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«Un changement des mentalités»


(Photo : Editpress/Herve Montaigu)

La Chambre des salariés et la Chambre des métiers veulent renforcer leur coopération afin de promouvoir la formation professionnelle et de préparer la digitalisation.

Les deux chambres professionnelles entendent répondre de manière adéquate aux nouveaux défis de la formation professionnelle par le biais de différentes campagnes de sensibilisation et par le biais de nouveaux outils et projets, censés mieux orienter et encadrer les apprentis tout en les préparant aux métiers de demain, induits par le processus de digitalisation.

Image de marque relativement négative, désintérêt croissant des jeunes pour les métiers techniques et manuels, manque d’encadrement et de suivi débouchant sur des décrochages ou encore besoin d’acquis dans le contexte de l’avènement de la digitalisation : tel est, en substance, le constat établi par la Chambre des salariés (CSL) et la Chambre des métiers (CDM) face à l’essoufflement inéluctable de la formation professionnelle au Luxembourg. Dans ce cadre terne, le déséquilibre, aussi bien quantitatif que qualitatif, entre l’offre et la demande de postes d’apprentissage ne fait qu’appuyer la volonté des deux chambres professionnelles de revaloriser la formation professionnelle.

Redorer le blason de ce type de formation

Pour ce faire, le président de la CSL, Jean-Claude Reding, et le président de la CDM, Tom Oberweis, ont entrepris de lancer plusieurs actions. Dans ce sens, il s’agira, en premier lieu, de redonner à la formation professionnelle l’image de marque qu’elle mérite face à la concurrence de celle des formations académiques.

«Nous allons lancer diverses campagnes de promotion et de sensibilisation, car une formation professionnelle de qualité permet aux jeunes d’obtenir un diplôme officiel qui leur confère des droits et leur ouvre des perspectives en termes d’évolution professionnelle et de poursuite de leurs études», a estimé Jean-Claude Reding. «La formation professionnelle a besoin de davantage de crédibilité et nous espérons un changement des mentalités», ont renchéri Tom Oberweis et le directeur général de la CDM, Tom Wirion.

Parallèlement à ces démarches de promotion des métiers de l’artisanat, les deux chambres ont pour objectif de pérenniser l’outil d’aide à l’orientation www.basic-check.lu, qui vient de passer une phase de test avec succès. Au niveau de l’encadrement et du suivi des apprentis – qui sont actuellement au nombre de 1 709 pour seulement quatre conseillers à l’apprentissage –, les deux chambres aspirent logiquement à améliorer ce ratio. «Nous sommes malheureusement face au constat selon lequel les jeunes apprentis connaissent de plus en plus de problèmes personnels, si bien que les conseillers à l’apprentissage font souvent fonction de « conseillers sociaux »», a déploré Paul Krier, directeur à la CDM.

Avant, pour lui, d’indiquer que deux postes de conseillers supplémentaires avaient été sollicités auprès du ministère de l’Éducation nationale : «Nous espérons que le ministère tendra une oreille attentive envers notre doléance», a-t-il ajouté.

Parmi les autres mesures prévues pour redonner un coup de fouet à la formation professionnelle, CSL et CDM ont mentionné le projet «Matcher», qui vise notamment à réduire le déséquilibre entre l’offre et la demande de postes d’apprentissage, ainsi que le projet «Coach», qui, lui, ambitionne de réduire le taux de décrochage et donc d’augmenter le taux de réussite grâce à un suivi personnalisé. De plus, les deux chambres entendent décupler le facteur qualité dans l’apprentissage, notamment par la formation de tuteurs en entreprise. Enfin, CSL, CDM, Chambre de commerce, Chambre d’agriculture et université viennent de signer une convention de collaboration, qui court jusqu’en décembre 2021, afin d’analyser quantitativement et qualitativement les bénéfices de l’apprentissage.

Claude Damiani

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