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Trois fois moins de femmes cadres que d’hommes au Luxembourg


Même si les écarts s'amenuisent, les femmes doivent encore se confronter à des plafonds de verre. (Photo AFP)

La Journée de la femme, qui aura lieu dans quelques jours au Luxembourg, est l’occasion de faire un bilan sur la vie des Luxembourgeoises. Même si la situation s’améliore, les écarts existent toujours.

Le Luxembourg, bon élève sur le plan professionnel

En termes d’écart salarial entre hommes et femmes, le Luxembourg est parmi l’un des pays les plus égalitaires en Europe, où la moyenne est de 16,3%, et se situe à la 5e place, derrière la Pologne et l’Italie. Cependant, les femmes gagnent toujours moins que les hommes, 8,6 % en moyenne. Cet écart moyen en pourcentage est en baisse depuis 2009 où il était de 9,2%.

De plus, les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes : le taux de chômage féminin était de 6,2% en 2014 contre 5,9% pour les hommes. Il était de 3,2% chez les autochtones et de 9,1% chez les étrangères.

Elles sont encore victimes de plafonds de verre. En 2014, seulement 1,4% des femmes en emploi occupaient un poste de cadre supérieur ou dirigeant, contre 4% chez les hommes. Également du point de vue sectoriel, puisque l’éducation, la santé et l’action sociale sont féminisées à plus de 60%. Les secteurs de la restauration, de l’immobilier et des activités de services administratifs et de soutien aux entreprises affichent les répartitions les plus égalitaires.


Les Luxembourgeoises sont plus âgées que les étrangères

Du point de vue démographique, le Luxembourg est similaire à l’Allemagne. Même si la majorité des 280 986 femmes qui résident au Grand-Duché sont de nationalité luxembourgeoise, les Luxembourgeoises sont plus âgées que les étrangères, puisqu’elles sont âgées de plus de 64 ans à 22%, contre 8,3 % pour les étrangères. Par contre, cette différence s’estompe chez les jeunes femmes (0 à 24 ans), les parts s’établissant autour de 28%.

De même, la part des femmes en âge de travailler (25-64 ans) est supérieure dans la population étrangère (64,1% contre 49,9%). Alors que dans le passé, les femmes étaient surreprésentées, depuis 2014, le nombre d’hommes est légèrement supérieur. Il y a, cependant, plus de femmes luxembourgeoises que d’hommes luxembourgeois. C’est l’inverse pour les personnes de nationalité étrangère, ce qui est essentiellement dû aux migrations internationales, les soldes migratoires masculins étant plus importants que les soldes féminins.

Avec une moyenne de 39,9 ans, les femmes au Luxembourg sont plus âgées que les hommes de 1,7 ans. Ces différences sont beaucoup plus marquées dans la population autochtone, les Luxembourgeoises étant près de 3 ans plus âgées que les Luxembourgeois (42,9 contre 40,1 ans). Les âges moyens des étrangers s’établissent respectivement à 36,2 ans pour les femmes et 36,1 ans pour les hommes.

Comme souvent, l’espérance de vie à la naissance pour les femmes, qui s’élève à 84,8 ans, est plus élevée que celle des hommes (80,2 ans ). Pourtant, et écart, qui avait tendance à rester relativement stable durant les années 1990, se resserre. Le mode de vie actuel des femmes se rapprochant de plus en plus de celui des hommes peut expliquer, en partie, ce phénomène.

Anne Damiani

Les femmes sont encore reléguées aux tâches ménagères

7, 5 sur 10, c’est le score de satisfaction avec la vie des femmes âgées de plus de 15 ans. Ce score varie de 6,9 sur 10 pour la satisfaction avec la situation financière à 8,1 sur 10 pour la satisfaction quant aux relations personnelles. Ces scores sont similaires à ceux des hommes.

Mais les femmes s’occupent encore et toujours plus que les hommes des tâches ménagères et des soins des enfants. On estime de temps à 3h53 par jour pour les femmes, soit deux fois plus que les hommes qui n’y consacrent que 1h54. En conséquence, c’est le temps récréatif quotidien des femmes qui en pâtit. Il serait de 4h11 contre 4h55 pour les hommes.

On note également que 83% des ménages monoparentaux en 2014 étaient constitués de femmes avec un ou plusieurs enfants à charge. Ces ménages sont nettement plus exposés au risque de pauvreté : 45% des ménages monoparentaux disposent de revenus qui sont inférieurs à 60% du niveau de vie médian. D’autant plus qu’il ils sont davantage touchés par le chômage ou travaillent plus souvent à temps partiel ou en CDD.

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