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Bob Jungels, la loi du plus fort


Ben Gastauer (à g.) a donné le maximum, mais n'a rien pu faire sur l'accélération de Bob Jungels. (photo Eddie Guillin)

En attaquant à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée son dernier rival, Ben Gastauer, Bob Jungels a construit un joli succès, dimanche, lors des championnats nationaux de cyclisme à Wiltz.

Le championnat, disputé dans des conditions météorologiques étouffantes, a délivré un scénario inédit avec une échappée partie au premier kilomètre. Bob Jungels, déjà sacré en contre-la-montre jeudi, a remporté dimanche, à 22 ans, son deuxième titre de course en ligne chez les pros.

« Le plus fort a gagné, il n’y a rien à dire, Bob (Jungels) était le plus costaud. Lorsqu’il a attaqué, je n’ai pas pu y aller », confirma donc Ben Gastauer, le dauphin du champion, déjà sacré en 2013 à Dippach.

Il restait trois tours du circuit final, pardon deux, puisque, dans le même temps, il fut décidé de réduire le calvaire rendu infernal par la chaleur écrasante, et Bob Jungels finissait de construire un incontestable succès.

Du travail bien fait. Tout simplement la loi du plus fort. Et l’assurance, ce qui ne gâche rien, que le maillot tricolore serait bien porté sur les routes du Tour dans quelques jours.

On savait que ce championnat s’annonçait bien plus décapant que la brochure de l’organisation ne le laissait présager. Ce fut finalement une drôle de course, lancée tambour battant par un Ben Gastauer qui est monté tout de suite sur ses grands chevaux. Son accélération avait de l’allure et condamna tout de suite Jempy Drucker et Laurent Didier mais aussi Joël Zangerlé.

Ce dernier se plaça en contre mais avec des locomotives comme Bob Jungels et Ben Gastauer, que faire, sinon de la pure illusion. Et tenir, tenir et encore tenir, le plus longtemps possible. La première phase du championnat était enclenchée et plus rien ne pouvait inverser la tendance.

«Il y avait des secousses»

Alors bien sûr, si Bob Jungels et Ben Gastauer avaient décidé, presque conjointement, de chasser tous les risques qu’un championnat peut générer habituellement, il restait quand même à passer aux finitions. Depuis pas mal de temps déjà, Alex Kirsch n’était plus là. Et Pit Schlechter affichait un visage «rien ne va plus» qui faisait presque peine à voir. C’est dur, un championnat comme ça, même quand on est devant…

Le succès se jouerait donc entre les deux juillettistes de la Grande Boucle. D’accord, mais lequel? « Dans les voitures suiveuses, on voyait bien que, depuis un moment, Bob était au-dessus du lot. Lorsqu’il passait ses relais, il y avait des secousses », attestait Tom Flammang, directeur sportif des Leopard.

Logiquement, à ce petit jeu-là, Bob Jungels fut le plus rapide à dégainer. Un. Un seul coup de flingue a suffi. « Aujourd’hui j’étais très confiant, je voulais que personne ne puisse me suivre si j’attaquais », finira-t-il par résumer au moment de confesser son double triomphe de la semaine.

« C’est parfait pour le Tour », poursuivait le jeune coureur de Trek, actuellement en négociation pour une reconduction de contrat. Tout se finissait donc bien et Ben Gastauer, encore deuxième, pouvait se consoler. Car lui aussi avait la socquette légère, hier à Wiltz. Mais face à plus fort…

Denis Bastien

« J’espère bien montrer le maillot sur le Tour »

Et de deux pour Bob Jungels, après son succès en 2013 !

Et de deux pour Bob Jungels, après son succès en 2013 !

Le Quotidien : Ben Gastauer a indiqué après son arrivée que le plus fort avait gagné…

Bob Jungels : Je pense aussi (rire) . C’était une course par élimination, où le plus fort devait gagner. On avait prévu de faire une course dure pour lâcher Jempy (Drucker) avant le circuit final. Mais je ne m’attendais pas à une attaque de Ben (Gastauer) après 100 mètres. Mais bon, à la fin, les longues échappées, c’est mon truc. Avec la forme que j’ai, il y avait une grande chance pour moi de finir le boulot.

Justement, pour finir le boulot, c’était réfléchi votre attaque?

Les organisateurs ont décidé de réduire le parcours d’un tour. Je ne le savais pas au moment de mon attaque. Je voulais attaquer à trois tours de l’arrivée car il restait une trentaine de kilomètres et c’est un peu ma distance. Après, c’était un cadeau d’avoir un tour en moins. Une seule attaque vous a suffi? Oui, c’était assez. Si on est fort, ça doit suffire. Car c’était une course dure avec les conditions météo. Il faisait une chaleur étouffante. On est partis d’entrée dans l’échappée avec Alex (Kirsch), Pit (Schlechter) et Ben (Gastauer). Alex a été lâché. Puis Pit s’est accroché. Il ne prenait pas trop de relais et je savais que Ben était à bloc. J’ai pris ma chance à environ 500 mètres du sommet de la principale difficulté. J’étais plus explosif que Ben.

Vous parliez d’une forte chaleur, c’est une chaleur Tour de France…

Oui c’est vrai, ce n’est pas qu’il faisait trop chaud, mais c’était lourd et humide. On risque de retrouver ça dans le Tour… Où vous porterez donc le maillot de champion national… Oui, je visais le doublé dans ces championnats. Je suis content, c’est super de débuter mon premier Tour avec les deux maillots de champion. J’espère bien montrer ce maillot ces prochaines semaines.

Restons sur le Tour. Si on regarde la première semaine, on peut se dire que le maillot jaune vous irait bien les premiers jours.

J’avoue que je n’y ai pas trop pensé. Je viens de prendre le maillot tricolore. Bien sûr, ce serait formidable, mais il y a aussi d’autres candidats comme Tom Dumoulin (NDLR : le Néerlandais de l’équipe Giant) qui est costaud en chrono. C’est vrai que la première semaine me convient bien, mais le Tour de France, c’est quand même différent. Je peux simplement aborder le Tour sans grande pression et tenter de saisir ma chance pour une étape.

Vous êtes-vous déjà senti aussi fort depuis le début de votre carrière?

C’est difficile à dire, mais c’est vrai que ma 6e place récemment sur le Tour de Suisse a montré ma progression.

Recueilli par D. B.

 

Le classement

1. Bob Jungels (Trek Factory Racing -UC Dippach) les 151,7 km en 3 h 25’43 » (moyenne : 44,245 km/h) ; 2. Ben Gastauer (AG2R La Mondiale) LP 07 Schifflange) à 1’24 »; 3. Pit Schlechter (Leopard Development Team) 4’29 »; 4. Joel Zangerlé (Cult Energy Pro Cycling-SAF Zeisseng) 7’04 »; 5. Tom Wirtgen (Leopard Development Team/1 er espoir) 9’53 »; 6. Luc Turchi (Leopard Development Team/2 e espoir) 10’20 »; 7. Kevin Feiereisen (Leopard Development Team) à 11’26 »; 8. Larry Valvasorry (VV Tooltime Preizerdaul/3 e espoir) 12’29 »; 9. Massimo Morabito (Leopard Development Team) mt; 10. Ivan Centrone ((CCI Differdange-Team Differdange-Losch) 17’25 »;

11. Mike Diener (VV Tooltime Preizerdaul) 1 e ÉLITE sans contrat 17’32 »; 12. Sandro Dostert (SAF Zeisseng) 17’38 »; 13. Benn Wurth (LC Kayl/2 e élite sans contrat) 17’40 »; 14. Jérôme Ewen (Velo Woolz/3 e élite sans contrat) à 24’22 »; 15.Olivier Laterza (LG Bertrange) 24’30 »; 16. Claude Wolter (LC Kayl) 29’49 »; 17. Philippe Reuland (VC Diekirch); 18. Tim Diederich (Muselbikes asbl); 19. Jean Vanek (LC Tetange) tmt; 20. Gusty Bauusch (Velosfrenn Gusty Bruch) 30’26 »;

21. Antoine Mores (LG Alzingen) 31’36 »; 22. Pol Weisgerber (LG Bertrange); 23. Dean Weyer (LC Tetange); 24. Jérôme Theis (LG Alzingen); 25. Joé Wengler (LG Alzingen) tmt; 26. PhilippBützow (Velosfrenn Gusty Bruch) 32’29 »; 27. Jérôme Junker (LC Tetange) mt; 28. Luc Breyer (Velo Woolz) 43’01 »; 29. Michel Kirsch (HIR Schuttrange) 43’57 »; 30. Nelson Luis (Velosfrenn Gusty Bruch) 48’31 »;

31. Thorsten Mathias (LC Kayl) mt; 32. Alec Lang (VV Tooltime Preizerdaul) 52’31 »

32 classés sur 50 partants

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