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Frontaliers : Pierre Cuny réclame un jour de télétravail par semaine


Pour s'assurer du respect des seuils autorisés, "le télétravail doit lui-même innover en s’installant dans des espaces de coworking adaptés, agréables et multiservices", estime Pierre Cuny. (illustration Hervé Montaigu)

Pierre Cuny, maire de Thionville et président de la communauté d’agglomération Portes de France – Thionville qui voit chaque jour des milliers de ses travailleurs passer la frontière, a publié mercredi une tribune pour réclamer un jour de télétravail hebdomadaire.

La mobilité transfrontalière est devenue un sujet central ces dernières années, puisque plus de 100 000 frontaliers français se rendent quotidiennement au Grand-Duché pour y travailler.

Mais par l’A31, les routes secondaires et le train, tous les usagers connaissent la même galère d’une saturation des réseaux. « De plus en plus font d’ailleurs le choix de quitter leur vie professionnelle au Luxembourg, épuisés par ces trajets inconfortables, stressants et à la régularité incertaine », constate Pierre Cuny.

Si les projets d’infrastructures plus adaptées sont mis sur la table, leur concrétisation demeure floue. La région Grand Est entend doubler sa capacité ferroviaire. L’État français veut engager le chantier de l’A31bis, tandis que les collectivités misent sur le covoiturage et relancent l’idée d’un monorail au-dessus de l’A31. Autant de solutions qui « demandent inévitablement du temps et de l’argent ». En plus d’âpres débats…

« Le Luxembourg est prêt à cela »

Dans sa tribune, le maire de Thionville et président de la Communauté d’agglomération pose l’alternative la plus rapide à mettre en œuvre, selon lui : le télétravail.

« La route est saturée ? La route pollue. Télétravaillons ! Quelques heures le temps que la route soit dégagée ou bien un jour par semaine comme un répit bienvenu », milite Pierre Cuny, arguant qu’ « une journée de trafic de l’A31 produit mille fois plus de gaz à effet de serre que les rejets atmosphériques des usines de nos territoires ».

Encore faut-il réussir à calquer une même mesure sur des législations différentes. L’édile propose de s’inspirer du dernier accord fiscal passé entre les deux pays voisins, prévoyant un seuil de 29 jours de travail autorisé en France pour un salarié d’une entreprise luxembourgeoise sans toucher au statut fiscal.

Le travail délocalisé diffère toutefois du télétravail, « qui doit être considéré à part entière et doit répondre à un régime juridique adapté », soutient Pierre Cuny. C’est en ce sens qu’il réclame « un seuil d »un jour par semaine de télétravail autorisé entre le Luxembourg et la France sans remise en question du statut fiscal et social de l’employé ».

« Le Luxembourg est prêt à cela », affirme-t-il. « Les responsables politiques me le confirment régulièrement. » Reste la France qui « doit innover sur cette question », juge l’élu mosellan.

LQ

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