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Coronavirus au Luxembourg : «Ce n’est pas le moment de paniquer»


La ministre de la Santé Paulette Lenert a fait un point sur l'évolution du coronavirus au Luxembourg.. (Photo / Editpress)

Les députés ont eu réponse à toutes leurs questions concernant l’épidémie de coronavirus hier matin en commission. Le pays, qui compte 21 personnes en quarantaine, ne cède pas à la panique.

«Ce n’est pas le moment de paniquer», lâche avec le plus grand calme le député libéral Gusty Graas en sortant de la commission Santé hier à la Chambre. Il est inutile de donner des signes alarmants laissant croire que la situation est dramatique. «Toutes les questions ont obtenu une réponse», se réjouit de son côté Mars Di Bartolomeo (LSAP), le président de la commission Santé, à l’issue de la réunion étalée sur deux heures hier matin. Les ministres Paulette Lenert (Santé) et Romain Schneider (Sécurité sociale) sont venus entourés des membres de la cellule de crise «pandémie» du gouvernement, dont le directeur de la Santé, Jean-Claude Schmit. «Cette cellule fonctionne parfaitement bien et elle est adaptée à la situation que nous connaissons actuellement», juge encore Mars Di Bartolomeo.

Un seul patient infecté

Du côté des députés, peu de reproches à formuler contre la gestion de cette crise. Le Luxembourg suit les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Union européenne, même si sa voisine française applique ses propres mesures, comme l’annulation de grandes manifestations regroupant plus de 5 000 personnes. Rien de tout cela ici : on choisit d’isoler les cas suspects et de retracer leur parcours. Il y a actuellement 21 personnes en quarantaine et un seul patient infecté. Le député de l’opposition et vice-président de la commission Santé, Jean-Marie Halsdorf, se demande pourquoi le Luxembourg suit l’approche allemande réputée «adaptée et proportionnée» et non pas française en ce qui concerne les limitations de rassemblement. C’est plutôt l’approche européenne que choisit le Luxembourg qui a décidé d’évaluer au cas par cas l’annulation de grands événements, comme le préconise l’institut allemand Robert-Koch. Si les organisateurs ont des doutes, ils peuvent appeler la direction de la Santé. Plusieurs employeurs ont demandé à leurs employés ayant séjourné récemment dans une zone à risque de rester chez eux et de travailler depuis la maison autant que faire se peut.

Employeurs et télétravail

«Ce sont surtout les multinationales avec une politique de groupe qui appliquent ces consignes», précise René Winkin au Quotidien. Le directeur de la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil) explique que ces mesures sont prises afin d’assurer la poursuite de l’activité et pour pouvoir compter sur des équipes entières. «Les employeurs continuent de payer leurs salariés, qui ne sont pas placés en quarantaine par leur patron. Il n’en a pas le pouvoir, bien sûr. Il ne s’agit pas d’un enfermement, mais du choix de l’entreprise parce qu’il existe un risque élevé», déclare encore René Winkin. Le salarié ne bénéficie pas d’un certificat de maladie, il perçoit son salaire, mais fait du télétravail dans la mesure du possible. Le certificat de maladie n’est valable qu’en cas de mise en quarantaine décrétée par l’Inspection sanitaire. Intervient un autre problème, celui des jours de télétravail qui sont limités partout et diversement tolérés par les pays voisins selon leur politique fiscale. Le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, a expliqué qu’il cherchait des solutions «transitoires et pragmatiques» avec l’Union des entreprises sur ce sujet.

Geneviève Montaigu

Pas de ruée dans les rayons

Du côté des grandes centrales d’achats, le coronavirus n’affecte pas les stocks. «Pour l’instant, il n’y a aucune pénurie, aucune rupture de stock et nous ne craignons pas de manquer de quoi que ce soit, nous assure Karin Pütz, la responsable des relations publiques du groupe Cactus. Il y a bien des consommateurs qui achètent peut-être un peu plus de produits que d’habitude, mais rien qui témoignerait d’un mouvement de panique. Bien au contraire. «Nous ne sentons vraiment pas de panique», déclare Karin Pütz. «Nous respectons les consignes du ministère de la Santé et nous appliquons les règles élémentaires d’hygiène comme nous le faisons en tout temps et à la lettre», poursuit-elle. Pas de vent de panique non plus du côté du personnel aux caisses, assure-t-elle. Même son de cloche du côté du groupe Auchan Luxembourg. «Ce n’est pas la panique», nous confirme Sophie Morlé, responsable de la communication. Là aussi, on note une très légère hausse dans les ventes de produits d’épicerie comme les pâtes ou le riz et les sauces qui vont avec. «Je dirais que les gens sont plutôt prévoyants mais pas paniqués», estime-t-elle. Le personnel est informé des dernières recommandations du ministère de la Santé. «Nous sommes dans une période de veille et nous avons créé un comité qui s’occupe de cette veille», informe Sophie Morlé. Le personnel en caisses est fourni en lotion désinfectante pour les mains et c’est la principale précaution que demande de suivre les autorités sanitaires. «On est attentifs à toutes les recommandations du ministère de la Santé, on a largement communiqué sur les règles d’hygiène élémentaires et on continuera à appliquer ce qui sera décidé par le ministère de la Santé», conclut la responsable de la communication. Du côté de la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc), son directeur, Nicolas Henckes, avoue avoir très peu de retours du terrain concernant les conséquences de l’épidémie. G. M.

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