Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Comme chaque mercredi, l’ancien sélectionneur du Luxembourg Guy Hellers pose son regard sur le foot local et international. Ça pique, c’est passionné et ça vibre football ! Morceaux choisis…
«Becca ne serait pas Becca s’il laissait le champ libre à son rival»
Dans la hotte de Flavio Becca, la possibilité de retrouver un club allemand, le FC Kaiserslautern, est désormais réel. Le mécène a soumis un projet et l’offre financière qui va avec auprès du club allemand. Il faut savoir que ce dernier connaît des moments délicats au niveau de sa trésorerie. À peine arrivé, Becca se lance dans un ultimatum –tiens donc– concernant un membre du conseil consultatif. Afin de valider son offre, il souhaite qu’une personne de ce conseil démissionne. Et le jour fatidique pour cette démission, c’était lundi, le 6mai. Mais voilà, Becca tombe sur un os. La personne en question est coriace, ne cède pas d’un iota et arrive à mettre Flavio Becca hors-jeu. Eh oui, même à Becca, cela arrive. Mais en connaissant un petit peu le mécène Becca, je me doute qu’il n’a pas dit son dernier mot. Flavio Becca est certes un homme d’affaires avisé et sans pitié envers ses interlocuteurs, mais dans un club tel que Kaiserslautern, il y a aussi beaucoup d’émotions qui jouent un rôle lors des négociations, ce que lui ne peut peut-être pas comprendre. Construire des bâtiments ou des villes entières, c’est une chose, reconstruire un club tel que le Kaiserslautern en est une autre. Pour Becca, reprendre le club avec ses conditions à lui serait une bonne affaire. Question football, c’est une adresse intéressante avec des fervents supporters, son stade et sa tradition. Becca serait en mesure de redorer le blason de ce club qui végète en 3e Bundesliga et l’amener au fur et à mesure en Bundesliga. Mais Kaiserslautern, ce n’est ni l’Excelsior Virton ni le F91 Dudelange, et encore moins le Swift Hesperange. Un club professionnel tel que le FC Kaiserslautern jouit d’une grande couverture médiatique et un immense engouement populaire. Je me demande si un Flavio Becca souhaite un tel tam-tam autour de sa personne et de son entourage. Je ne crois pas que la messe soit dite, mais je vois plutôt Becca retourner dans l’arène. Becca ne serait pas Becca s’il laissait champ libre à son rival. Affaire à suivre…
«Si les joueurs du Progrès avaient voulu boycotter leur entraîneur…»
Le F91 poursuit tranquillement son ascension vers le titre. Les joueurs de Toppmöller gagnent facilement contre Rosport, néanmoins sans panache. Dommage que le spectacle proposé, une fois n’est pas coutume, par le F91, ne soit pas à la hauteur des qualités et du talent présents dans l’équipe de la Forge du Sud.
Dans l’année de son centenaire, le Progrès aurait voulu frapper fort en visant le titre. En fin de compte, les hommes de Marochi peuvent s’estimer heureux s’ils décrochent une place européenne. La prestation contre le Racing, surtout en deuxième mi-temps, n’était pas digne du Progrès. Lamentable. Les joueurs, s’ils avaient voulu boycotter l’entraîneur, n’auraient pas pu faire mieux… Y aura-t-il une réaction lors du prochain match contre la Jeunesse? Je le leur souhaite, mais j’en doute. La composition d’équipe contre le Racing et, surtout, les changements effectués par Serredszum me font dire qu’il y a un sérieux problème au niveau du vestiaire. À mon avis, l’homme responsable du sportif, Thomas Gilgemann, doit déjà être en train de prendre langue avec l’un ou l’autre entraîneur et sonder le terrain en fonction de la saison prochaine.
Retrouvez l’intégralité de la chronique de Guy Hellers tous les mercredis dans notre édition papier.
