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[Karaté] Warling défend chèrement sa peau


Jenny Warling a réalisé de belles perfs à Dubaï. Même si ça s'est terminé un peu en eau de boudin. (Photo : luis mangorrinha)

Malgré une préparation compliquée, la championne d’Europe (-55 kg) a fait mieux que se défendre aux Émirats, en éliminant notamment la 6e mondiale lors du K1 à Dubaï, vendredi.

Jenny Warling n’abordait pas dans les meilleures dispositions ce rendez-vous de Dubai. En effet, depuis le K1 de Paris, la championne d’Europe souffre de l’épaule, tant et si bien qu’elle n’a carrément pas pu s’entraîner en karaté depuis belle lurette.
Pour ne rien arranger, alors qu’elle devait initialement avoir un premier tour de rodage face à une Thaïlandaise truqueuse mais pas très forte techniquement, à la suite du forfait de cette dernière, la Luxembourgeoise a donc dû directement attaquer par un énorme morceau, avec la Brésilienne Valeria Kumizaki, sixième au classement mondial.
Face à une adversaire contre qui elle a plus souvent perdu que gagné, Jenny Warling a, cette fois, parfaitement réussi dans son entreprise : «J’ai adapté ma tactique pour cette adversaire et ça a bien fonctionné. C’est moi qui ai marqué le premier point, ce qui est toujours très important.» En effet, en karaté, inscrire le premier point est capital. Cela donne un avantage qu’on appelle le senshu qui permet, en cas d’égalité, de favoriser celui qui l’a en sa possession. Même si la Brésilienne parvient à égaliser, c’est toujours Jenny Warling qui mène les débats. Elle inscrit un deuxième point après recours à la carte vidéo et le match s’achève sur un joli succès sur le score de 3-2.
Au deuxième tour, elle se retrouve cette fois face à la Kazakhe Sabina Zakharova, une vieille connaissance : «Je la connais bien. La dernière fois, j’ai perdu 2-3 sur décision arbitrale. Du coup, je savais qu’il fallait que je change de tactique. Cette fois, j’ai mis plus de pression et ça a fonctionné.» Effectivement, même si aucun point ne sera marqué, les juges seront unanimes et verront la victoire de la Luxembourgeoise sur le score sans appel de 5-0.
Vient ensuite une très très vieille connaissance. La double championne du monde turque Tuba Yakan, celle-là même que Jenny Warling avait battu lors de la finale du championnat d’Europe l’an passé.

Une erreur, puis mal payée face à la Turque
Et malheureusement, ça ne va pas franchement bien se passer. Dès le début, Jenny Warling commet une erreur, qui coûte forcément très cher face à une telle adversaire : «Au bout d’une minute, je commets une erreur. J’attaque de trop loin et elle me contre.» Senshu, donc, pour la Turque, ce qui oblige la combattante grand-ducale à tenter le tout pour le tout. Menée 0-5, elle se retrouve le dos au mur. Et du coup, elle se lâche. Et place un superbe coup de pied en plein visage de son adversaire : «Je n’avais rien à perdre. Ça m’a permis de revenir à 5-3, je me suis dit, pourquoi ne pas encore le faire…»
Mais ces trois points seront les derniers. Jenny Warling s’incline finalement sur le score de 3-7 et comme son adversaire n’ira pas plus loin, elle est privée de repêchages.
La Luxembourgeoise veut toutefois garder le positif : «Alors que je n’avais pas beaucoup d’entraînement, j’ai plutôt réussi une bonne prestation en sortant notamment deux très bonnes combattantes.»
En revanche, l’entraîneur national Michael Lecaplain avait beaucoup de mal avec l’arbitrage : «Jenny a été solide après quatre semaines d’arrêt. Elle réussit un magnifique coup de pied au visage, mais beaucoup de points ont été accordés à la Turque alors que Jenny était dedans. C’est frustrant de se faire encore avoir sur la Turquie. C’est la deuxième fois que cela se passe et ça commence à bien faire», tempête-t-il.
De son côté, Jordan Neves (-67 kg), l’autre combattant grand-ducal, s’est bien défendu. Il remporte son premier combat en dominant l’Indien Pranay Sharma (1-0) avant de tomber logiquement contre le 13e mondial, le Polonais Stefan Pokorny, qui s’impose 4-1 : «Il a bien combattu. Il a mené tout le deuxième combat mais fait deux petites erreurs de patience qui lui coûtent la victoire», analyse le coach de l’équipe nationale.

Romain Haas

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