Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’est le duo Cyril Serredszum–Serge Wolf qui remplacera Paolo Amodio et Emilio Lobo à la tête du Progrès Niederkorn. Ce qui valait bien quelques explications.
Pourquoi se séparer de Paolo Amodio ?
«Ce n’est pas quelque chose qu’on aime faire. Et ce n’est pas sans émotion qu’on a pris cette décision (NDLR : de se séparer du duo Amodio-Lobo)», a lancé d’entrée, jeudi, un Thomas Gilgemann qui a, une nouvelle fois, remercié les deux hommes pour le boulot effectué pendant près de deux ans.
Le directeur sportif du Progrès a continué : «Mais on a considéré que c’était le meilleur timing pour un tel changement si on veut continuer à prétendre à nos objectifs, à savoir finir dans le top 3 en BGL Ligue et réussir un beau parcours en Coupe.»
Et Gilgemann de pousser son explication : «On me dit que nous sommes tout de même toujours cinquièmes, à 6 points du leader. Mais avec seulement 10 points pris sur 21 ! Et là, on va affronter Mondorf, puis Dudelange en championnat. Avant de jouer Hostert en Coupe. Peut-être que ces trois rendez-vous se seraient bien passés et qu’on aurait alors décidé de ne rien changer. Mais si on s’était retrouvé avec un 10 ou 11 sur 27, tout en étant sorti de la Coupe ? On ne peut pas se le permettre.»
D’autant qu’à la question : avez-vous le sentiment que le groupe n’était plus vraiment derrière son entraîneur, le directeur a répondu : «Oui, certainement. Mais une telle décision repose sur un ensemble de choses. On ne pouvait pas se satisfaire du contenu de la 2e mi-temps vue au Fola lundi.» Et Gilgemann de prévenir ses joueurs : «Il est évident qu’ils ont une grande part de responsabilité dans tout ça. Ils sont au pied du mur et doivent avoir en tête que la fin de saison approche vite. Là, je ne suis pas content. Et il vaudrait mieux qu’on ne revoit pas une deuxième mi-temps comme celle du Fola…»
Tout le monde est prévenu !
Pourquoi Serredszum-Wolf ?
Les contacts ont été noués après le match à Esch lundi. «Même si quelque part, ils ont toujours été existants, comme avec pas mal de techniciens du pays. Pour ne pas s’y prendre à la dernière minute», glissait encore un Gilgemann qui expliquait : «Pourquoi eux ? Parce qu’ils ont autant le côté familial qu’on souhaite conserver que la touche pro qu’on recherchait aussi. Avoir un cadre pro dans une structure familiale, voilà un mix qui nous plaît bien.» Et puis… «Cyril (Serredszum) a passé sept ans au Fola comme co-entraîneur aux côtés de Jeff (Strasser). Il a connu deux titres, l’Europe… Et de l’autre côté, Serge (Wolf), lui aussi, connaît bien le foot luxembourgeois pour avoir évolué depuis 2010 au Swift.»
Un binôme ?
C’est Cyril Serredszum, présenté comme l’entraîneur principal, qui a choisi de bosser à la tête de l’équipe avec Serge Wolf, annoncé, lui, comme son adjoint. Mais leur rapport risque d’être moins hiérarchique, Thomas Gilgemann parlant même, lui, de coentraîneurs.
«On a déjà travaillé ensemble lorsque Serge était à Creutzwald et Forbach, et moi à Amnéville», expliquait Serredszum. «Quand on m’a sollicité, j’ai pensé directement à lui. Dans ma tête, on est un duo comme celui que je formais avec Jeff au Fola : deux coaches qui sont presque un binôme, avec une vision du jeu commune, les mêmes idées…»
Pour combien de temps ?
«Jusqu’en fin de saison mais avec une reconduction automatique en cas de qualification européenne. Que ce soit par le championnat ou la Coupe», expliquait le directeur sportif.
Serredzsum est employé à plein temps par le club, contrairement à Wolf. Et trois séances spécifiques pour les pros vont être désormais dispensées en matinée, en plus des séances habituelles. «Car si on veut avancer, il faut pouvoir aller plus loin! Comme je l’ai dit à Cyril, je veux qu’il se lève en pensant au Progrès et qu’il se couche en y songeant toujours», concluait Gilgemann.
Julien Carette
