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Differdange : séquestré et menacé, le dealer a fini par tout déballer à la police


Plus d’une fois, un dealer de Differdange s’était fait extorquer sa marchandise. C’était une victime facile… jusqu’au jour où il a tout déballé à la police.

C’était le 25 janvier 2015, quand le SREC Esch reçut l’appel du commissariat de police de Differdange : en promenant un chien, un jeune homme de 24 ans venait de se faire enlever. Quatre personnes l’auraient embarqué dans une VW Golf. Elles l’auraient frappé, blessé de deux coups de couteau dans la jambe, puis sur la banquette arrière, avec le couteau sous la gorge, forcé d’appeler son ami pour lui annoncer leur arrivée. Cet ami qui a immédiatement reconnu être impliqué dans le trafic de drogue était vraisemblablement l’objectif de l’enlèvement.

De l’enquête policière, il ressort que ce n’est pas la première fois que ce dealer est victime. En un mois de temps, il subissait sa troisième attaque. Aux policiers il a aussi raconté avoir été attiré dans un piège à l’été 2012. Dans un appartement à Audun-le-Tiche alors qu’on lui avait proposé d’acheter 1 kg de marijuana, on l’aurait séquestré avant de tenter de lui extorquer 20 000 euros ainsi que sa propre marchandise. Sous les menaces d’une machette et d’un fer à repasser chaud, ses ravisseurs lui auraient volé la clé de son appartement. Il avait fini par lâcher sa planque : le Pakebierg à Belvaux où il avait caché 500 g de marijuana près d’un sentier pédestre. Pour ressortir vivant, le dealer avait aussi dû lâcher 3 000 euros.

« Ils ont franchi la limite »

Une autre attaque avait eu lieu le 29 décembre 2014 au soir. Dans son appartement à Differdange, plusieurs individus avaient débarqué. Ils l’auraient menacé avec une arme avant de repartir avec 2 kg de marijuana et 8 000 euros de liquide ainsi que plusieurs sacs à main Gucci. Le 23 janvier 2015 de nouveau chez lui, il s’était fait détrousser une Playstation, deux colliers d’une valeur totale d’environ 6 500 euros et entre 200 et 700 g de marijuana. Après cette dernière attaque il s’était réfugié chez son ami. Mais ils avaient dû repasser à son appartement pour promener le chien. La suite, on la connaît…

«Ils ont vraisemblablement séquestré et attaqué le dealer en raison d’une facture impayée, analysait mardi l’enquêteur. C’était une victime facile. Comme elle menait son trafic de drogue illégal, ils pensaient qu’elle ne se manifesterait pas à la police… Mais ils ont franchi la limite.» Trois attaques en un mois, c’était trop. Le dealer avait fini par tout déballer à la police.

Depuis mardi matin, six hommes âgés entre 27 et 33 ans et en partie bien connus par la justice comparaissent donc devant la 13e chambre criminelle. Lors de leur arrestation au printemps 2016, certains détenaient un pistolet ou transportaient des couteaux à cran d’arrêt. Le principal prévenu, qualifié de «chef» par l’enquêteur, a été arrêté en Belgique lors d’un contrôle de police. Parce que le trentenaire s’était rebellé et avait pris en otage une policière, il purge actuellement une peine à Arlon. Mais comme les quatre autres prévenus présents pour l’ouverture du procès, il conteste la plupart des infractions.

Les débats s’annoncent longs. Après l’enquêteur, six autres témoins sont appelés à témoigner. Suite du procès ce mercredi après-midi. Au total six audiences sont prévues.

Fabienne Armborst

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