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[Tennis] Gilles Muller ou tout l’art de rebondir après un échec


Gilles Muller, c'est une capacité à se remettre constamment en question, une envie de continuer à progresser. (Photo Julien Garroy)

Éliminé au premier ou au deuxième tour des sept derniers tournois du Grand Chelem, le n°1 luxembourgeois a, à chaque fois, signé une grande performance après ces échecs.

« J’ai joué un tournoi solide avec trois très bons matches en termes d’attitude et de gestion des moments importants. J’ai bien su rebondir après mon mauvais US Open. C’est une bonne chose, même si j’aurais bien évidemment aimé aller encore un peu plus loin dans ce tournoi. » Voilà ce que déclarait Gilles Muller il y a huit jours après son élimination contre Dominic Thiem en quart de finale du Moselle Open, à Metz.

mullerCe n’est pas la première fois que l’actuel 37e du classement ATP réussit à «rebondir» ainsi. Il en est même coutumier puisqu’il y est parvenu après chaque Grand Chelem depuis Roland-Garros 2015, soit sept levées et près d’un an et demi ! Car si à chaque fois, de son propre aveu, «Mulles» a «raté» son rendez-vous en Grand Chelem (des éliminations aux 1er et 2e tours), il a toujours réussi à signer un gros résultat dans la foulée, lors du tournoi qui suivait cet échec.

Il a même, à chaque fois, atteint au moins les demi-finales, à une exception près : le tournoi de Metz qui suivait voici un an l’US Open. Il y avait été sorti … en quart de finale, mais avait ensuite atteint le dernier carré dans un tournoi de Tokyo encore mieux coté que le rendez-vous messin (il avait été éliminé par un Stan Wawrinka qui allait dans la foulée remporter la timbale). Un tournoi de Tokyo qui commencera dans la nuit de dimanche à lundi.

L’analyse pour comprendre ses fautes

Mais revenons-en aux performances obtenues par le n°1 luxembourgeois. Comment expliquer de tels résultats après des contre-performances? Bon nombre de facteurs entrent certainement en jeu dans l’équation. Comme la qualité des tournois. Beaucoup (Rosmalen, Newport, Sofia, Atlanta, Metz, …) ne sont, en effet, «que» des ATP 250, soit la catégorie la plus basse du circuit ATP. L’absence des meilleurs joueurs du monde, qui, généralement, se reposent dans ces périodes-là après avoir été loin dans les Grand Chelem, a sans doute aussi son importance.

Mais l’élément principal tient certainement à la personnalité de Gilles Muller. À sa capacité à se remettre constamment en question, à son envie de continuer à progresser. Ce n’est pas pour rien si, à 33 ans, il joue le meilleur tennis de sa carrière.

Comme il l’a souvent expliqué, il a notamment fait appel à Marie Lanners, une psychologue du sport, qui est également coach mental professionnel, spécialisée en performances sportives, pour l’aider. Les deux effectuent régulièrement des séances ensemble, comme ce fut le cas début septembre après son revers face à Gaël Monfils, au premier tour de Flushing Meadows.

Si Marie Lanners ne peut pas parler spécifiquement d’un Muller avec qui elle collabore depuis décembre 2014, elle peut quand même nous éclairer sur la manière dont fonctionne un athlète de haut niveau comme l’est «Mulles». Et sur ce qu’il faut mettre en place pour «rebondir» comme le n° 1 luxembourgeois réussit à le faire. « Quand on rebondit après un échec, c’est qu’on a réussi à surpasser celui-ci », explique-t-elle. « Ce que je fais avec tous les athlètes qui travaillent avec moi, c’est qu’on analyse pour voir ce qu’il s’est passé. Afin de reproduire ce qui a bien fonctionné, mais aussi de corriger les expériences négatives. Pour y arriver, on regarde les ressources dont l’athlète a besoin et on cherche celles-ci dans les expériences de réussite de sa vie, de son passé, avant d’essayer de les activer sur le plan sportif. »

Un travail très important pour continuer à avancer. « Si on n’analyse pas les choses, on les reproduit avec leurs mauvais côtés. Par contre, effectuer un débriefing mental vous permet de rebondir et souvent plus haut que par le passé. Comprendre ses fautes permet d’appréhender la compétition suivante avec plus de confiance, de construire cette dernière. On est plus fort du fait qu’on a compris ce qui n’a pas marché. Et on est donc plus motivé pour le prochain challenge, on aborde celui-ci avec une motivation accrue. Après, plus la compétition est importante en termes d’enjeu et d’attente, plus l’analyse peut être approfondie .» Et plus le rebond peut être conséquent.

Julien Carette

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