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[Football] Gerson Rodrigues : «Il y a des offres de D1 néerlandaise sur la table»


(Photo Julien Garroy)

Après avoir crevé l’écran face à la France, Gerson Rodrigues (22 ans) ne s’est pas arrêté là. L’ancien du Fola fait beaucoup parler de lui dans son club de Telstar (D2 néerlandaise) et aux Pays-Bas. Il attire bien des regards et la convoitise. Et à quelques jours du match en Suède, tous les médias néerlandais importants le veulent en interview.

Tout va vite pour Gerson Rodrigues. Très vite. À peine arrivé cet été en D2 néerlandaise, dans le petit club de Telstar, qu’il y a fait son trou dans un cadre professionnel. Et l’exposition médiatique de son excellente montée au jeu face à la France en août dernier aidant, il fait désormais le buzz aux Pays-Bas. Au point qu’il ne serait pas surprenant de le voir évoluer en D1 batave après la prochaine trêve hivernale…

Tout se passe magnifiquement bien pour vous, en ce moment, aux Pays-Bas…

Gerson Rodrigues : Tout va bien, oui. Les performances sont au rendez-vous. Sauf peut-être sur notre dernier match de championnat (NDLR : défaite 0-6 à domicile face au Fortuna Sittard). Mais globalement, le club est content de ce que je réalise sur le plan personnel, et de ce que l’équipe réussit sur la pelouse.

Certains journalistes néerlandais m’ont même demandé ce que cela faisait de « tenir les espoirs de toute une nation sur mes épaules »

Vous parlez de la dernière rencontre…

Oui. Ce jour-là, nous n’étions pas à 100 %. Sinon, cela se serait passé autrement. On s’est créé les occasions en première mi-temps et, à la pause alors que le tableau d’affichage indiquait toujours 0-0, on se sentait calmes car on pensait que les buts allaient tomber. Mais au final, nous sommes simplement passés au travers. Cela peut arriver à tout le monde. C’est juste dommage de perdre des points ainsi. Mais nous sommes toujours en course.

En course pour quoi? C’est quoi l’objectif? Participer aux play-offs de la D2 néerlandaise?

Oui. C’est un système un peu compliqué… Les 9 premiers (NDLR : sur 20 équipes) peuvent y prendre part. On n’est donc pas si mal positionnés (NDLR : le Telstar est actuellement 14e, mais à 1 point de la 9e place et même 3 du top 5). Si on continue ainsi, on peut même peut-être viser un peu plus haut. Il ne faut pas le crier trop fort, mais au vu de ce qu’on a montré sur le terrain, on peut même, à mes yeux, jouer les premières places.

Vous avez été titularisé lors de tous les matches où vous étiez disponible. Vous vous y attendiez?

Non, pas vraiment. Je m’attendais à apporter quelque chose à cette équipe. J’avais parlé avec le coach et le staff avant de m’engager et ils m’avaient dit voir un titulaire en moi. Mais j’ai dû prouver sur les pelouses qu’ils avaient raison. J’ai fait mes preuves, reçu ma chance et su la saisir. À moi de continuer à bosser pour que cela se poursuive.

Quel a été le plus gros changement pour vous depuis l’entame de cette saison?

Je dirais la langue et le mode de vie des Néerlandais. Le foot professionnel? Après avoir un peu parlé avec certains autres joueurs, je m’en étais fait une idée. Mais je vous avoue sincèrement que je ne pensais pas m’y adapter aussi facilement et rapidement. Tout est vraiment pro aux Pays-Bas. Bien plus que tout ce que j’ai connu au Luxembourg. En D2, tu joues face à la réserve de l’Ajax, du PSV… Si tu veux rivaliser, tu te dois d’être pro. Et depuis l’entame de la saison, je suis exemplaire.

Alors que vous ne l’avez pas toujours été par le passé…

Tout le monde connaît mon passé, on ne va pas revenir dessus. Aujourd’hui, je veux laisser tout ça derrière moi et avancer. Cela avait déjà commencé la saison dernière au Fola, mais je suis encore passé au niveau supérieur cette fois. Ce que je faisais avant n’était pas suffisant pour le monde pro. Je pense avoir passé un cap. C’était le moment d’être totalement exemplaire. Et d’après les retours que me font mon coach et mes équipiers, je suis sur le bon chemin. Après si un club de niveau supérieur se présente en décembre-janvier, ce sera peut-être le moment d’effectuer un plus gros saut encore. Mais pour l’instant, je reste concentré sur le Telstar, la D2 néerlandaise et les deux matches de sélection qui arrivent.

Vos (bonnes) performances ont déjà tapé dans l’œil de certains?

Oui. Des clubs de niveau supérieur se sont déjà renseignés. Des clubs de D1.

On parle pas mal de vous aux Pays-Bas?

Beaucoup ces derniers temps dans les médias néerlandais. Vu que le sort de leur équipe nationale est lié à celui de la Suède et donc au match que nous disputons à Stockholm samedi. Certains journalistes m’ont même demandé ce que cela faisait de « tenir les espoirs de toute une nation sur mes épaules ». C’est forcément une petite pression qu’ils me mettent. Même si c’est aussi un beau compliment. Comme je leur ai dit, ce n’est pas que moi, c’est toute une équipe du Luxembourg qui va faire de son mieux pour réussir quelque chose de beau. On a confiance et on travaille dur pour ça.

Il y a un vrai petit buzz autour de vous. Et celui-ci a débuté après votre prestation face à l’équipe de France début septembre, non?

Oui. Il y avait plein de médias à la reprise des entraînements. Et ces deux dernières semaines, les journaux et télévisions m’ont, à nouveau, fort sollicité. J’ai eu droit à des articles de plus d’une page dans certains quotidiens (NDLR: comme dans Algemeen Dagblad, un des plus grands quotidiens du pays – voir photo). Et là, j’ai fait des interviews avec la chaîne publique NOS, la télévision sportive Fox et le magazine Voetbal International (NDLR : le France Football néerlandais). Après, parler, c’est bien. Mais il va aussi falloir agir et prouver certaines choses sur le terrain face aux Suédois puis aux Bulgares. Je suis très motivé. Surtout que je sais que ma prestation risque d’être scrutée et que si on joue bien, certains clubs feront certainement encore plus attention à moi.

Vous avez été élu dans « l’équipe type de la journée » en D2 batave voici quelques jours…

J’ai été élu meilleur joueur du match face à la réserve de l’AZ Alkmaar. Et dans la foulée, j’avais eu droit aux honneurs du onze type de la Jupiler League. Cela montre que la rencontre face à la France n’est pas un accident. Semaine après semaine, je confirme. Mais tout ça ne doit pas me faire oublier de bien garder les pieds sur terre.

Tout cela ne va pas un peu trop vite?

C’est rapide, oui. Après, c’est différent pour chaque joueur. Il faut voir comment celui-ci réagit à tout ça, comment il évolue. Je pense avoir beaucoup travaillé et tout ça paie. Au Fola, l’an passé, personne ne m’attendait vraiment comme un titulaire et j’ai su obtenir ma place. J’ai aussi su apprendre de mes erreurs. Et aujourd’hui, il y a des propositions de clubs de D1 qui sont sur la table. Des présidents qui appellent pour qu’on commence à négocier en vue de décembre.

Du concret?

Oui. Je crois que cela va se faire. Il faut y aller doucement… mais sûrement.

Vous n’avez pas peur que tout cela vous prenne la tête à un moment?

Parfois, on peut se poser beaucoup de questions. Mais dans ces cas-là, il faut se dire que tout va bien, garder les pieds sur terre, comme je le disais, et se concentrer sur le boulot, le terrain. J’ai un agent qui s’occupe de moi, il y a aussi des gens compétents au sein du club de Telstar. Il faut les laisser régler ça.

Vous vous sentez déjà prêt pour l’étape suivante, l’étage supérieur?

Oui!

Entretien avec Julien Carette

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