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 En Italie, tempête autour d’un skipper député… depuis son bateau


Drôle de conception de la démocratie parlementaire pour le député MS5 italien, Andrea Mura (Photo : archives AFP).

La tempête gronde en Italie autour d’Andrea Mura, skipper élu en mars député du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et convaincu que la nouvelle manière de faire de la politique prônée par son parti ne nécessite pas sa présence au Parlement.

Selon le site OpenPolis, qui recense l’activité des parlementaires, Adrea Mura se rend moins d’une journée par semaine à Rome et a manqué plus de 96% des séances parlementaires depuis son élection en mars comme député de Sardaigne. « L’activité politique ne se mène pas seulement au Parlement. On peut aussi le faire sur un bateau », a-t-il tranquillement expliqué dans une interview à un quotidien local sarde, se disant avant tout « un ambassadeur de valeurs ».

Ainsi, il compte bien faire passer son message sur la défense des océans pendant la prochaine Route du Rhum en novembre. Avec son monocoque « Vento di Sardaigna », il concourt dans la catégorie « Rhum », comme en 2010 (1er) et en 2014 (2e). Selon lui, sa présence est d’autant moins indispensable à Rome que la coalition M5S-Ligue (extrême droite) dispose d’une majorité confortable à la Chambre des députés. Pour autant, il n’a pas renoncé à son indemnité de parlementaire: « J’y pense… Mais j’aurais gagné beaucoup plus si j’avais continué à être un skipper à plein temps ».

Et il n’est pas le plus absentéiste des élus…

Même s’il n’est pas le plus absentéiste des élus, ses déclarations n’ont pas été du goût de son parti. « S’il veut continuer à se consacrer en premier lieu à d’autres activités, dédaignant le mandat que les citoyens lui ont donné, il n’y a qu’un moyen: il doit démissionner », ont écrit les chefs de groupe parlementaire M5S dans un communiqué. Mais son manque d’intérêt pour l’activité parlementaire est également partagé par Davide Casaleggio, l’une des éminences grises du M5S, fondateur de Rousseau, la plateforme de démocratie directe du mouvement. Ce dernier a fait scandale cette semaine en déclarant dans une interview que le Parlement allait bientôt devenir « inutile ». « Aujourd’hui, grâce à internet et aux technologies, il y a des outils de participation qui sont bien plus démocratiques et efficaces en terme de représentation populaire », a-t-il estimé. « Le renversement de la démocratie représentative est inévitable », a-t-il ajouté.

AFP et Le Quotidien

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