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Cour grand-ducale : entre démissions, estimation et nominations


Il se dit dans les coulisses du gouvernement que certains frais de la Cour seraient jugés exorbitants et plus soutenables. (Photo illustration LQ/Julien Garroy)

Décidément, la Cour grand-ducale fait encore parler d’elle. Et cette fois, c’est pour démentir dans un communiqué une information de Business Insider sur sa fortune. Cela change des démissions alors que l’on attend des nominations.

Le communiqué de la Cour grand-ducale qui dément la valeur du patrimoine en possession des souverains émanait du service presse et communication de la Cour et non pas du maréchalat, contrairement à l’usage, dans de telles circonstances, s’agissant de la personne du chef de l’État. Cette incongruité, du moins ce qui pourrait paraître comme telle, est justifiée par le maréchal de la Cour, Lucien Weiler : « C’est le maréchal qui est derrière cette formulation. On voulait faire quelque chose pour la forme, pour faire passer le message sur les réseaux sociaux. Le maréchal cautionne la véracité de ce qui est dit dans ce communiqué », nous affirme-t-il.

Le communiqué remet en cause des affirmations publiées par le site d’informations économiques américain Business Insider qui plaçait le Grand-Duc en deuxième position des monarchies les plus riches d’Europe avec une fortune estimée à 3,55 milliards d’euros. Business Insider France évoquait 4 milliards.

« Les chiffres annoncés depuis des années dans certaines publications relatives à la fortune de la Cour grand-ducale, relèvent de la pure fantaisie. Ladite fortune ne s’élève en réalité, qu’à un infime pourcentage des chiffres récemment colportés », dit le communiqué laconique de la Cour à la suite de cette publication reprise dans la majorité des médias du pays.

« Quelle est la définition d’infime ? », interroge le maréchal de la Cour, Lucien Weiler, sans pour autant donner de réponse ou un chiffre qui l’illustre. C’est un synonyme de dérisoire, insignifiant, minuscule et négligeable pour répondre à sa question. Quelque chose qui est très petit par ses dimensions, sa valeur, selon le Larousse.

On peut donc estimer la fortune du Grand-Duc dans une fourchette allant de 1 à 5 % pour rester dans les clous de la définition d’un infime pourcentage donc au maximum 175 millions d’euros. Mais la Cour ne communique pas sur sa fortune. « La fortune est très modeste. Nous avons voulu réagir car cela fait maintenant une quinzaine d’années que l’on nous jette des milliards à la tête et on a dit « ça suffi » », explique le maréchal pour justifier le communiqué. « Tout le monde sait que plusieurs châteaux appartiennent à la Cour dont Fischbach et Cabasson et la forêt du Grünewald alors que le palais et le château de Colmar-Berg appartiennent à l’État. Que vaut le château de Fischbach si personne ne l’achète ? Il ne vaut rien ! », nous explique Lucien Weiler.

N’en demeure pas moins que ledit communiqué n’affiche pas l’entête du maréchalat et personne ne sait aujourd’hui qui se trouve officiellement à la tête du service presse et communication sinon la Grande-Duchesse Maria Teresa qui visiblement éprouve toutes les peines du monde à s’entendre avec ceux qui occupent cette fonction.

Des frais surprenants

La très populaire épouse du chef de l’État vient de se séparer de Véronique Poujol, comme le révélait Paperjam le 10 juillet dernier. Elle occupait le poste de première conseillère auprès de Maria Teresa, en charge de l’accompagnement de ses projets humanitaires, sociaux et éducatifs. La responsable de la communication, Monique Feidt, l’avait précédée, en démissionnant après trois ans de bons et loyaux services. Le carrousel se met en branle à un rythme régulier en ce qui concerne tous les personnels de l’entourage de la Grande-Duchesse. À tel point que le gouvernement rechigne désormais à prendre en charge les frais de licenciement toujours accompagné de la très diplomatique formule « d’un commun accord » pour justificatif.

Il se dit aussi dans les coulisses du gouvernement que d’autres frais seraient jugés exorbitants et plus soutenables alors que la Cour vient d’adresser une facture de 139 000 euros au gouvernement pour le seul achat des fleurs à l’occasion des obsèques du Grand-Duc Jean. L’État, qui s’était engagé à payer 50 % des frais, hésite. La somme, il est vrai, est énorme. Le Premier ministre, Xavier Bettel, n’a pas pu nous confirmer ce montant. Se trouvant à l’étranger, il nous a assuré ne pas avoir « les chiffres en tête ».

Reste que des postes sont toujours vacants à la Cour. Celui de responsable de la communication mais aussi celui de directeur de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse, Mike van Kauvenbergh ayant jeté l’éponge après un an d’exercice. L’aide de camp de la Grande-Duchesse, Philippe Majerus, est pressenti pour reprendre la tête de la fondation.

Geneviève Montaigu

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