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Pourquoi Muller doit réussir son meilleur Wimbledon


"Je ne peux être que content de ce que j'ai fait jusqu'à présent... même si je sens que je peux faire mieux." (Photo DR)

Le numéro 1 luxembourgeois entame aujourd’hui des Internationaux de Grande-Bretagne qui ne lui ont jamais véritablement souri par le passé. Mais cette édition 2016 pourrait bien être celle qui verra le gaucher du Spora réussir sa plus belle histoire sur l’herbe du plus prestigieux tournoi du monde.

Si le gazon a toujours été une surface qui convenait à Gilles Muller, il n’a pour autant jamais réussi à survivre à la première semaine de Wimbledon. Son meilleur résultat ? Un troisième tour en 2011 (battu par Nadal) et en 2005 (défaite contre Gasquet, après avoir vaincu Nadal). Il pourrait bien faire mieux lors de cette édition 2016.

Il n’avait jamais réussi une telle saison sur herbe

Finaliste à ‘s-Hertogenbosch, quart de finaliste au Queen’s et demi-finaliste à Nottingham. Voilà le bilan de «Mulles» sur les trois semaines qui séparent Roland-Garros des Internationaux de Grande-Bretagne. On n’ira peut-être pas jusqu’à dire qu’il tient la forme de sa vie, mais on connaît bon nombre de joueurs qui rêveraient d’une telle préparation à la troisième levée du Grand Chelem. Surtout qu’il a fait rouler quelques têtes importantes, tels David Ferrer, John Isner, Ivo Karlovic et Alexandr Dolgopolov, tous têtes de série à partir de ce lundi sur le gazon londonien.

Reste à voir maintenant s’il n’a pas trop joué, mais sincèrement on ne le pense pas. Certes, beaucoup de ténors ont peu fréquenté les tournois depuis Roland (un seul tournoi pour Andy Murray, par exemple), voire pas du tout (c’est le cas de Novak Djokovic), préférant s’économiser, mais ils avaient tous eu droit à une autre saison sur terre battue que celle du Luxembourgeois (qui s’est résumée à deux matches, un à Monte-Carlo et un autre à R-G).

Physiquement, il semble au top

«J’ai beaucoup travaillé pour préparer la saison sur gazon», expliquait Gilles Muller après sa finale perdue aux Pays-Bas, voici 15 jours. Et le boulot effectué avec Frank Eicher, son préparateur physique, paie. Ces dernières semaines, il a été impressionnant sur ce plan-là. Mercredi à Nottingham par exemple, face au Russe Mikhail Youzhny, il a continué à attaquer dans le troisième set, alors que son adversaire était, lui, cuit, pour remporter ce qui fut un véritable combat de 2h38 de jeu.

C’est assurément une donnée importante quand on s’apprête à jouer des rencontres en cinq sets, sans jeu décisif dans la cinquième manche. Qui plus est quand l’une de vos principales armes est votre service et qu’il doit rester au niveau durant toute la rencontre.

Mentalement, il est bien

«Mulles» l’a dit après le tournoi de Rosmalen, il a fortement travaillé l’aspect mental. «Par le passé, j’ai parfois beaucoup trop pensé à mes défaites. J’ai eu un peu pitié de moi…», avait-il expliqué. Aujourd’hui, grâce au travail réalisé en collaboration avec la psychologue Marie Lanners, il a «dépassé cette phase de pitié», avait-il ajouté. «Après Roland, je me suis dit que ma saison commençait véritablement maintenant. Comme si je repartais de zéro.» Et tout cela a porté ses fruits. On l’a souvent vu ces derniers jours. Le plus bel exemple est certainement sa superbe victoire face à John Isner au Queen’s et la dizaine de balles de match sauvées ce jour-là.

Après, tout n’a pas non plus toujours été parfait. Il a raté sa finale à ‘s-Hertogenbosch, a connu une sorte de trou noir après avoir été breaké par Bernard Tomic (ATP 19) en quart au Queen’s et une baisse de régime dans le troisième set face à Pablo Cuevas (ATP 25) en demi-finale, vendredi. Mais il a été tellement énorme le reste du temps qu’on ne peut qu’y croire.

Il a l’expérience de l’an passé

«J’étais vraiment en super forme pour Wimbledon et surtout pour Flushing Meadows, mais je n’ai pas su gérer la pression que je m’étais placée moi-même sur les épaules. À New York, j’ai d’ailleurs sans doute vécu ma plus grosse déception depuis très longtemps. Car j’étais prêt comme jamais…» Voilà ce que disait le 18 mai dernier Gilles Muller à propos de sa saison 2015. On peut se rappeler qu’il avait été sorti dès le premier tour lors de ces deux tournois. Après avoir bien résisté à Jo-Wilfried Tsonga (défaite en cinq sets) à Londres, il avait sombré contre le Belge Ruben Bemelmans à New York.

En garçon intelligent qu’il est, le gaucher du Spora a forcément appris de son année 2015. Et on peut espérer qu’il ne commettra plus les mêmes erreurs.

Il n’a pas un si mauvais tableau que ça

Le Colombien Santiago Giraldo (voir ci-dessous), 129e au classement ATP, ne devrait pas être un écueil si compliqué à franchir. En cas de qualification, «Mulles» devrait retrouver sur sa route Pablo Cuevas (25e), son bourreau de vendredi à Nottingham, avec lequel il a fait plus que jeu égal durant la majeure partie du match.

Le voir arriver au troisième tour est donc envisageable. À ce stade, il est censé retrouver le Japonais Kei Nishikori, sixième mondial et cinquième tête de série. Un Nishikori qui a avoué ce week-end en conférence de presse qu’il n’était pas encore à 100% après la blessure qui l’a obligé à jeter l’éponge en huitième de finale à Halle. Il a aussi confirmé que le gazon n’était pas (encore) sa meilleure surface…

De quoi donner de l’espoir à ses futurs adversaires, dont on l’espère Gilles Muller…

Julien Carette

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