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Europa League – Laurienté, un cœur gros comme ça…


Laurienté, c'est de la vélocité et, jure-t-il absolument rien à cœur. (Photo : Julien Garroy)

L’ultrarapide ailier dudelangeois Laurienté, à quelques encablures du retour contre l’UC Dublin, attend avec un sentiment d’angoisse infime les résultats de tests cardiaques.

La saison passée, arrivé très en retard de Belgique l’an passé, il avait été bloqué deux semaines pour une anomalie cardiaque révélée lors d’examens médicaux.

Il avait 16 ans et il vivait à Châteauroux. La nouvelle ne l’a pas non plus remué à l’extrême : le staff médical de la Berrichonne lui annonce qu’il a «un gros cœur» un beau jour et Alexandre Laurienté ne s’en formalise pas outre-mesure : «Chez les noirs, ça arrive souvent. Les médecins m’ont dit qu’il y avait deux options : soit c’est génétique et a priori il n’y a pas de risque, soit c’est une maladie et je risque de mourir d’une crise cardiaque sur un terrain. Les médecins m’ont dit que pour moi, c’était plus génétique.»

Mais forcément, le cardiologue du F91, l’été dernier, lui, a tiqué en réalisant les traditionnels tests. Il est gros votre cœur, lui annonce-t-il. «Oui je sais», répond Laurienté. Ça fait dix ans qu’on lui répète à chaque changement de club et entre Dender, Ostende et Francs-Borains rien qu’en Belgique, il y en a eu. Et à chaque fois, donc, les vérifications d’usage, et les contrôles, toujours. «J’avoue, il y a toujours un peu d’angoisse après chaque nouveau test, car si on constate que les parois du cœur ont grossi, on risque de ne pas me signer mon autorisation et pour moi, le foot, ce serait fini.» En même temps, mourir sur un terrain… «Bah, si mon cœur s’arrête, c’est que c’était le destin… À Châteauroux, j’y ai pensé une ou deux semaines, et puis j’ai arrêté de m’en soucier. Et puis, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est qu’une malformation et il n’y a pas de risque du tout!»

Ne cherchez pourtant pas plus loin les raisons de son début de parcours raté, la saison dernière. Alors qu’il a fini en mai sa saison de D2 belge et que ses futurs coéquipiers dudelangeois s’entraînent depuis mi-juin, lui ne signe au F91 que fin juillet. «Je n’avais rien fait depuis deux mois et après trois entraînements, la nouvelle tombe et le cardiologue veut faire des tests plus poussés. J’ai été bloqué deux semaines, jusqu’à faire une séance tout appareillé pour qu’on mesure ma résistance à l’effort.» Bref, Laurienté a pris du retard. Énormément de retard. Et quand, lors de la 2e journée, Benajiba et Benzouien se pètent sur la pelouse d’Hostert, il n’a pas le choix : tout insuffisamment prêt qu’il est, il doit s’y coller. «Et comme je n’étais bien évidemment pas bon, j’ai commencé à gamberger.»

Chronométré en 4’9″ aux 40 mètres

Pas longtemps cependant. Après l’hiver et une préparation normale pour son palpitant et lui, il a montré ce pour quoi le F91 lui a fait confiance, c’est à dire une pointe de vitesse assez phénoménale, mesurée à 4’9″ sur 40 mètres à l’entraînement. La meilleure du F91? «Je ne sais pas. Il y a Da Mota qui gicle bien et Jerry Prempeh. Mais comme Idazza est parti, je dirais que je suis dans le top 3.»

Contre l’UC Dublin jeudi, qu’il soit titulaire ou remplaçant, le F91 aura besoin de sa pointe de vitesse et aussi, éventuellement, qu’il démontre son sens du but, lui qui loue les qualités du recrutement offensif estival et ne se plaint surtout pas de n’avoir pas été aligné d’entrée à l’aller. Un gars qui a un cœur gros comme ça en somme. «Oui enfin, on peut dire que j’ai un gros cœur comme on pourrait dire que j’ai des grands pieds hein! Ça va, il n’y a pas de danger!»

Julien Mollereau

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