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Milos Todorovic (Jeunesse) : «Bien sûr qu’ailleurs on gagne beaucoup plus»


«Le professionnalisme? Une chose est sûre : il faudra s'adapter», déclare Milos Todorovic (photo Julien Garroy)

BGL LIGUE Milos Todorovic, le capitaine de la Vieille Dame, vient de prolonger de deux saisons. Est-ce bien raisonnable? Oui, quand c’est le cœur qui dirige!

Le milieu de terrain récupérateur de 23 ans imagine encore un futur crédible à son club, malgré l’entrée assumée de plusieurs concurrents dans un modèle professionnel.

On réfléchit longtemps quand on a été formé au club, quand la Jeunesse propose de prolonger?

Milos Todorovic : Non. En vrai, j’ai déjà signé depuis le mois d’octobre, mais le club voulait attendre jusqu’à ce que les autres (NDLR : Lapierre, Steinbach, Sommer, Kyereh, Menèssou) aient aussi signé avant de le rendre officiel. Ils ont commencé avec Manu (Lapierre) et moi parce qu’on pouvait partir n’importe où, contrairement aux autres. Après, pourquoi ils m’ont proposé deux ans et pas une autre durée, je ne sais pas. Mais il a suffi de deux rendez-vous. Pour moi, la Jeunesse reste le plus grand club du Luxembourg et je suis très satisfait de ce qu’on a construit pour le moment.

Cela ne vous semble pas relever du feu de paille? Cela peut-il durer, malgré l’accession à une forme de professionnalisme chez la plupart des concurrents directs?

On se pose tous la question parce qu’on veut tous jouer le top, d’autant que je suis encore jeune. Mais ces six derniers mois, je crois qu’on a prouvé qu’on pouvait jouer le haut de tableau. Bon, on ne peut rien s’acheter avec ça et il faut attendre les matches retour pour en avoir la confirmation, mais le potentiel est clairement là. De toute façon, j’ai commencé à jouer ici à l’âge de 4 ans, donc même si on était aujourd’hui 3e ou 4e, et pas leader, j’aurais prolongé.

Vous pourriez gagner beaucoup plus ailleurs? Et cela a-t-il la moindre importance à vos yeux?

Bien sûr qu’on sait qu’ailleurs, au F91 ou au Progrès, on gagne beaucoup plus. Mais ce n’est pas une question que je me pose car d’ici deux ans, j’aurai fini mes études de sport et que l’argent, je le gagnerai avec mon travail. Je suis indépendant (sic) de l’argent qu’on peut gagner dans ce sport.

Le fait que tous les autres grands clubs se professionnalisent fait-il que vous avez peur, à terme, de voir votre club être totalement dépassé par les événements?

Tout dépend du financier. Nous, on a un président « normal ». On voit bien que les autres s’entraînent désormais le matin et pas nous. Est-ce que ce mode de fonctionnement est encore possible? Une chose est sûre, il faudra s’adapter à partir d’un moment. Je ne suis pas persuadé qu’on ait besoin du professionnalisme au Grand-Duché, ni même que nous ayons sur le pays assez d’investisseurs pour ça. Et si on regarde la première partie de championnat, nous sommes quand même devant tout le monde sans être pros. C’est donc que c’est possible. Mais il nous reste à prouver qu’on peut le faire sur plusieurs saisons et pas seulement sur une demie. Ah! si on tient sur plusieurs saisons…

Quelles seront les ambitions de la Jeunesse à la reprise, dans trois semaines?

Notre objectif reste le podium, mais on n’oublie pas qu’on a un planning favorable et qu’on ne rencontrera aucun des gros hormis le F91 (NDLR : mi-mars) durant les huit premières journées. Si on continue à être performant contre les équipes qui luttent pour le maintien et qu’on aborde le dernier mois en étant toujours premier…

Récemment, la FLF a envoyé une question référendaire aux clubs leur demandant s’ils souhaitaient une modification de la législation sur les prêts de joueurs. S’ils répondent oui, la Jeunesse, qui compte énormément de joueurs prêtés par le F91 (Er Rafik, Klica, Natami, Pedro…), pourrait se retrouver dans une sacrée panade. Cela vous inquiète-t-il?

Ce ne sera pas facile effectivement. On n’aurait droit qu’à deux joueurs prêtés par équipe et nous on en est à six. Pas facile de remplacer quatre garçons, surtout quand ils viennent majoritairement du secteur offensif. Après, ce serait en été, et on pourrait recruter plus largement… en fonction de nos moyens. Alors je n’ai pas l’impression que cela nous tirerait en arrière.

Où voyez-vous votre club, dans deux ans?

Mon but, d’ici aux deux prochaines années, ce serait d’avoir gagné un ou deux titres et que l’on reste dans le top 4 en championnat. Mais c’est difficile d’en être sûr. Tellement de choses peuvent se passer.

Et s’il se passe des choses un peu plus désagréables qu’une première place à mi-championnat, il sera temps de penser à vous?

Ah ben, si on en vient à jouer le maintien, voire qu’on se retrouve en PH, ce à quoi je ne crois pas une seconde… Je ne vais pas vous dire non plus que je vais rester toute ma vie à la Jeunesse. C’est impossible à dire ce que je ferai dans le futur. Je sais juste que les fans sont vraiment très fiers de voir un capitaine qui a fait toutes ses classes dans le club. Ça leur tient à cœur et à moi aussi. Mais j’ai encore en tête de retrouver un jour la sélection et s’il faut partir pour ça… À un moment, il faut aussi savoir penser à soi.

Entretien avec Julien Mollereau

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