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Le Fola entre en thérapie de choc


(Photo Julien Garroy)

Hadji sur le banc, tandis que Sacras, Muharemovic, Bernard ou Koçur ne sont même pas entrés sur le terrain, (voire sur la feuille de match) : Cyril Serredszum a frappé un grand coup de pied dans la fourmilière, dimanche.

Le club eschois, accroché par Mondorf (1-1), dimanche, n’a gagné que quatre de ses dix matches de championnat et possède la huitième défense de DN. Il lui fallait s’offrir un électrochoc tactique et psychologique. Ça n’a pas (encore) marché. Cela va-t-il marcher? Mystère.

LE NUL CONTRE MONDORF : NOUVEAU CONSTAT D’ÉCHEC

Mondorf a souvent coûté cher au Fola ces dernières années. Une place en finale de la Coupe et le titre, notamment, en 2016. Là, ce n’est pas si violent mais le nul du Galgenberg entérine un fait accablant : «Désormais, toutes les équipes nous posent problème», admet Cyril Serredszum, qui a trouvé à boire et à manger dans la prestation de dimanche.

Du positif dans «l’état d’esprit, l’envie et l’agressivité». Du négatif devant où il «manquait beaucoup de choses pour déstabiliser l’adversaire». «Tout ce qu’on a travaillé n’a pas bien réussi. La preuve : on n’a pas gagné.» Mais cela, c’est une constante depuis la fin de la campagne européenne puisque le club doyen n’a gagné que 40 % de ses matches sur le territoire.

L’ESSAI DU 4-4-2, AVANT… QUOI?

Ces dernières années, sous la paire Strasser-Serredszum, le Fola pouvait changer de système un peu comme il voulait, quand il voulait, sans que son rendement ne s’en ressente particulièrement. Il y avait le système le plus traditionnel, le 4-2-3-1, avec deux ailiers de débordement et sa version 4-4-2 avec le faux meneur de jeu plus proche de la pointe, mais aussi le 4-1-4-1 des grandes occasions, plus défensif et qu’on sortait, donc, pour l’Europe ou les confrontations avec le F91 notamment.

Face à Mondorf, Serredszum n’a pas cassé les codes («On ne va pas réinventer le football, des systèmes, il n’en existe pas 50 non plus») mais envoyé un message fort en se privant des services de cette tour de contrôle qu’est Hadji qui donnait des caractéristiques bien spécifiques au jeu de l’équipe.

Avec une paire Seydi–Martin-Suarez, il fallait fonctionner différemment offensivement et pourtant, ce n’était pas le principal souci du staff technique, désireux de «régler les problèmes défensifs». Cela s’est fait plus sur le choix des individualités (lire plus loin) que sur la mise en place. Reverra-t-on, donc, ce 4-4-2 ci? «On ne peut pas dire que cela ait changé énormément de choses», poursuit Serredszum, blasé. «Entre le 4-4-2 ou le 4-1-4-1, ça dépend parfois de l’envie des joueurs aussi.»

UN GROS COUP DE SEMONCE POUR LES CADRES

Cyril Serredszum ne fait pas de chichi. Il avait grosso modo annoncé qu’il y aurait des décisions fortes à prendre au sujet de certains cadres qui ne donnaient pas entièrement satisfaction ces dernières semaines et il n’a pas fait dans la demi-mesure. Pas de Bernard, ni de Sacras derrière, pas de Muharemovic devant la défense, pas de Hadji en pointe. Spectaculaire coup de chiffon sur l’ardoise (lourde) de trois mois de compétition globalement très ratés et qu’il n’a pas peur d’assumer.

Surtout en ce qui concerne son avant-centre, qu’il a voulu toucher dans son orgueil. «Si on a mis Samir (Hadji) sur le banc, c’est pour lui faire comprendre qu’on attend plus de lui. J’espère qu’il a compris. J’espère que ça l’a fait réfléchir. Il doit être moins victime des défenseurs et de sa nonchalance.» On a surtout vu, aussi, que cela ne fonctionnait pas plus sans lui qu’avec lui, à l’heure actuelle. Hadji est entré à l’heure de jeu et a participé à la mi-temps qui a vu le Fola revenir au score et limiter les dégâts. «Mais il n’a pas réussi à marquer alors qu’il s’est créé des occasions», pointe son entraîneur, qui espère toutefois qu’il continuera à se préoccuper d’apporter sa masse dans l’axe, même si son jeu le pousse de temps à autre à dézoner sur les côtés.

Pour la plupart des autres «punis» de Mondorf, Serredszum sort aussi le martinet. Bernard et Sacras? «Les performances sportives mais aussi le comportement hors du terrain. Et le retour d’une certaine concurrence. Cela ne doit pas faire plaisir à certains, mais en fait, j’espère que cela sera le cas.» Muharemovic? Pas assez de place dans la catégorie non sélectionnable. Koçur? Son seul regret : «Vu ses productions, il aurait mérité d’y être», mais la solution retenue du 4-4-2 l’excluait un peu de la réflexion. Un point en moins pour ce système…

DE MOINS EN MOINS D’INDISCUTABLES

Fut un temps où l’épine dorsale eschoise était non négociable. Où l’on pouvait sans souci se pointer les yeux fermés au Galgenberg et annoncer la composition sans avoir besoin de regarder la feuille de match. Ce n’est plus vrai. De 7 à 8 titulaires indiscutables en 2015 ou 2016, on est tombé facilement à moitié moins aujourd’hui. Hym. Klein à la limite. Dallevedove aussi. Hadji, qui reviendra forcément. Le reste se bagarre pour intégrer ce cercle. «À l’époque, cela en énervait certains, admet Serredszum. Mais c’était logique et les paires constituées avaient des automatismes. Aujourd’hui, on a eu tellement de blessés qu’il a fallu changer les gars, de système. Bref, nos résultats sont logiques.»

ET LE FC METZ CRÉE DE NOUVEAUX SOUCIS

Dans ces conditions d’incertitudes sur les hommes et le système, avec ce besoin de retrouver de l’efficacité, un amical durant la trêve n’aurait pas été du luxe. Le FC Metz, repris par Frédéric Hantz, a annulé. Il faudra donc se contenter, pour préparer la venue de la nouvelle terreur, Hamm, d’entraînements. Serredszum, qui va travailler «les déplacements, la coordination, la qualité de centres et des ouvertures», espère «l’émergence de leaders qui parviennent à faire réagir ce groupe». Y a du boulot.

Julien Mollereau

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