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Jean Asselborn: « la question de Jérusalem ne peut être réglée de façon unilatérale »


Le ministre des affaires étrangères et européennes n'a pas pu se rendre à Bruxelles lundi matin (photo: le Quotidien)

Ce lundi, Benjamin Netanyahu rencontrait les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE à Bruxelles. Dans une question parlementaire « urgente » posée à Jean Asselborn, le député Claude Adam (les Verts), s’inquiétait de la position prise par le gouvernement sur le conflit opposant la Palestine à l’État d’Israël.

Alors que l’annonce de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël fait débat depuis le 7 décembre, le premier ministre israélien était invité ce lundi à Bruxelles. Une première depuis la visite de Shimon Peres, en 1995. Dans sa question parlementaire, Claude Adam rappelait que la reconnaissance a suscité une réaction vive au Moyen-Orient, dont l’appel du Hamas à une nouvelle intifada.

Il rappelait également que « du point de vue de l’UE, cette visite ‘européenne’ se déroulera sur fonds de démolitions d’infrastructures et de résidences palestiniennes par l’armée israélienne dans la zone C de la West Bank », ajoutant qu' »au moins 400 projets ont été détruits depuis la nomination de Monsieur Netanyahu comme Premier ministre en 2009″.

Enfin, il soulignait que « le rapport sur le cadre juridique de l’occupation du territoire palestinien, du rapporteur spécial des Nations Unies Michael Lynk, publié le 23 octobre 2017, conclut qu’Israël va à l’encontre du droit international et qu’il constate des violations des droits humains et de la loi humanitaire ».

Quelle position du gouvernement?

A l’occasion de cette rencontre, il paraissait important pour le député que Jean Asselborn interpelle Benjamin Netanyahu à ce sujet. Mieux, « qu’il lui lance un appel à respecter le droit international et les droits humains ». Si, selon un communiqué du gouvernement, le ministre n’a pas pu se rendre à cette rencontre « en raison de perturbations du trafic aérien liées aux conditions météorologiques », ce dernier s’est toutefois positionné sur la question.

Selon lui, la Haute Représentante-Présidente de la Commission de l’Union européenne (HRVP) Federica Mogherini, « va présenter les positions communes européennes », concernant « l’ensemble des sujets politiques importants pour l’UE en relation avec Israël, dont le respect des droits de l’Homme et du droit humanitaire international dans les Territoires palestiniens sous occupation israélienne ».

Il ajoute dans sa réponse que pour « assurer un bon équilibre dans les relations européennes avec le Proche-Orient, la HRVP a pris l’initiative d’inviter le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à rencontrer les Ministres des Affaires étrangères de l’UE à l’occasion du Conseil Affaires étrangères en janvier 2018 ».

Concernant le rapport de Michael Lynk, Jean Asselborn assure que le sujet a déjà été soulevé avec les autorités israéliennes, et que la Belgique, la France, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, le Danemark, la Suède et le Luxembourg ont « demandé à Israël, la restitution de matériel confisqué ou des compensations après le démantèlement ou la destruction l’été dernier de salles de classe en préfabriqué et de panneaux solaires qu’ils avaient financés en faveur de communautés palestiniennes vulnérables en zone C de la Cisjordanie ».

Enfin, le ministre des Affaires étrangères et européennes a renvoyé le député à un communiqué du 7 décembre, qui réagissait à l’annonce de Donald Trump. Selon lui, « Cette décision unilatérale annoncée le 6 décembre 2017 n ‘est pas conforme aux résolutions des Nations Unies au sujet de Jérusalem ».

Et d’ajouter que « le statut de Jérusalem n’est pas seulement une question juridique complexe, mais qu’il a aussi une importante dimension politique et religieuse. Avec ses lieux saints, Jérusalem suscite des émotions chez les Israéliens et les Palestiniens, dans les pays arabes et le monde entier », avant de rappeler que « toute solution au conflit israélo-palestinien doit notamment reposer, sur un règlement global négocié du statut final de Jérusalem, qui soit respectueux des droits et aspirations des deux parties ».

Le ministre n’aura finalement pas eu l’occasion d’exprimer sa position directement à Benjamin Netanyahu.

Le Quotidien

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