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[Carré de Guy] Prêts de joueurs : « Les jeunes dindons de la farce »


Comme chaque mercredi, l’ancien sélectionneur du Luxembourg Guy Hellers pose son regard sur le foot local et international. Ça pique, c’est passionné et ça vibre football ! Extraits.

« Durant un laps de temps, j’ai cru que l’histoire des transferts temporaires ‘bizarroïdes’ allait, comme beaucoup d’affaires, passer à la trappe ou être étouffée. Eh bien non, et heureusement. Sous l’impulsion de certains clubs de la BGL Ligue, notamment le Progrès Niederkorn et le CS Fola, la FLF était obligée de bouger. Paul Philipp a dû se résoudre à passer à l’acte en lançant un référendum à tous les clubs affiliés à la FLF. Première question du référendum : limiter le nombre de prêts temporaires à quatre joueurs par club ? Prêter deux joueurs d’un club vers un autre même club ? Valable pour une saison et dans la même division ?

À mon avis, ces mesures vont dans la bonne direction concernant l’éthique sportive. Ce qui me chagrine dans cette démarche, les jeunes qui passent de la catégorie ‘juniors’ à la catégories ‘seniors’ vont être les dindons de la farce. Une troisième année ‘juniors’ s’impose de plus en plus. Cette question n’aurait certainement pas fait tache dans ce référendum. Deuxième question : un joueur prêté par un club pourrait-il être aligné avec son nouveau club contre son ancien club ? À mon avis, les clubs vont cocher la case ‘oui’ dans le référendum mais il y a 36 façons de contourner cette mesure si un accord ‘secret’ entre le club cédant et son joueur prêté existe. Le joueur sera malade, blessé, empêché pour raison familiale ou sa voiture tombera en panne le jour X.

En passant, je constate qu’en posant cette question, la FLF admet et reconnaît que lors des derniers championnats où ces cas se sont présentés, le championnat était d’une certaine manière falsifié. Troisième question : le club cédant a-t-il le droit de continuer à payer le salaire (ou une partie du salaire ?) du joueur qu’il prête ? Là, je suis plus nuancé, moins catégorique concernant la réponse des clubs. L’argent reste et restera le nerf de la guerre. Mais, si un «non» l’emporte, ce que j’espère, il y a là aussi, des moyens pour détourner le problème via un sponsoring du club cédant ou d’une filiale de celui-ci qui fait partie du même consortium, un don anonyme ou un deal professionnel.

Donc, les deux dernières questions vont faire rigoler certaines personnes impliquées et installer un mécanisme de contrôle est impossible. Je me demande ce que la LFL et son président Schumacher, ce dernier étant également président du F91, vont rétorquer. Et quelle position ils vont prendre. Enfin, si commentaire il y aura ! À vrai dire, je ne sais même pas si l’association LFL existe encore. »

Retrouvez la chronique de Guy Hellers en intégralité dans Le Quotidien papier de ce mercredi

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