduire un système qui mesure l’activité des hôpitaux en se basant sur le nombre de leurs patients et sur le type d’admission, mais aussi par les durées de séjour moyennes par groupe de pathologies. En fonction des résultats obtenus sont ensuite établis «des forfaits par cas».

Invité par la confédération syndicale de l’OGBL à présenter ce système au Grand-Duché, le responsable santé du bureau confédéral du syndicat allemand ver.di (Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft), Herbert Weisbrod-Frey, a décortiqué, lundi, le modèle qui a déjà été adopté en Allemagne.

Selon les conclusions du syndicaliste allemand, le système DRG n’atteint pas les effets escomptés outre-Moselle et, notamment, celui d’un système de santé davantage transparent. « Les attentes relatives à plus de transparence constituent une déception amère », a indiqué le syndicaliste. Les objectifs initiaux n’ont d’ailleurs, en grande majorité, pas été atteints. En Allemagne du moins. Une hausse des réductions de personnel dans les établissements hospitaliers a ainsi été constatée, de même qu’une baisse du temps moyen d’hospitalisation des patients, car « le système DRG vise à éviter les longs séjours qui ne sont pas « nécessaires » ».

Herbert Weisbrod-Frey a encore déploré la tendance accrue à la privatisation des hôpitaux allemands en une multitude de cliniques privées comme étant une conséquence directe de la réforme, de même que la marge de manœuvre des délégations du personnel dans les hôpitaux allemands, à la suite de l’introduction de ce système de gestion médico-économique.

Claude Damiani

À l’instar du syndicat allemand ver.di et de son secteur santé, Herbert Weisbrod-Frey, l’OGBL de Nora Back s’oppose au nouveau mode de financement des hôpitaux au Luxembourg. «L’introduction d’un modèle DRG aura des conséquences sur la qualité des prestations fournies aux patients, ainsi que sur le personnel travaillant dans les hôpitaux», a déclaré la secrétaire syndicale du secteur santé de l’OGBL. Puis, Nora Back a poursuivi en insistant sur le fait qu’on ne peut faire «des bénéfices financiers sur le dos des malades, dans un domaine qui appartient au service public et qui doit le rester.» L’OGBL s’est donc clairement prononcé contre la réforme et annoncé qu’il montrera son opposition au gouvernement, dans le cadre de potentielles actions futures.

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