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Étienne Schneider sera remplacé le 4 février par Franz Fayot


Étienne Schneider a annoncé vouloir retrouver une vie plus normale. (Photo David Marques)

Le vice-Premier ministre a officialisé ce lundi matin son plan de sortie du gouvernement. Annoncé sur le départ depuis plusieurs mois, Étienne Schneider va présenter le 4 février sa démission au Grand-Duc Henri. Il sera remplacé à l’Économie par Franz Fayot. Paulette Lenert prendra en main la Santé.

On l’a senti soulagé. «Je veux juste retrouver ma vie», a souligné Étienne Schneider. La pression avait augmenté ces derniers jours pour enfin communiquer sa date de départ du gouvernement. Le vice-Premier ministre l’a finalement annoncé au bout d’une conférence de presse de près de 45 minutes : «J’ai en la personne du Grand-Duc un chef. Il m’a été confirmé vendredi que je serais reçu en audience le 4 février, date à laquelle je vais lui présenter ma démission», indique Étienne Schneider, qui va donc remettre son tablier de ministre pile huit ans après ses débuts en février 2012.

Son intention de quitter le gouvernement aurait été présente dès le soir des élections législatives du 14 octobre 2018. Tête de liste du LSAP, Étienne Schneider était prêt à endosser la responsabilité pour la perte de trois sièges. «J’avais proposé à mon parti de ne plus intégrer le nouveau gouvernement. Or on m’a prié, pour ne pas dire on s’est agenouillé devant moi, pour négocier une nouvelle coalition à trois. Les autres partenaires de coalition ont formulé la même demande», retrace le vice-Premier ministre. Il aurait donc été prêt à «prendre ses responsabilités» et au moins contribuer au lancement du gouvernement Bettel II.

«Le bon moment pour partir»

«La vitesse de croisière est désormais attente. C’est donc le bon moment pour partir, sans laisser de grand trou au gouvernement et dans mon parti», explique Étienne Schneider. Il souhaite donner au LSAP l’occasion de se renouveler et à son successeur l’opportunité de se profiler en vue des élections législatives de 2023.

Le vice-Premier ministre sortant ne sait cependant pas encore de quoi son avenir professionnel sera fait. «Je ne vais pas réintégrer la Chambre, ni devenir haut-fonctionnaire ou prendre un congé sans solde», annonce Étienne Schneider. Il voudrait tout d’abord retrouver une vie plus calme : «Je vais me laisser le temps nécessaire à la réflexion». Pour l’instant, il ne serait pas encore en train de négocier une entrée quelconque dans un conseil d’administration.

Il ne ferme pas la porte à ArcelorMittal

Par contre, Étienne Schneider ne ferme pas la porte à ArcelorMittal, comme cela a déjà été évoqué par nos confrères de Reporter. Tout d’abord, Jeannot Krecké, un de ses mentors, devrait démissionner. «Je ne sais pas si cela sera le cas. Mais s’il partait et que le gouvernement jugeait opportun de me proposer, je suis prêt à y réfléchir», indique le futur ex-ministre de l’Économie. Il insiste aussi pour obtenir le feu vert du comité d’éthique, chargé de faire respecter le Code de déontologie auquel sont soumis les membres du gouvernement et qui règle aussi le passage d’anciens ministres vers le secteur privé.

À côté du soulagement, une certaine frustration était cependant aussi palpable. «J’ai repris le ministère lorsque le Luxembourg affichait une légère croissance négative. Ma mission première était de relancer la machine. À l’époque, chaque tout nouvel investissement et toute nouvelle création d’emploi a été salué. Aujourd’hui, on considère cela uniquement d’un point de vue de la croissance aveugle et de l’écologie. Mais c’est bien cette maison qui a lancé le débat Rifkin pour rendre notre économie plus durable», fait remarquer le ministre de l’Économie sortant.

Il va passer la main avec une croissance moyenne située entre 3 et 4% et un taux de chômage de 5%.

Le LSAP réorganise ses troupes

Étienne Schneider avait toujours plaidé pour limiter le mandat de ministre à dix ans. Finalement, il part après huit ans. «Je voulais choisir moi-même ma date de départ. Et je ne veux pas devenir un poids pour mon parti», conclut-il.

Son parti n’a pas tardé à annoncer la nouvelle répartition de ses portefeuilles ministériels. Un communiqué tombé lundi soir annonce que Franz Fayot, député et président du LSAP, a été retenu pour succéder à Étienne Schneider comme ministre de l’Économie. Il doit aussi hériter du ministère de la Coopération et de l’Action Humanitaire afin de permettre à Paulette Lenert de reprendre en main le ministère de la Santé, également détenu par Étienne Schneider. Comme suggéré le matin même par ce dernier, le comité directeur du LSAP a décidé de rapprocher à nouveau le ministère de la Santé et celui de la Sécurité sociale. Paulette Lenert doit ainsi devenir ministre déléguée à la Sécurité sociale au côté du ministre de tutelle, Romain Schneider. Elle restera ministre de la Protection des consommateurs.

Dan Kersch deviendra vice-Premier ministre

Comme prévu, c’est bien le ministre du Travail, Dan Kersch, qui héritera du poste de vice-Premier ministre. À partir du 4 février, le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), sera entouré par François Bausch (déi gréng), qui avait lui succédé en septembre à Félix Braz, victime d’un accident cardiaque, et donc Dan Kersch (LSAP).

Visiblement, le nouvel eurodéputé Marc Angel était aussi en course pour un poste ministériel. «Le comité directeur prend acte de la décision de Marc Angel de se consacrer à son mandat européen», est-il précisé dans le communiqué diffusé lundi soir.

Ce remaniement doit encore être validé par le conseil général du LSAP. La réunion est fixée au 8 janvier.

David Marques

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