Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Mandy Minella (WTA 103) a brillé mardi soir devant un public tout acquis à sa cause, mais cela n’a pas suffi pour venir à bout d’une Andrea Petkovic qui a su laisser passer la «tempête Mandy» pour l’emporter (6-1, 5-7, 4-6).
Il n’a pas manqué grand-chose à la joueuse eschoise. Sans doute un tout petit peu de réussite dans la deuxième manche.
Jamais en treize participations Mandy Minella n’avait réussi à franchir le premier tour du tableau final du Luxembourg Open. Mardi soir, elle n’est pas passée très loin d’y parvenir. Le Grand-Duc Henri et son fils Guillaume ne s’y sont pas trompés, venant la féliciter à même le court pour sa prestation. Devant une salle de Kockelscheuer remplie aux trois quarts et largement acquise à la cause de l’Eschoise, on a assisté à un match en trois actes.
UN 1er SET ÉBLOUISSANT DE MINELLA
«J’ai vraiment super bien commencé cette rencontre et j’ai évolué à un niveau véritablement exceptionnel dans la première manche», lançait en conférence de presse une Mandy Minella qui portait la déception sur son visage. Et c’est vrai qu’elle a montré à son public luxembourgeois à quel point elle joue bien depuis quelques mois.
Agressive à souhait, elle réalisa un double break d’entrée, plaçant la tête de son adversaire, Andrea Petkovic, sous l’eau directement. Et elle l’y a maintenue, grâce à de grands coups droits puissants, tout le long d’une manche dominée de la tête et des épaules et décrochée au final 6-1.
LE TOURNANT DANS LE 2e SET
Sans enlever de mérite à la prestation de Minella, il faut aussi préciser que son adversaire allemande arrivait à Luxembourg sans vrai point de repère. Blessée à la mi-septembre à Tokyo, elle n’avait plus foulé un court en compétition depuis. «Elle a eu beaucoup de mal à rentrer dans sa rencontre, n’étant pas en confiance et semblant un peu perdue, expliquait son entraîneur belge, Simon Goffin. Mais Andrea a su se battre pour rester dans la partie et attendre que Mandy baisse un peu de régime, alors qu’elle-même parvenait enfin à se relâcher enfin, bouger correctement et mieux frapper.»
Un moment de la rencontre que l’on peut situer en milieu de deuxième manche et qui fut certainement le tournant du match. À 3-2 en sa faveur, Minella eut une balle de break sans parvenir à la convertir. Il s’ensuivit quelques jeux où on a senti un tournant dans cette rencontre. Les deux filles eurent la possibilité de prendre le dessus et c’est Petkovic qui réussit à tirer les marrons du feu en faisant le break à 5-5 pour l’emporter 5-7.
«À partir du milieu de ce set, on a vraiment assisté à un tout autre match», reprenait la joueuse eschoise. Mais à ce moment-là de la rencontre, je possédais encore de la fraîcheur. Et je regrette la balle de break que j’ai laissé échapper à 3-2. J’aurais dû la jouer de manière plus agressive. Si je fais 4-2, même si on ne sait jamais ce qu’il peut se passer en tennis… »
MINELLA CRAQUE, PETKOVIC PAS
«Physiquement, j’ai baissé de régime sur la fin. Mais ce n’est pas dû à la blessure au fessier que j’ai contractée la semaine dernière à Linz. Cependant, ce petit coup de mou est sans doute ce qui a fait la différence face à Andrea», expliquait encore une Minella qui a certainement raison. L’Allemande, galvanisée par le gain du set puis d’un break réalisé d’entrée de troisième manche, ne lâchait plus l’affaire. «Elle a élevé son niveau de jeu de manière incroyable dans la dernière manche. Elle jouait proche de sa ligne de fond et profitait de la moindre balle trop courte pour attaquer. Et pendant ce temps-là, moi, je ne faisais que courir», continuait la 103e joueuse mondiale.
Même le public, qui poussait alors Minella comme jamais, ne parvenait pas à changer la physionomie de la rencontre. Petkovic l’emportait 6-4, se qualifiant pour le deuxième tour. «Ce n’est pas le fait d’être passée à côté de la qualification qui me déçoit aujourd’hui, ce sont plutôt les occasions que j’ai manquées», concluait Minella.
Ce qui ne doit pas empêcher de dire qu’elle a livré une très belle rencontre face à une ancienne joueuse du top 10 mondial.
Julien Carette
