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Luxembourg : bien vivre, les uns à côté des autres


Selon le sondage, 64 % des personnes interrogées pensent que les Luxembourgeois et les étrangers vivent les uns à côté des autres. (Photo archives Editpress/Isabella Finzi)

La deuxième partie du sondage réalisé par l’ASTI pour ses 40 ans montre que le vivre ensemble se porte bien, même si Luxembourgeois et étrangers ont plutôt tendance à vivre les uns à côté des autres.

Pas trop de surprises dans les résultats du sondage réalisé par TNS Ilres dans le cadre des 40 ans de l’ASTI. Ce second volet de l’enquête qui porte sur la notion de «vivre ensemble» ne révèle rien d’inquiétant, bien au contraire, la cohabitation dans ce pays qui compte 47 % de non-Luxembourgeois se porte plutôt bien.

Le panel, qui comprenait des Luxembourgeois de souche, des Luxembourgeois détenant une double nationalité et des non-Luxembourgeois, estime à près de 80 % que la population du pays vit bien ensemble et que les Luxembourgeois sont plutôt accueillants. Avec autant d’immigrés sur son sol, le Luxembourg ne déroge pas à sa réputation. Un autre constat qui n’étonne guère, 64 % pensent que les Luxembourgeois et les étrangers vivent les uns à côté des autres et que les premiers sont plutôt fermés. L’accueil est une chose, l’intégration en est une autre. Le vivre ensemble, c’est plutôt vivre dans des sociétés parallèles sans que cela ne gêne personne. D’ailleurs, 85 % s’inscrivent en faux contre l’opinion que les Luxembourgeois et les étrangers ne pourraient jamais bien vivre ensemble.

Les Luxembourgeois exclusifs (seule nationalité) se trouvent particulièrement accueillants (83 %), ceux qui détiennent la double nationalité tempèrent (69 %), mais les étrangers sont d’avis à 71 % que les nationaux leur ouvrent grands les bras.

Attachement au pays

Et quid de l’intégration? D’abord il faut la définir, et dans l’esprit de la majorité des sondés, c’est la langue qui arrive en tête. Savoir parler une des trois langues du pays est un facteur d’intégration pour 90 % des personnes interrogées et autant pensent que l’intégration, c’est aussi mettre ses enfants à l’école publique luxembourgeoise. Plus de 80 % pensent encore que la langue luxembourgeoise, le fait d’avoir des amis luxembourgeois et voter au Luxembourg sont des éléments importants d’intégration. Détenir la nationalité luxembourgeoise est un facteur déterminant pour seulement 60 % des sondés.

La moitié des Luxembourgeois exclusifs pensent que les étrangers ne veulent pas s’intégrer et 40 % pensent au contraire qu’ils s’intègrent facilement, comme le pensent aussi 65 % des étrangers.
S’ils avaient le choix, 74 % des personnes interrogées ne changeraient rien et choisiraient de rester vivre au Luxembourg, alors que 86 % des étrangers parmi eux reviendraient s’y installer.

Pourquoi? Dans l’ordre, pour la qualité de vie, la sécurité et la paix sociale selon la majorité des sondés alors que 55 % opteraient une nouvelle fois pour le Luxembourg en raison de ses salaires élevés. À peu près tout le monde (92 %) se dit attaché au Grand-Duché, et à l’Europe (85 %), autant qu’à son quartier ou son village. S’ils sont 80 % à rester attachés à leur pays d’origine, seuls 57 % se sentent citoyens du monde.

Mon identité n’est pas ma nationalité mais ma famille. C’est la position partagée par le plus grand nombre (71 %) alors que la nationalité reste le premier élément qui définit l’identité pour 44 % des personnes interrogées, surtout chez les Luxembourgeois «exclusifs» (56 %) tandis qu’elle a une moindre importance pour les étrangers (32 %). C’est le multilinguisme et la langue maternelle (47 %) qui arrivent en second critère après la famille.

Geneviève Montaigu

Sondage d’avant-crise

Le sondage réalisé auprès de 1 119 personnes à l’automne dernier offre des résultats qui auraient sans doute été différents à certains égards s’il avait été conduit après la crise sanitaire que vit actuellement le pays. Les étrangers et les frontaliers, qui occupent largement les postes utiles à la bonne marche du pays, sont peut-être devenus plus visibles, mais si une crise économique devait secouer le pays dans l’après-Covid, elle pourrait remettre en cause la cohésion sociale qui ressort de cette enquête, craint l’ASTI. «Il est donc important qu’après la période de crise sanitaire les contacts entre tous les résidents soient encouragés et facilités pour préserver une condition indispensable à notre cohésion sociale», a déclaré Laura Zuccoli, la présidente de l’ASTI.

L’association plaide inlassablement en faveur d’une politique «proactive et globale» d’intégration.

G. M.

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