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Innovation : les Émirats veulent attirer


Le but de la Dubai Future Foundation est «d'être le cœur de l'innovation et le moteur du Dubaï de demain» pour reprendre les mots de son CEO, Khalfan Belhoul, ici avec Étienne Schneider. (©SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Que ce soit avec des entreprises bien établies ou des start-up, les Émirats arabes unis entendent faire de l’innovation un vecteur de leur diversification économique.

Lundi, lors de la première journée de la mission économique aux Émirats arabes unis, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a visité la Dubai Future Foundation. Celle-ci est une sorte de ruche innovatrice faisant la part belle aux start-up. Mélange entre un incubateur, un accélérateur et un centre d’affaires, la Dubai Future Foundation accueille également des structures de grandes sociétés, comme la Wavespace d’EY qui rassemble diverses perspectives dans une expérience positive et immersive inspirant l’ingéniosité humaine pour accélérer la stratégie des entreprises.

Le but de la Dubai Future Foundation est «d’être le cœur de l’innovation et le moteur du Dubaï de demain» pour reprendre les mots de son CEO, Khalfan Belhoul. Autrement dit, la DFF se veut être le vecteur du développement technologique de l’Émirat.

Il faut dire que les Émirats arabes unis ont entrepris depuis quelques années une large stratégie de diversification afin de prévoir l’après-pétrole et gaz. Ainsi, Dubaï et Abou Dhabi disposent d’un grand nombre d’incubateurs comme le récent Hub71, véritable bijou pour les start-up. «Ils ont fait quelque chose d’exceptionnel pour les start-up», assure Saïd El Bakkali de la start-up luxembourgeoise Syd Cloud présente dans la délégation de plus de 80 entrepreneurs du Grand-Duché. Cette start-up a d’ailleurs participé au CES de Las Vegas en 2019 avec le contingent luxembourgeois. «Depuis le CES, on a constaté un développement rapide grâce aux rencontres est aux échanges que l’on a eus sur place», renchérit le jeune startuppeur. Depuis, la start-up, qui s’est spécialisée dans la gestion de contrats pour faire simple, est présente à Seattle, aux États-Unis, et également à Dubaï.

Coopération avec la Dubai Future Foundation

«Je pense que c’est le moment pour les start-up de s’intéresser à Dubaï car l’Émirat a cette volonté d’attirer un grand nombre de start-up tout en leur permettant de tester leurs solutions. Et puis, il y a l’exposition universelle en fin d’année, qui peut se révéler comme une vitrine formidable pour une start-up», termine Said El Bakkali.

Au cours de cette même matinée, Luxinnovation et la Dubai Future Foundation ont également signé un accord de coopération visant à créer un lien entre les entreprises innovantes luxembourgeoises et Dubaï. «Cet accord est une bonne chose au niveau du développement des technologies et de la blockchain et plus particulièrement pour les start-up», souligne Mario Grotz, le président de Luxinnovation. «La Dubai Future Foundation est très importante dans le chaînon de l’innovation. Elle a pour premier client l’État de Dubaï», ajoute Mario Grotz.

En effet, avec son impressionnante croissance économique et une ambition réelle au niveau des nouvelles technologies et des technologies de demain, Dubaï souhaite pouvoir profiter du génie des start-up afin de l’intégrer dans son économie et son développement. «Cela pourrait être une très bonne approche pour nos entreprises, c’est l’idée de cet accord. Luxinnovation va identifier les bonnes entreprises et les start-up avec les compétences adéquates afin de les inciter à collaborer avec la Dubai Future Foundation. Elles pourraient aussi avoir un bureau ici à Dubaï le temps de leur participation, ce qui permettrait à ces entreprises et start-up de tester leurs technologies sur des projets concrets dans un environnement concret. Cela pourrait même déboucher sur un marché», conclut le président de Luxinnovation.

Une ambition spatiale partagée

Lundi après-midi, le domaine spatial a été mis à l’honneur. Car si les Émirats arabes unis (EAU) ont été les premiers à soutenir le Luxembourg dans son initiative SpaceResources, ils ont surtout aussi une ambition spatiale. Auréolée d’une première expérience dans l’espace avec l’envoi d’un astronaute émirati, une première, dans la Station spatiale internationale le 25 septembre dernier pour un retour le 3 octobre 2019.

Dans la foulée, les Émirats arabes unis se sont dotés d’une stratégie spatiale et ambitionnent même de lancer une sonde spatiale sur l’orbite de Mars – Hope Mars Mission – d’ici la fin de l’année. Dès lors, le spatial fait partie de la stratégie de diversification du pays. Une stratégie finalement pas si éloignée de celle du Luxembourg, qui veut également se diversifier et être moins dépendant de sa place financière tandis que les Émirats préparent l’après-pétrole.

«Au début, les relations entre les deux pays se limitaient principalement à des relations entre les places financières et quelques échanges industriels avec des entreprises ayant des activités ici sur Dubai. On a ensuite tenté de dévoiler davantage les relations économiques et il y a eu un regain de croissance des activités avec le lancement de notre initiative SpaceResources en 2016. Les Émirats ont été le premier pays à s’intéresser à notre initiative, débouchant sur une coopération avec le Luxembourg», indique Étienne Schneider.

Résultat : le premier accord de coopération dans le domaine de l’espace que le Grand-Duché a signé s’est fait avec les Émirats arabes unis. «Depuis, on se voit régulièrement, on travaille beaucoup ensemble. Et de fil en aiguille, on a élargi et cela a débouché sur cet accord de coopération avec la Dubai Future Foundation. D’autant plus qu’avec une présence physique et régulière à Dubaï, nous pourrons faciliter les opportunités pour les entreprises et les start-up. Le but étant donné la possibilité aux start-up de se développer et de les aider également à le faire à l’étranger et vice versa», explique le ministre de l’Économie, ajoutant : «Nos échanges et nos relations bilatérales sont donc extrêmement utiles. Dubaï est un endroit fantastique pour développer les nouvelles idées, des idées qui n’ont pas besoin d’avoir un retour sur investissement immédiat, et ça, c’est difficile à trouver dans le monde.»

A Dubaï, Jeremy Zabatta

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