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Une Europe sociale et solidaire


L'économie sociale et solidaire représente un secteur en pleine expansion en Europe. (Photo : Archives LQ)

Les ministres européens dédiés à l’économie solidaire étaient réunis vendredi à Luxembourg pour adopter un carnet de route commun en matière d’économie sociale et solidaire, un secteur qui va peser de plus en plus lourd en termes d’emplois.

Dans le cadre de la stratégie 2020 pour lutter contre la pauvreté et le chômage, notamment, une place a été faite à l’économie sociale et solidaire. Pour Nicolas Schmit, ministre du Travail et de l’Économie sociale et solidaire, il faut « favoriser et encourager l’économie sociale à l’échelle de l’Europe. Il ne faut pas que seuls les décideurs politiques soient impliqués, mais également les acteurs de l’économie sociale. Nous avons une volonté ferme de faire de l’économie sociale un pilier de l’économie en Europe. L’économie sociale n’est pas la seule réponse, mais elle peut fournir des réponses .»

Les pays membres ont ainsi adopté un carnet de route qui devrait être voté lundi par le Conseil de l’Europe, une sorte de reconnaissance politique au niveau européen de l’existence de l’économie sociale et solidaire en tant que secteur à part entière. Le ministre luxembourgeois est plutôt confiant : « Il y a une énorme mobilisation en Europe, il faut que la politique suive ce mouvement qui vient du terrain. Il y a une réelle volonté de créer autrement, la politique doit soutenir ce mouvement qui lutte contre le chômage et la fracture sociale. »

Lutte contre la pauvreté et le chômage

Pour son homologue italien, c’est l’occasion « d’avoir une collaboration renforcée entre les gouvernements et d’avoir une vision commune de l’économie sociale. C’est un outil important pour lutter contre la pauvreté, le chômage et cela permet de développer les innovations technologiques », a déclaré Luigi Bobba. Pour le Slovène Tadej Slapnik, « les emplois dans le secteur de l’économie solidaire ne représentent que 1 % en Slovénie, c’est trop peu comparé à la moyenne européenne qui se situe à 6,5 %. Nous avons donc désormais un but à atteindre, développer l’économie sociale est pour nous une priorité. »

Côté français, la secrétaire d’État Martine Pinville veut également « mettre en place des actions fortes au niveau européen » et tacle au passage la Commission européenne qui, selon elle, a dû engager une « volonté très forte d’appuyer ce projet face à la « timidité » de la Commission ».

Nicolas Schmit renchérit à la question d’un journaliste sur le sujet : « Il est vrai que les compétences en matière d’économie sociale et solidaire ne sont pas clairement définies au sein de la Commission car plusieurs commissaires se partagent cette thématique. Nous avons demandé à Jean-Claude Juncker de clarifier les choses, même si nous reconnaissons que c’est un secteur difficile à identifier. Il faudrait un seul interlocuteur à la Commission. Il faut de la visibilité car les acteurs du secteur se comptent en millions en Europe. Nous demandons à ce que la Commission écoute et identifie mieux les compétences en matière d’économie sociale et solidaire. »

Audrey Somnard

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